C’est aujourd’hui, le mercredi 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, que la délégation de l’Université Laval composée d’une quinzaine d’administrateurs et de professeurs, dont la rectrice Sophie D’Amours, a mis un terme à sa mission d’une semaine en France. Les 14 et 15 mars, à Nice, la visite a servi à renforcer le partenariat privilégié qui unit depuis 2017 l’Université Laval à Université Côte d’Azur. Les 18 et 19 mars ont permis de consolider une collaboration qui dure depuis plus de 15 ans avec l’Université de Bordeaux. Le 20, la délégation de l’Université Laval a créé des liens avec le réseau universitaire de la région Nouvelle-Aquitaine.
Mentionnons qu’Université Côte d’Azur et l’Université de Bordeaux font partie d’un groupe de six universités internationales majoritairement francophones ayant un partenariat privilégié avec l’Université Laval.
Le didacticiel Info-Critique
«C’est un plaisir d’être parmi vous aujourd’hui pour signer une entente qui permettra à nos deux universités de rayonner à travers la France. Lorsqu’on est médecin, c’est un véritable défi de rester à jour dans ses connaissances sur les dernières avancées de la science. Le didacticiel Info-Critique, développé par la Faculté de médecine de l’Université Laval, vient répondre à ce défi. Il s’agit d’une réalisation importante qui permet la formation tout au long de la vie du personnel médical et, au final, de meilleurs soins pour les patients.»
C’est en ces termes que la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, a pris la parole avant de signer, avec le président d’Université Côte d’Azur, Jeanick Brisswalter, l’entente relative au didacticiel Info-Critique. L’événement s’est tenu le 15 mars.
Composé de onze modules d’autoapprentissage, le cours interactif en ligne s’appuie sur le concept de la pratique clinique en santé fondée sur les données probantes.
Le président Brisswalter s’est dit très heureux de concrétiser cette entente et, par le fait même, de rendre disponible la formation Info-Critique partout en Europe. «La formation Info-Critique, a-t-il déclaré, offre aux médecins la possibilité de prendre des décisions médicales partagées basées sur la maîtrise de l’information scientifique. Nos étudiants de médecine générale, à Université Côte d’Azur, y ont aussi accès. Il s’agit d’une collaboration inédite qui offre à nos universités la possibilité de se démarquer à travers la France.»
Pour sa part, le doyen de la Faculté de médecine de l’Université Laval, Julien Poitras a rappelé que les professionnelles et professionnels de la santé sont bombardés quotidiennement d’informations de valeur inégale et parfois mensongères, entre autres par l'entremise de revues prédatrices. «Doter ces professionnels des compétences nécessaires pour trier ces informations, a-t-il affirmé, peut avoir un impact majeur sur le devenir des patients et patientes et la santé des populations.»
Un bilan riche
Le partenariat privilégié qui unit les établissements universitaires de Québec et de Nice remonte à 2017. Au mois d’avril 2022, l’Université Laval accueillait une délégation d’Université Côte d’Azur pour le renouvellement de l’accord de partenariat scientifique et pédagogique entre les deux établissements. Le président Brisswalter avait alors déclaré que le bilan était riche à plusieurs égards. Selon lui, les deux dernières années de collaboration sont «totalement en phase avec ce que j’avais pu dire il y a deux ans. Ce qui caractérise nos deux universités: on a la même conception de ce que doit être une université du 21e siècle, même du siècle à venir. C’est très important. On marche dans la même direction et on souhaite tous deux que nos universités soient des universités d’impact.»
Durant leur séjour à Nice, les délégués de l’Université Laval ont notamment visité l’Institut méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement durable dont les travaux portent sur les changements climatiques et la gestion des catastrophes naturelles. Ils ont aussi eu des discussions autour de perspectives, pour l’Université Laval, au sein de l’espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche, plus précisément dans le cadre de l’Université Ulysseus. Celle-ci se définit comme un établissement international, ouvert sur le monde, centré sur la personne et entrepreneurial, qui façonnera l’avenir de l’Europe. Rappelons que l’Université Laval a été sollicitée afin de participer comme membre associé à cette alliance dont sont membres ses partenaires stratégiques, notamment Université Côte d’Azur, Sorbonne Université et l’Université de Bordeaux.
À Nice, la délégation de l’Université Laval a pu échanger avec ses vis-à-vis sur trois grands thèmes: les études, la mobilité avec Université Côte d’Azur et la recherche. Les discussions ont porté sur la formation interdisciplinaire, le développement des ressources humaines, l’entrepreneuriat, la mobilité internationale et l’accès à des formations offertes par l’alliance Ulysseus.
«Nos liens avec Université Côte d’Azur nous permettent de nous mettre en réseau sur le développement de formations axées sur le développement d’étudiants engagés qui développent leurs compétences citoyennes, a expliqué la rectrice. Sur la question de la mobilité, 70 étudiantes et étudiants se sont déplacés sur une période d’un an entre Québec et Nice pour avancer leurs études. C’est significatif. En recherche, nous avons travaillé à une feuille de route sur de nouveaux partenariats alignés sur nos nouveaux grands financements.»
Selon elle, les deux universités visent à nouer des partenariats de recherche structurants qui vont ouvrir la porte à des réseaux communs. Elle a indiqué que l’Université Laval est une porte d’entrée en recherche pour Université Côte d’Azur en Amérique du Nord. De la même façon, Université Côte d’Azur représente, pour l’Université Laval, une porte d’entrée en recherche sur l’Europe.
«Je pense qu’on est boostés, a-t-elle poursuivi. Nous sortons de cette rencontre avec un travail d’analyse à faire de toutes ces opportunités au cours des prochaines semaines.»
Intelligence artificielle et diplomatie scientifique
Jeanick Brisswalter a pour sa part insisté sur deux nouveaux axes de recherche communs: l’intelligence artificielle et la diplomatie scientifique. «L’intelligence artificielle est tellement vaste, a-t-il dit. Nous hébergeons l’un des quatre instituts de recherche universitaires dans ce domaine en France. La mission de l’Université Laval a permis d’identifier des thématiques d’intérêt commun sur la santé, sur les territoires intelligents, mais aussi sur la cybersécurité. Quant à la diplomatie scientifique, elle part de l’idée, dans la communauté scientifique, que les universités doivent avoir un impact sur la société. Pour cela, elles doivent reprendre la main sur les politiques. Elles doivent les éclairer et leur transmettre les connaissances produites dans nos établissements. À Université Côte d’Azur, nous avons une chaire Unesco sur la paix et le développement par le droit. Nous souhaitons développer cet axe de recherche avec l’Université Laval.»
La rectrice Sophie D’Amours a conclu l’entrevue avec ULaval nouvelles sur une statistique impressionnante. En 2023, le tiers des articles scientifiques publiés dans des revues savantes par les équipes de recherche conjointes de l'Université Laval et d'Université Côte d’Azur figuraient parmi les 10% des publications les plus citées au monde.
«Ces résultats ont été obtenus par les deux universités sous l’impulsion du leadership conjoint de nos chercheurs, a-t-elle souligné. C’est connu: travailler avec des équipes internationales apporte une richesse scientifique qui se fait sentir au niveau de la qualité des publications. Nous sommes très contents pour cet aspect. La progression à ce niveau est importante.»
Une semaine extraordinaire
Trois temps forts ont ensuite ponctué la visite de la délégation de l’Université Laval à Bordeaux. Tout d’abord, la rectrice Sophie D’Amours a signé, le mardi 19 mars et de concert avec le président Dean Lewis, la Charte d’accueil et d’inclusivité des étudiants en situation de handicap en mobilité internationale. Ensuite, les deux administrateurs ont reconduit, pour une autre période de cinq ans, la Plateforme Laval – Bordeaux pour les études transnationales, internationales et européennes, communément appelée Plateforme LaBoÉTIE. Enfin, le 20 mars, une rencontre a eu lieu à Bordeaux entre la délégation québécoise et des représentants d’universités de la région Nouvelle-Aquitaine.
«Nous venons de terminer notre visite à l’Université de Bordeaux et demain nous rencontrerons des représentants du réseau universitaire de la région Nouvelle-Aquitaine, a expliqué la rectrice Sophie D’Amours en entrevue par webconférence le mardi 19 mars. Cette semaine a été extraordinaire.»
Elle a rappelé que les partenariats privilégiés avec Université Côte d’Azur et l’Université de Bordeaux durent depuis longtemps. «Pour cela, a-t-elle dit, il faut partager des valeurs communes. Lors de cette visite à Bordeaux, nous avons ensemble reconfirmé que ces valeurs étaient profondes, notamment la place que nous donnons aux étudiants et aux personnes au centre de nos décisions, l’humanisme. On a vu que plusieurs démarches en cours ici vont dans ce sens.»
Les visiteurs québécois et leurs partenaires bordelais ont terminé la journée avec 12 actions qui vont être menées en parallèle dans les prochaines années. «C’est beaucoup, a-t-elle poursuivi. Elles témoignent de l’importance de notre mission en France et de l’ampleur des opportunités. Je pense qu’on n’a pas fini de voir des initiatives entre les deux établissements, des projets de toutes natures, autant pour les étudiants que pour soutenir la recherche.»
Le vice-président en charge des réseaux internationaux à l’Université de Bordeaux, Laurent Servant, a abondé dans le même sens. «Le mot “proximité” est très important, a-t-il soutenu. Mes collègues et moi avons vécu deux jours avec une délégation très importante. Je suis très content et sensible à cette proximité qui existe entre nous. Elle permet de tester des solutions très innovantes dans un climat de confiance.»
La visite a permis de faire le bilan des grandes collaborations entre les deux universités depuis 2022. La rectrice a mentionné les avancées dans la production du matériau verre, dans les propriétés du raisin et du bleuet sur la santé du cerveau, dans la résilience des forêts face aux changements climatiques, et dans les neurosciences sur le plan de la douleur.
«Nous sommes très satisfaits des avancées de nos équipes dans ces quatre domaines», a souligné la rectrice.
Réaliser son plein potentiel
Selon le vice-président, la création de la Charte d’accueil et d’inclusivité des étudiants en situation de handicap en mobilité internationale constitue un bon exemple de la relation de confiance qui s’est construite avec le temps entre les deux universités. «Cette confiance, a-t-il dit, nous met en position d’aborder des choses nouvelles, vraiment originales, de se pencher sur des questions compliquées. Et ce, malgré la distance. Il n’est pas évident d’aller chercher un partenaire à 5000 kilomètres. Je dirais que notre partenariat privilégié avec l’Université Laval constitue un cas d’école, compte tenu du nombre de disciplines concernées.»
Dans son allocution précédant la signature de la Charte, Sophie D’Amours a déclaré que la différence constitue une richesse à l’Université Laval, avant d’ajouter que chaque membre de la communauté universitaire doit pouvoir réaliser son plein potentiel.
En entrevue, elle a mentionné que de plus en plus d’étudiants de l’Université Laval déclarent vivre une situation de handicap, alors que de nombreux handicaps ne sont pas visibles. «Ces personnes trouvent difficile d’imaginer qu’elles peuvent poursuivre leurs études à l’étranger, a-t-elle expliqué. C’est pour ça qu’on s’engage à déployer les ressources nécessaires pour les accompagner dans cette expérience. Si 10 d’entre eux le font, ce sera 10. À Bordeaux, il pourra y avoir des accommodements, des accompagnements différents de ceux offerts à l’Université Laval. On va apprendre l’un de l’autre à travers cet exercice.»
Cette charte serait unique en son genre. «C’est vraiment une belle démarche, a-t-elle affirmé. Elle s’insère dans notre effort de rendre l’accès à l’Université Laval le plus universel possible. Elle est née à Bordeaux et les chercheurs ont fait appel à notre engagement et notre expertise. Je ne connais pas d’autre charte de cette nature.»
Une grande réussite
La seconde signature de la journée du 19 mars a porté sur le renouvellement de la Plateforme LaBoÉTIE. Cette plateforme vise à établir des collaborations en recherche, en formation et en transfert des connaissances entre l’Université Laval et l’Université de Bordeaux. Elle a pour mission de promouvoir une vision d’ensemble et transversale des problèmes liés au droit transnational, international et européen. Les thématiques communes sont les droits de la personne et des réfugiés, le commerce et l’échange économique, les institutions internationales et régionales.
Dans son allocution, la rectrice Sophie D’Amours a qualifié ce partenariat de «grande réussite». Selon elle, la Plateforme LaBoÉTIE a permis de créer de véritables synergies entre les équipes de recherche. Elle a aussi permis de mettre en place des événements importants, comme les écoles d’automne de l’Université Laval sur l’Union européenne. Elle a favorisé la mobilité des professeurs et des étudiants de part et d’autre.
«C’est aussi grâce à cette entente que la maîtrise bidiplômante en droit des relations transatlantiques a pu voir le jour, a-t-elle ajouté. Durant la visite, j’ai rencontré des étudiants inscrits à ce programme. Ils se disaient vraiment privilégiés de pouvoir avoir accès à une formation hors normes comme celle-là. Faire une période de la maîtrise à Bordeaux et une autre période à Québec, c’est rare. Et ils le font en cohorte.»
Le réseau universitaire de Nouvelle-Aquitaine
Comme dernière activité sur le territoire français, la délégation de l’Université Laval a rencontré à Bordeaux une quarantaine de membres du réseau universitaire de la région Nouvelle-Aquitaine. Les échanges ont porté sur les enjeux de l’enseignement supérieur. La rectrice Sophie D’Amours a eu l’occasion de présenter les forces et les orientations stratégiques de l’Université Laval. Des diplômées et diplômés de cette université établis dans la région Nouvelle-Aquitaine étaient présents. Ils ont été rencontrés après la présentation par la délégation, ainsi que quelques étudiants actuels associés à la Plateforme LaBoÉTIE.
Le réseau universitaire de la région Nouvelle-Aquitaine comprend à la fois des universités, comme celles de Poitiers, de Limoges et de La Rochelle, ainsi que des campus délocalisés de l’Université de Bordeaux sur le territoire, et autres instances de formation et de recherche.
Dans son allocution, et en cette Journée internationale de la Francophonie, la rectrice Sophie D’Amours a souligné l’importance de faire avancer l’enseignement en français, la recherche et les collaborations internationales. En entrevue, elle a fait remarquer que Bordeaux et Québec sont des villes-sœurs et que plusieurs étudiants de l’Université Laval ont poursuivi leur formation en Nouvelle-Aquitaine.
Une quinzaine de personnes composaient la délégation de l’Université Laval lors de cette mission. Parmi elles se trouvaient Sophie D’Amours, rectrice, François Gélineau, vice-recteur aux affaires internationales et au développement durable, responsable de l’EDI et de la philanthropie, Martin Fortier, vice-recteur adjoint à la recherche, à la création et à l’innovation, Noémie Moisan, vice-rectrice adjointe aux ressources humaines, et Caroline Senécal, vice-rectrice adjointe aux études et aux affaires étudiantes.