Depuis 2016, comme toutes les grandes organisations au Québec, l'Université Laval travaille de concert avec Hydro-Québec à réduire ses besoins en énergie durant les périodes de pointe hivernales de grands froids.
«Dans ce contexte, l'Université a redonné plus de 5 mégawatts (MW) à la société québécoise en 2023-2024, explique Marise Vallières, conseillère en énergie au Service des immeubles. Cet effort collectif considérable a permis le chauffage de l'équivalent de plus de 815 maisons dans les secteurs avoisinants. Cette réduction a aussi permis de réaliser une économie de près de 300 000$ des coûts d'électricité pour l'année, sur le campus.»
En période de grands froids, Hydro-Québec va demander au Service des immeubles de libérer l'énergie correspondante à partir du moment où elle aura certaines difficultés à alimenter en électricité les secteurs avoisinants. «Nous avons, dit-elle, un parc immobilier d'une superficie de 710 000 mètres carrés qui nous donne une grande capacité de réduire notre besoin énergétique, lorsque c'est requis le matin, entre 6h et 9h, ou le soir, entre 16h et 20h.»
Ce parc immobilier est alimenté par deux centrales thermiques produisant la vapeur servant au chauffage des bâtiments. Ces installations ont recours à trois sources d'énergie, la principale étant l'électricité, suivie du gaz naturel et du gaz naturel renouvelable.
Selon la conseillère en énergie, ces efforts faits en période de pointe à l'échelle du Québec diminuent le besoin de construire de nouvelles installations énergétiques ou de surdimensionner les installations existantes.
Assez d'électricité pour le futur du campus
Elle ajoute qu'un retour d'ascenseur s'est produit de la part d'Hydro-Québec. «Avant 2024, rappelle-t-elle, Hydro-Québec limitait notre demande énergétique à 22 MW. Après une collaboration de 8 ans à réduire notre demande électrique en période de pointe, cette situation a été favorable à l'obtention d'un bloc d'électricité supplémentaire annuel de 12 MW. Cette quantité d'énergie sera suffisante pour desservir les nouveaux bâtiments qui verront le jour au fil des ans sur le campus.»
Ce bloc d'électricité supplémentaire permettra également de décarboner les réseaux d'énergie qui sont concentrés dans les deux centrales thermiques de la cité universitaire. «Nous avons des cibles de réduction progressive du gaz naturel, une énergie fossile, poursuit-elle. La Stratégie énergétique de l'Université Laval vise 2035 pour que le fonctionnement de nos réseaux d'énergie n'utilisent que des énergies renouvelables à 100%.»
Des gestes qui comptent
Quelques gestes peuvent contribuer à l'économie d'énergie sur le campus. L'un d'eux est la gestion du chauffage basée sur la notion de confort ambiant, été comme hiver. «Le but premier est le confort de la personne et sa productivité, explique Marise Vallières. Le fait de baliser les paramètres de confort ambiant est une bonne pratique pour uniformiser la température et réduire la consommation d'énergie. L'été, on maintient les locaux un peu plus chauds, entre 22 et 24 degrés. L'hiver, le niveau de confort visé se situe entre 21 et 23 degrés.»
Comme deuxième exemple, la conseillère en énergie cite les salles de classe connectées. Ce projet est en phase d'exécution sur le campus. Il porte sur les salles de cours de 60 personnes et plus. «La gestion se fera en fonction de la réservation des salles, souligne-t-elle. Les systèmes de ventilation vont commencer à préparer les salles 30 minutes avant l'arrivée des occupantes et occupants. Trente minutes après le départ des occupantes et occupants, les systèmes vont se mettre en mode de ventilation minimal pour économiser de la force motrice en ventilation. Cette pratique générera également des économies en chauffage et climatisation.»
Un dernier exemple concerne l'éclairage des locaux. Marise Vallières souligne l'importance d'éteindre les lumières en quittant la salle de classe, le laboratoire, le bureau et autres lieux. «Il est important de faire l'effort, dit-elle. La charge énergétique de l'éclairage représente entre 10 et 20% de la charge électrique d'un bâtiment, tout dépendant de sa vocation. Le fait d'éteindre les lumières amène également un signal de sobriété énergétique.»