
Marianne Lirette, responsable du développement et des opérations de l’Académie de la relève entrepreneuriale — CDPQ, en compagnie des entrepreneurs Alexandre Chamberland et Andrea Gomez.
— Louise Leblanc
C’est connu : se lancer en affaires nécessite une solide préparation. À l’Université Laval, les étudiants et les diplômés depuis moins de cinq ans peuvent se tourner vers l’Académie de la relève entrepreneuriale — CDPQ. Entièrement gratuit et non crédité, ce programme unique a été mis sur pied par FSA ULaval et la Caisse de dépôt et placement du Québec, avec la collaboration de partenaires.
Chaque année, une dizaine d’entrepreneurs sont pris en charge par des professeurs et des experts de divers horizons. Le programme comprend 16 jours de formation ainsi qu’un séjour à l’École d’entrepreneurship de Beauce et une mission commerciale à Boston. Du modèle d’affaires à la gestion des finances, en passant par le marketing, les ressources humaines, les aspects légaux et les relations avec les investisseurs, la formation aborde toutes les facettes de l’entrepreneuriat.
«Les ateliers se déroulent selon une formule de pédagogie active. Leur contenu se base sur les projets concrets des entrepreneurs. Notre but est qu’ils repartent avec des outils qu’ils pourront utiliser directement dans leur entreprise», explique Marianne Lirette, responsable du développement et des opérations de l’Académie de la relève entrepreneuriale — CDPQ.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis 3 ans, ce programme a généré 27 compagnies toujours existantes et plus de 100 nouveaux emplois. Près de 1 million de dollars ont été gagnés en bourses et en prix et pas moins de 7 entreprises ont fait l’objet d’une participation à la populaire émission Dans l’œil du Dragon.
C’est le cas de OMY Laboratoires. Cette jeune pousse, qui a séduit les dragons Dominique Brown et Isabelle Chevalier, se spécialise dans la fabrication et la commercialisation de produits cosmétiques. L’entreprise fait appel à l’intelligence artificielle avec un logiciel qui permet de personnaliser sa commande en ligne. Tous les produits, créés avec un souci du respect de l’environnement, prennent en considération les intolérances, les allergies et les préférences des clientes.
L’idée provient de deux entrepreneures qui ont voulu simplifier la vie des femmes ayant des problèmes de peau. Respectivement étudiante à la maîtrise en sciences pharmaceutiques et candidate au MBA en stratégie et innovation, Rachelle Séguin et Andrea Gomez ont fait du chemin depuis leur arrivée à l’Académie en 2018. «Au moment de notre inscription, nous avions un autre projet d’entreprise que nous avons dû abandonner. On recommençait donc à zéro. C’est avec l’Académie que nous avons défini notre vision, nos valeurs et nos objectifs, tout en ayant les ressources nécessaires pour bien développer nos compétences en leadership et notre réseau de relations», relate Andrea Gomez.
Parmi les moments clés du programme, l’étudiante cite son séjour de deux jours à l’École d’entrepreneurship de Beauce. «Cette formation a changé ma vie! Nous devions faire des tests psychométriques afin de mieux comprendre notre personnalité et nos tendances comportementales. Étant gestionnaire de 11 employés, cela a fait une différence énorme dans mon parcours. Quelque 80% des problèmes qui surgissent en entrepreneuriat sont liés au facteur humain. Maintenant, je suis en mesure de savoir quels sont les besoins de la personne et ses couleurs en cas de difficultés relationnelles.»
Pour Alexandre Chamberland, diplômé en génie agroenvironnemental, c’est l’aspect interdisciplinaire de la formation qu’il retiendra. «Les sujets des ateliers sont très variés. Pour moi qui avais une formation davantage technique et scientifique, l’Académie m’a fourni les bases pour être en confiance et avancer dans mon projet d’affaires. Régulièrement, je repense à ce qu’un formateur m’a dit.»
Sa compagnie, Systèmes Vireo, propose des potagers intérieurs hydroponiques. L’objectif, ambitieux, est de révolutionner les villes grâce à l’agriculture urbaine, une solution écologique et peu coûteuse de produire ses aliments. Après avoir cofondé l’association étudiante Agrocité, Alexandre Chamberland met son expertise au sein de cette entreprise qui gagne de plus en plus en importance.
«Nous avons plus de contrats et d’occasions que jamais au sein de notre équipe, se réjouit-il. Récemment, nous avons engagé une senior en marketing pour intensifier nos actions. Nous avons aussi un premier contrat à l’international sur la table, en plus d'avoir plusieurs mandats avec des architectes et des designers d'intérieur. On continue sur notre lancée avec la vision de devenir chef de file en Amérique du Nord en matière de solutions d’agriculture intérieure.»
Même enthousiasme chez Andrea Gomez : «Notre croissance au Québec va extrêmement bien! Dès novembre, on ouvrira les frontières avec les États-Unis afin d’exporter nos produits. Par la suite, ce sera le monde en entier!»
Son message aux étudiants tentés de se lancer en affaires? «Les entrepreneurs n’ont rien à perdre, mais tout à gagner en s’inscrivant à l’Académie. Ils en ressortiront gagnants, j’en suis convaincue, avec tous les outils pour favoriser leur plein potentiel!»
L’appel à candidatures pour la prochaine cohorte est en cours. Les intéressés ont jusqu’au dimanche 20 octobre pour soumettre leur projet d’affaires.