Le vendredi 12 février à Heerenveen, aux Pays-Bas, le patineur de vitesse longue piste Laurent Dubreuil est monté sur la première marche du podium après sa course de 500 mètres. Son temps de 34,398 secondes lui a permis de remporter la médaille d’or aux Championnats mondiaux de patinage de vitesse longue piste. Le lendemain, il ajoutait une médaille de bronze à son palmarès déjà bien garni avec une troisième place à l’épreuve du 1000 mètres.
«C’est assez incroyable comme sentiment, a déclaré le patineur après sa médaille d’or. Mon départ a été vraiment bon. Habituellement, je suis satisfait de monter sur le podium, mais je voulais vraiment gagner aujourd’hui.»
Âgé de 28 ans, l’étudiant-athlète de 1,82 mètre est inscrit au baccalauréat en communication publique à l’Université Laval. Il compétitionne sur le circuit de la Coupe du monde depuis 9 ans. Spécialiste du 500 mètres, Laurent Dubreuil s’est peu à peu affirmé au 1000 mètres. En 2020 et 2021, il a obtenu le bronze dans cette épreuve aux Championnats mondiaux. En moyenne, il lui faut 34 secondes pour parcourir un 500 mètres contre une minute 8 secondes pour un 1000 mètres.
«Mes départs, dit-il, étaient satisfaisants cette année, car j'étais meilleur à garder une inclinaison vers l’avant. Mes virages étaient bons parce que mon angle de poussée était très bon. Finalement, la pointe de vitesse est venue grâce à mes gains en force et en puissance.»
Il avoue cependant que sa technique n’est pas parfaite. «Certains ont de meilleurs virages que moi, souligne-t-il. Cela dit, ma technique est assez polie sur tous les aspects. Ma vitesse a toujours été ma force.»
Le titre de champion du monde au 500 mètres était une première en carrière pour Laurent Dubreuil. «C’est exceptionnel, soutient-il. Et c’est doublement satisfaisant parce que je ne suis que le troisième Québécois en longue piste à être champion du monde après Gaétan Boucher en 1984 et Sylvain Bouchard en 1998.»
Treize médailles en Coupe du monde
À ce jour, le patineur a accumulé 13 médailles en Coupe du monde. «Aucune par plus d'un dixième de seconde», précise-t-il. Cette saison, il a participé à 5 courses de 500 mètres, dont 4 en Coupe du monde. Résultat: 4 podiums.
«Ce sport est excitant et imprévisible, explique-t-il. Il n’y a aucun facteur chance. Celui qui exécute le mieux gagne.»
On le sait, les athlètes de haut niveau consacrent beaucoup de temps à leur entraînement. «Je m’entraîne 11 mois par an, indique Laurent Dubreuil. Ma période de repos se situe en mars-avril. Dans une année normale, les premières courses ont lieu en octobre.» Et la préparation mentale? «Chacun a sa propre préparation à ce niveau, répond-il. Beaucoup font affaire avec un psychologue sportif. Ma préparation est simple. Je me rappelle que j’aime mon sport. Depuis la naissance de ma fille il y a deux ans, il est très facile de me répéter combien le patinage de vitesse est un sport formidable. Lorsque je suis sur la ligne de départ en compétition, je ne suis pas stressé du tout. Le sport est important dans ma vie, mais ce n’est pas la seule chose qui compte.»
Et la santé? «On n’est jamais à l’abri d’un rhume, affirme-t-il. Ce problème peut affecter ma performance de deux pour cent. La différence fait que je peux terminer ma course au quinzième rang plutôt qu’au sixième.» Malgré leur forme physique exceptionnelle, les athlètes de haut niveau peuvent faire une mauvaise nuit de sommeil et se réveiller avec un mal de cou. Des problèmes de dos peuvent aussi apparaître. «On n’est jamais à l’abri d’un mal de dos, poursuit-il. Lorsque ça arrive, les phytothérapeutes de l’équipe sont là.»
Et la douleur aux jambes, qui fait partie de la vie de tout patineur de haut niveau? «Le 500 mètres ne fait pas trop mal aux jambes, répond-il. Le 1000 mètres, qui reste une distance de sprint et que l’on peut comparer au 400 mètres en athlétisme, amène par contre une douleur extrême. C'est par l’entraînement qu’on s’y habitue et qu’on devient meilleur à garder notre technique dans la douleur. Il n’y a pas de secret pour la gérer, c’est vraiment uniquement en s’entraînant dans cette zone-là où la douleur est grande qu’on devient meilleur.»
Selon lui, des patineurs de vitesse atteignent leur sommet au début de la vingtaine, d’autres ont leurs meilleures années au début de la trentaine. «J’espère, dit-il, m’améliorer jusqu’au milieu de la trentaine.»
Un boursier Schulich membre de l’équipe nationale junior de biathlon
Les choses bougent en grand pour Simon Gauthier. L’automne dernier, ce jeune homme de 18 ans originaire de l'Alberta entreprenait un baccalauréat en génie physique à l’Université Laval comme boursier Schulich Leader, la plus importante bourse d’études en science, technologie, ingénierie et mathématiques au Canada. «J’ai l’intention, dit-il, de travailler dans le domaine des énergies nouvelles. Je rêve de transformer la fusion nucléaire en une énergie propre et accessible à tous. Je crois que cette énergie changera l’avenir de notre planète et je souhaite faire partie de ce changement.»
Athlète de haut niveau, il apprenait cet hiver qu’il était sélectionné au sein de l’équipe nationale junior de biathlon. Il y a quelques semaines, il participait, avec ses coéquipiers de la formation canadienne, aux Championnats mondiaux juniors de biathlon à Obertilliach, en Autriche.
«Contrairement aux pays européens, nous n’avons pas eu de saison de courses en Amérique du Nord en raison de la pandémie, explique Simon Gauthier. Cette compétition était donc ma première de la saison, ainsi que ma première compétition internationale. J’ai obtenu la deuxième meilleure performance globale chez les Canadiens. J’ai bien performé en individuel et moins bien en sprint où j’ai terminé à 8 secondes d’une place sur la poursuite. J’ai été sélectionné pour le relais que nous avons terminé au seizième rang sur 20 équipes. Globalement, ce fut la meilleure prestation canadienne aux Championnats mondiaux junior depuis 2015.»
De cette première expérience internationale, l’étudiant-athlète dira qu’il a le niveau pour participer à ce type d’événement, mais qu’il lui reste encore énormément à faire pour rattraper les meilleurs. «Auprès de mes coéquipiers, poursuit-il, j’ai appris l’importance de la coopération, notamment dans les courses individuelles, où l’on coopère pour analyser le parcours de course, pour discuter des conditions de neige ou de vent, pour s’encourager mutuellement et autres. Auprès de mes adversaires, j’ai pu observer ce que ça prend pour être le meilleur. J’ai pu voir ce que les meilleurs font, et ainsi je peux maintenant m’entraîner pour essayer de calquer cette image d’eux en l’adaptant à ma propre situation.»
Un adepte du ski de fond depuis l’enfance
Cet athlète de 1,71 mètre fait du ski de fond depuis l’âge de 4 ans. C’est à 9 ans qu’il commence à s’intéresser au biathlon. «Le club de ski de fond offrait une journée de biathlon, raconte Simon Gauthier. Mes parents m’ont inscrit. J’ai effectué environ 100 tirs à la carabine, sans toucher une seule fois la cible. De retour à la maison, je me disais que je n’avais aucun potentiel pour ce sport. Mes parents m’ont convaincu de m'essayer à nouveau. J’ai accepté et je dois avoir touché la cible environ 10 fois. D’une journée à l’autre, je me suis amélioré jusqu’à ce que la passion s’installe.»
Ski de fond, tir à la carabine, quel composant du biathlon préfère-t-il? «Le ski de fond, répond-il. Ce sport a toujours été ma force.» Selon lui, deux compétences s’opposent dans le biathlon. «Le ski de fond, dit-il, nécessite de l’endurance, de la force physique et de la force mentale pour toujours pousser plus fort. Le tir sur une cible située à 50 mètres de distance nécessite du calme et de la concentration. Après avoir glissé intensément pendant plusieurs minutes, il peut être difficile de s’installer, debout ou couché, sur un pas de tir. On a d’ailleurs plus de contrôle couché sur un matelas. Debout, on est moins stable. Mais c’est ce qui m’attire. Le tir peut être enivrant quand ça va bien. Mais ce peut être démoralisant lorsque ça va mal. La performance dépend beaucoup du tir. Les favoris ne gagnent pas toujours à cause d’une contre-performance à la carabine.»
Ce dernier dit avoir un très bon équilibre sur ses skis. Sur le plan musculaire, il a beaucoup de puissance. Mentalement, il a toujours la capacité de fournir un effort supplémentaire, entre autres pour rattraper celui qui vient de le dépasser.
«Je veux toujours faire de mon mieux sur une piste, indique-t-il. Que je termine une course sixième ou vingt-cinquième, je peux être fier de ma course, car j’aurai tout donné ce que j’avais. Il n’y a pas de meilleur sentiment que ça.»
Le séjour de Simon Gauthier en Autriche s’étant déroulé durant l’année scolaire, des arrangements ont été nécessaires avec ses professeurs. «J’ai pu retarder mes dates d’examens, explique-t-il. Pour mes cours, j’ai pu les suivre à distance. L’université en ligne, à cause de la pandémie, a été très utile. Elle m’a offert une grande flexibilité. J’ai pu ajuster mon horaire afin de maximiser mon apprentissage. Elle m’a permis de me concentrer sur l’entraînement et la compétition, sans me soucier de la matière, que j’ai reprise plus tard.»
Le biathlète a déjà défini ses plans pour l’an prochain. «Je veux revenir avec l’équipe nationale, affirme-t-il. Pour cela, je vais m’entraîner plus fort, mieux, pour me qualifier. J’ai l’intention de participer de nouveau aux Championnats mondiaux juniors ainsi qu’aux Jeux universitaires. À l’Université Laval, je ferai partie de l’équipe de ski de fond du Rouge et Or. Cela me permettra de me mesurer aux athlètes de la NCAA, le réseau universitaire américain. Les Jeux olympiques sont mon rêve à long terme.»