3 décembre 2025
Vivre le moment présent comme para-athlète et doctorante en neurosciences
À l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, découvrez Cindy Ouellet, qui vise une sixième participation aux Jeux paralympiques comme basketteuse en fauteuil roulant

En compétition internationale, Cindy Ouellet porte le chandail no 7. La capitaine et meneuse de jeu de l'équipe féminine nationale de basketball en fauteuil roulant inscrit entre 15 à 25 points par match.
— Instagram Cindy Ouellet
Elle domine le terrain de basketball en fauteuil roulant grâce à sa vitesse et à son agilité. De sa position de meneuse de jeu, la doctorante en neurosciences Cindy Ouellet orchestre l'attaque de son équipe, remontant le ballon et distribuant le jeu. Dribleuse et passeuse de talent, elle est dotée d'une très bonne vision pour trouver ses coéquipières sur le terrain. Cette redoutable marqueuse, comme l'attestent ses statistiques personnelles de points, entre 15 à 25 par match, est aussi une véritable leader. Depuis maintenant 12 ans, elle joue le rôle de capitaine de l'équipe féminine canadienne de basketball en fauteuil roulant dans les compétitions internationales.
Cindy Ouellet vit en situation de handicap depuis son opération au bassin et à la jambe à l'âge de 12 ans. «J'ai eu un cancer des os, un type de cancer assez rare et agressif, raconte-t-elle. Une partie du bassin et une partie du fémur ont été enlevées chirurgicalement et ont été remplacées. J'ai fait environ un an et demi de chimiothérapie. Je me déplace en fauteuil roulant depuis ce temps.»
De cette époque, elle se rappelle une grande proximité avec ses parents. «J'étais enfant unique, dit-elle. On vivait ensemble le moment présent, un jour à la fois. Mon taux de survie était d'environ 3%. Cette philosophie de vivre au présent, je l'applique encore aujourd'hui.»
La sportive accomplie qu'elle était s'est tournée vers la paranatation, puis le para-athlétisme. Mais c'est en s'initiant au basketball en fauteuil roulant en 2006 qu'elle a découvert «son» sport. Sa progression fut fulgurante. Un an plus tard, elle était sélectionnée au sein de l'équipe nationale féminine. En 2008, sa formation terminait sixième aux Jeux paralympiques de Beijing. La para-athlète québécoise avait alors 17 ans.
Cindy Ouellet en a maintenant 36. Dans sa longue carrière sportive, elle a pris part à six Jeux paralympiques, cinq d'été en basketball en fauteuil roulant et un d'hiver en ski paranordique. Les premiers se sont déroulés à Beijing, Londres, Rio, Tokyo et Paris. Les seconds à Pyeongchang. À Paris, les Canadiennes ont terminé le tournoi en quatrième position.
«Pour moi, explique-t-elle, tant que mon corps et mon mental suivent, je vais continuer la compétition avec un but: participer à mes septièmes Jeux à Los Angeles en 2028.»
Selon elle, son âge la situe encore dans la moyenne, car les para-athlètes ont leur accident ou leur maladie dans l'enfance ou dans l'adolescence. «Donc, nous débutons nos sports para- plus tard, entre 10 et 20 ans, poursuit-elle, contrairement aux enfants québécois sans handicap qui débutent la pratique du sport dès l'âge de 3 à 5 ans. Ce qui fait en sorte que notre carrière, dans la majorité de nos sports paralympiques, se termine beaucoup plus souvent dans la quarantaine.»
Sport et science : deux passions qui se conjuguent
Cindy Ouellet a entrepris en janvier 2025 des études de doctorat en neurosciences à l'Université Laval. «Je travaille dans le laboratoire du professeur Christian Éthier, au Centre de recherche CERVO, indique-t-elle. Les neurosciences m'intéressent depuis des années.»
Son parcours universitaire débute en 2009. Âgée de 18 ans, grâce à une bourse, elle part étudier aux États-Unis, plus précisément à l'Université de l'Alabama. Elle y reste jusqu'en 2015, le temps d'obtenir un baccalauréat en science de l'exercice, puis une maîtrise en physiologie de l'exercice. Pendant deux ans, elle a enseigné la biomécanique à cet endroit. À deux reprises, elle a remporté le championnat national avec l'équipe féminine de basketball en fauteuil roulant de son établissement. Suivront quatre années à l'Université Southern California dans le programme de maîtrise en génie biomédical.
Son quotidien d'étudiante en situation de handicap se passe très bien. «À date, souligne-t-elle, les gens ont été très compréhensifs à mon endroit. Je n'ai pas rencontré de situation problématique. Les gens sont ouverts. Je ne suis pas beaucoup de cours et cela se fait au pavillon Ferdinand-Vandry, dans la partie moderne. Avant, en Alabama et en Californie, je n'ai pas eu de problème non plus.»
Des activités qui lui tiennent à cœur
Depuis le tournant de la décennie, la basketteuse para-athlète agit comme agente de développement pour Sport'Aide. Cet organisme sans but lucratif indépendant vise à offrir des services d'accompagnement, d'écoute et d'orientation aux diverses personnes du monde du sport, du loisir et du plein air victimes ou témoins de violence. Cette collaboration ne relève pas du hasard. Adolescente, Cindy Ouellet a vécu de l'intimidation à l'école en raison de son handicap, parce qu'elle était «différente». «Mon rôle, explique-t-elle, est de donner des conférences dans les écoles. Avec cet organisme, j'ai aussi créé deux bandes dessinées pour enfants, Les aventures de Cindy.»
Une autre activité lui tient particulièrement à cœur, et ce, depuis 2003. Elle est assistante à la direction et consultante en recherche et développement chez Evo Concept, une entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures fondée par ses parents. On y fait la conception, la fabrication et la distribution d'équipements sportifs pour personnes ayant des limitations fonctionnelles.
Très engagée, elle siège à plusieurs conseils d'administration, notamment celui de la Société des Jeux du Canada 2027 et celui du Comité paralympique canadien.
En 2025, elle a reçu une bourse de la Fondation en réadaptation physique. À cette occasion, elle a déclaré: «Cette bourse représente une aide précieuse pour poursuivre ma mission de faire progresser la science, le sport et l'inclusion». La même année, Cindy Ouellet était nommée parmi les 20 femmes sportives du siècle au Canada par Égale Action.
Les personnes étudiantes en situation de handicap à l'Université
Plus de 4630 étudiantes et étudiants en situation de handicap, qui représentent près de 9% de l'effectif étudiant, fréquentent l'Université Laval. Par son secteur Accueil et soutien spécialisé en situation de handicap, le Centre d'aide à la communauté étudiante met en place des services visant à pallier les limitations fonctionnelles des étudiantes et des étudiants. Ces services sont offerts sans discrimination ni privilège, garantissant ainsi un accès équitable aux ressources et informations nécessaires à la réussite de leurs études.
Les personnes étudiantes en situation de handicap souhaitant obtenir du soutien tout au long de leur parcours sont invitées à faire une demande de rendez-vous en ligne dès leur admission à l’Université Laval.

























