22 mai 2025
Vaut-il mieux s'entraîner le matin, l'après-midi ou le soir?
Le moment où l'on pratique une activité physique n'aurait pas d'effet sur l'appétit, la fatigue, le sommeil, le bien-être et l'humeur. Ce qui compte vraiment, c'est de bouger, rappelle le professeur Jean-Pierre Després.

— Getty Images/Caleron Prins
Une étude qui vient de paraître dans la revue Plos One ne mettra pas un point final au sempiternel débat sur le meilleur moment de la journée pour s'entraîner, mais elle permettra de mettre un peu de sagesse dans les discussions. En effet, selon un consortium international de recherche en chronobiologie, il n'y aurait pas de moment de la journée supérieur aux autres pour pratiquer une activité physique, du moins pas sur le plan des perceptions d'appétit, de fatigue, d'humeur, de qualité du sommeil, de douleurs ou raideurs articulaires et de bien-être.
C'est la conclusion à laquelle arrive cette équipe au terme d'un examen minutieux des études déjà publiées sur le sujet. L'équipe a écumé les bases de données pour en extirper 16 études portant sur 403 sujets à qui l'on avait demandé de pratiquer une activité physique à un moment précis de la journée. «C'est un sujet encore très peu exploré», constate l'un des signataires de l'étude, Jean-Pierre Després, professeur à la Faculté de médecine de l'Université Laval, directeur scientifique de VITAM – Centre de recherche en santé durable et chercheur au Centre de recherche de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec-Université Laval.
«La plupart des études n'ont détecté aucun effet relatif au moment de l'entraînement, résume le professeur Després. À partir de la science existante, il ne semble donc pas y avoir de moment idéal pour s'entraîner, du moins pas si on en juge par les variables examinées. Il se peut que cela soit dû au fait que les rythmes biologiques diffèrent d'une personne à l'autre», avance-t-il en guise d'explication.
L'adoption d'une période précise pour s'entraîner, peu importe laquelle, permet de réguler notre horloge biologique, poursuit le chercheur, qui se défend bien d'être un expert en chronobiologie, mais qui en apprend continuellement sur le sujet au contact de ses collègues du consortium. «Les humains possèdent un métabolisme cyclique. Ce sont les habitudes de vie qui perturbent les cycles circadiens, entre autres des heures de sommeil insuffisantes ou irrégulières, qui sont dommageables et qui influencent les risques de maladies métaboliques ou chroniques.»
«Il se peut qu'un jour, des études démontrent qu'il y a des avantages à s'entraîner à une période précise de la journée plutôt qu'à une autre. Si cela devait se produire, je suis convaincu que les différences entre ces périodes seront moins grandes que celles qui existent entre les personnes qui s'entraînent et celles qui sont sédentaires. L'important, c'est de bouger, peu importe le moment de la journée.»
L'étude publiée dans Plos One est signée par une équipe de 18 scientifiques du Canada, des Pays-Bas, des États-Unis et du Liban, dirigée par le professeur David Campbell, de l'Université de Calgary.