Bague au doigt et contrat avec les Argonauts de Toronto en poche, le joueur de ligne offensive aurait pu se tourner vers la Ligue canadienne de football. Or, il a décidé d'accrocher ses crampons et de travailler dans son domaine d'études, l'administration des affaires. «Du jour au lendemain, je suis passé de la reconnaissance du champion dans la ville de Québec à l'anonymat total dans une petite chambre louée à La Pocatière, la ville de mon employeur. La routine d'entraînement et surtout la gang m'ont manqué dans les premiers mois. J'ai perdu la liberté de la vie universitaire, la camaraderie, les défis sportifs communs, l'adrénaline.»
À l'instar d'André Trudel, nombreux sont les étudiants-athlètes de haut niveau à perdre leurs repères une fois qu'ils ont quitté le monde du sport. C'est pour les aider à mieux vivre cette transition que la Clinique de counseling et d'orientation propose l'atelier «L'après-match: la retraite athlétique». Divisée en quatre séances d'une durée de deux heures et demie, cette formation est donnée depuis lundi par Catherine Lévesque et Simon Mercille, candidats à la maîtrise en sciences de l'orientation. «Notre objectif est d'amener les étudiants-athlètes qui sont en 3e, 4e ou 5e année d'admissibilité aux programmes du Rouge et Or à porter un regard réflexif sur leur futur», explique Catherine Lévesque.
Avec une formule très interactive, la formation offre l'occasion aux participants de prendre un peu de recul sur leur quotidien fait d'entraînements et de compétitions. D'une séance à l'autre, ils discutent de plusieurs sujets, dont les défis qui les attendent et les ressources qui sont mises à leur disposition. À la fin, ils sont invités à mettre sur pied un projet de vie. «Ce ne sont pas tous les athlètes universitaires qui ont un projet bien défini, souligne Simon Mercille. Quand le sport disparaît de leur vie, ils en viennent à se demander s'ils ont fait les bons choix, ce qui peut entraîner de l'anxiété et de l'insécurité.»
Avec la retraite sportive vient parfois un sentiment de flou identitaire, ajoute Catherine Lévesque. «Souvent, l'identité de l'athlète s'est bâtie dès l'enfance. Plusieurs ont fait un programme sport-études avant de se tourner vers l'Université Laval, qui offre un programme très prestigieux reconnu à travers le pays. La communauté du Rouge et Or est tissée serrée. En quittant l'équipe, les athlètes perdent cet aspect de sphère sociale.»
En plus de préparer les athlètes aux défis de la retraite sportive, l'atelier vise à les outiller quant à la recherche d'emploi. À ce sujet, Simon Mercille rappelle que les compétences acquises dans la pratique d'un sport sont transposables sur le marché de l'emploi. «On peut penser, par exemple, à la discipline et à la gestion du temps. Les étudiants-athlètes du Rouge et Or ont des horaires très chargés. Entre les entraînements et les études, ils doivent jongler avec plusieurs responsabilités. Pour un employeur, il peut être très intéressant de recevoir la candidature d'un ancien du Rouge et Or, sachant qu'il a fait partie d'une équipe sportive de haut niveau tout en devant performer sur les bancs d'école.»
D'autres formations à découvrir
La Clinique de counseling et d'orientation propose diverses formations préparées par des stagiaires issus du programme de sciences de l'orientation. Comme nouveauté cette année, Émy-Julie Deschênes et Catherine Bouffard présentent l'atelier «Formation d'animateurs en matière de harcèlement psychologique». Jordane Beaudet et Valérie Pelletier, pour leur part, offrent le cours «Rebondir à la suite d'un refus d'admission à un programme universitaire: une occasion de réflexion et de cheminement». D'autres ateliers portent sur la prévention de l'épuisement professionnel, la retraite, la consolidation d'équipe et la fatigue de compassion.
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