21 janvier 2025
«N'oubliez jamais que les relations internationales reposent aussi sur l'écoute.»
Claire Deronzier, nouvelle experte en résidence à l'École supérieure d'études internationales, désire partager ses connaissances et échanger avec les étudiantes et les étudiants
![Claire Deronzier](https://assets.ulaval.omerloclients.com/4899ecd0be7147d9b38f56802267e0cb6bbdf7f4a611ec28757bb0260bfcf2a1.jpg??width=1024)
Claire Deronzier
— Université Laval, Yan Doublet
L'École supérieure d'études internationales (ESEI) accueille une nouvelle experte en résidence, Claire Deronzier. Détentrice d’un riche parcours en relations internationales et en gestion publique, cette administratrice chevronnée est forte de plusieurs années d'expérience au service du gouvernement du Québec. Elle est maintenant déterminée à partager son expertise avec la prochaine génération de leaders en diplomatie.
«Ce statut de diplomate en résidence est novateur. Il me permet d'être en contact direct avec les étudiants et étudiantes, d'échanger sur leurs préoccupations et de partager mon expérience», indique en entrevue Claire Deronzier, enchantée de pouvoir redonner à la communauté.
Diplômée en communications et administratrice de sociétés certifiée (ASC) au Collège des administrateurs de société de l'Université Laval, la nouvelle experte en résidence a passé la première partie de sa carrière au ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration. Elle y a occupé des postes stratégiques, dont deux postes de sous-ministre adjointe, en tant que responsable de l'Intégration et des Relations interculturelles et dirigeante des services d'Immigration. Cela lui a donné, entre autres choses, l'occasion de négocier des ententes et des projets à l'international pour le Québec. Claire Deronzier a ensuite fait le saut au ministère des Relations internationales et de la Francophonie.
La place aux femmes
Parmi ses expériences marquantes, elle cite son poste de déléguée générale du Québec à Tokyo, où elle était souvent l'une des rares femmes dans des environnements diplomatiques très formels, et celui de déléguée aux Affaires francophones et multilatérales auprès de la Francophonie et de l'OCDE. Ces positions lui ont notamment permis de mettre en lumière la place des femmes dans des postes de responsabilité.
«En tant que femmes, nous avons souvent tendance à nous poser beaucoup de questions. Sommes-nous prêtes? Avons-nous tout ce qu'il faut? Parfois, il faut simplement oser, sauter dans le jeu et dire: Oui, je le fais.», confie-t-elle, tout en insistant sur l'importance de faire confiance aux équipes en place.
La diplomatie multilatérale: un pilier essentiel
Au fil de sa carrière, Claire Deronzier s'est passionnée pour la diplomatie multilatérale, une forme de diplomatie s'exerçant dans le cadre de rencontres où sont représentés plusieurs pays, le plus souvent sous l'égide d'une organisation internationale, et dans la perspective d'une action commune. Elle considère ce domaine comme essentiel pour répondre aux défis complexes de notre époque. «Bien que le multilatéralisme soit souvent mis à mal dans la période trouble que nous vivons, il demeure indispensable pour faire face à la complexité et à l'interrelation des enjeux globaux. Il s'agit d'écouter les autres, de chercher des solutions et de garder le dialogue ouvert.»
Selon elle, le dialogue interculturel est tout aussi crucial: «Dans certains pays, la valeur que l'on accorde à la discussion est importante et souvent nécessaire à l'atteinte des résultats. Il faut apprendre à écouter avant de s'exprimer et à construire des alliances basées sur la compréhension mutuelle.»
Le Québec, une voix singulière
Elle souligne aussi à quel point le Québec joue un rôle unique sur la scène internationale. Grâce à son réseau de représentations diplomatiques et à sa singularité culturelle, le Québec est perçu comme un leader influent, même par des États dont l'importance est reconnue sur la scène internationale. «Nous avons une voix qui compte, et nous sommes écoutés. Participer à ces échanges et apporter des solutions concrètes est une immense opportunité pour le Québec.»
En plus de son nouveau rôle à l'ESEI, Claire Deronzier reste engagée au sein d'organisations comme le Réseau des femmes d'affaires du Québec et agit comme mentore pour le Secrétariat aux emplois supérieurs du gouvernement du Québec.
Ses conseils pour les étudiantes et étudiants qui souhaitent évoluer dans les sphères diplomatiques? «Faites preuve d'ambition et d'humilité. Osez voir loin et croire en votre capacité d'apporter quelque chose d'unique. Mais n'oubliez jamais que les relations internationales reposent aussi sur l'écoute.»
Elle insiste enfin sur l'importance de bien connaître d'où l'on vient: «Si j'ai pu être pertinente dans mes interventions, c'est que je connais bien le Québec, ses politiques publiques, sa société civile et ses institutions.»