
Meggie Sue Cadrin
Meggie Sue Cadrin est inscrite au doctorat en histoire à l'Université Laval. En 2024, elle déposait son mémoire de maîtrise intitulé «Agresseuses ou victimes? Les femmes accusées de violence mineure devant la justice pénale à Québec (1820-1870)». Le 28 mai dernier, son mémoire lui a valu l'un des Prix du livre politique décernés par l'Assemblée nationale du Québec dans la catégorie «Prix de la Fondation Jean-Charles-Bonenfant». Cette catégorie vise les mémoires de maîtrise portant sur la vie politique au Québec.
Dans sa recherche, l'étudiante s'est penchée sur une période au cours de laquelle Québec était l'un des ports les plus importants en Amérique du Nord, notamment pour le commerce international du bois et de la construction navale. D'importantes vagues d'immigration en provenance de la Grande-Bretagne accompagnaient cette effervescence économique et transitaient par la ville.
La chercheuse s'est intéressée à ces femmes qui ont transgressé les normes sociales par leur caractère «déviant», «criminel» et «violent». Elle explore ce pan de l'histoire sociojudiciaire québécoise qui n'a été qu'effleuré par les historiens.
Sa recherche s'appuie sur une lecture rigoureuse des archives judiciaires, une analyse quantitative des cas recensés, l'exploration du vécu individuel des femmes confrontées au système judiciaire. Meggie Sue Cadrin suit le parcours judiciaire de ces personnes en tenant compte de leur état civil, de leur origine ethnoculturelle et de leur classe sociale.
La majorité des 131 justiciables qui composent l'échantillon de la chercheuse ont entre 18 et 30 ans et sont nées en Irlande. La majorité de ces femmes sont mariées. Les procès concernent surtout des assauts impliquant parfois de la violence verbale. La plupart se concluent sommairement avec la signature d'une caution. Plusieurs femmes sont incarcérées en attente de leur procès. Les peines de prison, pour celles qui en reçoivent, sont généralement d'un mois ou moins.