Jessica Mongrain, Geneviève Masson et Benoît Lamarche, de l'École de nutrition, et Catherine Bégin, de l'École de psychologie, arrivent à ces constats au terme d'une étude à laquelle ont collaboré des participants du Pentathlon et du Triathlon des neiges de Québec ainsi que des athlètes amateurs inscrits à différents formats de triathlon au mont Tremblant. Au total, 162 participants ont répondu à des questions au sujet de leur entraînement et de leur alimentation ainsi qu'au test EAT-26. «Il s'agit d'un test qui porte sur les comportements alimentaires et sur les préoccupations par rapport à l'image corporelle, précise Jessica Mongrain. Un score de 20 ou plus à ce test suggère qu'il y a un risque de désordre alimentaire.»
Les résultats des analyses, publiés dans la revue Journal of Sports Sciences, indiquent que 5,6% des athlètes ont obtenu un score supérieur à 20. Chez les femmes, ce taux s'établit à 12,5%. Ces prévalences sont bien en deçà de celles rapportées dans des études portant sur des athlètes féminines d'élite pratiquant un sport d'endurance (24%) ou un sport ayant une composante esthétique (42%). Les chercheurs ont aussi constaté que plus les participants ont un score élevé au test EAT-26, moins leurs performances sont bonnes, même en tenant compte de leur groupe d'âge et de leur sexe.
«L'explication la plus plausible est que les personnes qui se préoccupent trop de leur alimentation et de leur poids n'ont pas un apport alimentaire suffisant et que leurs performances en souffrent, avance Jessica Mongrain. Si elles souhaitent réaliser de meilleures performances, elles auraient intérêt à mieux s'alimenter. D'ailleurs, nos analyses indiquent qu'il n'y a pas de corrélation entre l'indice de masse corporelle et les performances des participants.»
Par ailleurs, l'étude montre que le score moyen des femmes au test EAT-26 était de 9,8 contre 6,5 chez les hommes. «Même dans un groupe de personnes très actives qui ont un poids santé, le rapport à la nourriture et à l'image corporelle semble moins sain chez les femmes que les hommes», observe Jessica Mongrain.