La tradition d’excellence de l’Université Laval aux Jeux interuniversitaires de la science politique se poursuit. Du 12 au 14 janvier à Sherbrooke, les 28 étudiantes et étudiants de la délégation 2024 de l’Université ont concouru dans une série d’épreuves avec les délégations de 8 universités. En fin de compte, leurs performances leur ont permis de décrocher la deuxième place au classement général. Les représentants de l’Université Laval avaient obtenu le même résultat un an auparavant. En 13 Jeux, les différentes délégations de cet établissement ont excellé, remportant pas moins de 6 Jeux.
«Nous ne sommes pas passés loin de la première place, mais réellement cette expérience a été, pour nous, une victoire», affirme Clément Bourdeau, inscrit à la maîtrise en science politique et cochef de la délégation Université Laval 2024. Il était clair pour la cocheffe Annabelle Olivier et moi, avant même d’arriver à Sherbrooke, que nous avions deux raisons de crier victoire. Nous avons vu, au fil des mois, se développer chez les délégués un professionnalisme, un sérieux et une volonté d’aller chercher des acquis. Annabelle et moi avons aussi réussi à créer un groupe bien tissé qui allait avoir du plaisir ensemble durant la compétition. Un groupe qui montrerait aux autres délégations qu’il se passe quelque chose de spécial à l’Université Laval.»
La plupart des délégués de l’Université Laval sont inscrits à un programme de baccalauréat, principalement en science politique. Certains sont en première année de leur baccalauréat, ce qui rend la deuxième position obtenue encore plus méritoire.
«Nous avons reçu une soixantaine de candidatures, explique Annabelle Olivier, inscrite elle aussi à la maîtrise en science politique. Après être entrés dans cette discipline, les voici qui entrent dans une expérience très professionnalisante, beaucoup plus pratique que le baccalauréat et qui peut être intimidante. Mais ils étaient très intéressés et ils se sont lancés là-dedans. Journalisme, lobbying, négociations, relations publiques, ils ont vu où leur formation peut les amener. Ils ont été sélectionnés sur la base de leur talent et de leur motivation, et sur leur avidité d’apprendre dans un tel défi.»
Huit podiums
Clément Bourdeau et Annabelle Olivier en étaient à leur troisième participation aux Jeux de la science politique. Deux fois, ils ont agi comme délégués. Cette année, ils étaient cochefs pour la première fois. L’encadrement des étudiantes et des étudiants de l’Université Laval était également assuré par deux mentors.
Les quelque 300 délégués étudiants présents aux Jeux provenaient du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick et de l’Alberta.
Les Jeux comprenaient 10 épreuves. En 8 occasions, une étudiante ou un étudiant de l’Université Laval est monté sur le podium. La délégation a obtenu trois premières places en coopération internationale, en journalisme politique et en sport, deux deuxièmes places en gestion de crise et en épreuve sociale, et trois troisièmes places au cas académique, en politique active et au quiz.
Dans leur préparation, les participantes et les participants de l’Université Laval ont reçu un encadrement offert par des professionnels et des experts de chaque domaine. Par exemple, à l’épreuve de coopération internationale, quatre formateurs ont prêté leur concours. Il y avait un doctorant en coopération internationale ainsi que le directeur du programme Formation agricole pour la sécurité alimentaire au Mali, une initiative de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Mentionnons également la contribution du professeur Marc-André Bodet, du Département de science politique, et celle de l’ex-diplomate en résidence Pierre Guimond, chargé de cours à l’École supérieure d’études internationales.
Dans le cas académique, l’équipe de délégués de l’Université Laval représentait une partie prenante qui devait présenter au gouvernement une position par rapport à un projet de loi fictif sur la nationalisation de l’eau au Québec. Pour cela, ils avaient préparé avant les Jeux un mémoire de 25 pages contenant des arguments pour et contre ainsi que des recommandations.
«Le premier jour, rappelle Annabelle Olivier, ils ont présenté leur document en commission parlementaire. Des juges invités représentant le gouvernement, des députés et des fonctionnaires les ont ensuite questionnés. Le deuxième jour, l’équipe de délégués s’est mise dans la peau de fonctionnaires, qui ont présenté au ministre de l’Économie une note de breffage. Ces deux journées étaient très ancrées dans la réalité.»
Le journalisme politique jumelé à la gestion de crise
Dans l’épreuve de coopération internationale, les différentes équipes se sont vu soumettre à l’avance un projet humanitaire réel relatif à la santé sexuelle des femmes au Mali. Les délégués devaient faire une revue de la littérature sur le sujet, étudier les risques très spécifiques au projet et préparer une stratégie d’atténuation de ces mêmes risques. Le premier jour des Jeux, le projet d’atténuation a été présenté aux juges. Le deuxième jour, branle-bas de combat: les équipes apprennent la cessation du financement de ce projet humanitaire à cause de la présence de groupes terroristes dans la région où se déroule le projet. Leur défi a consisté à trouver de nouvelles sources de financement.
L’épreuve de journalisme politique avait ceci de particulier qu’elle était jumelée à celle de gestion de crise. «Les deux équipes de l’Université étaient en mode interactif, indique Clément Bourdeau. Elles ont réagi à une crise annoncée le matin, soit le déversement accidentel de produits chimiques dans le lac Memphrémagog, au Québec. Certains de nos délégués représentaient la compagnie responsable du déversement, d’autres représentaient les médias d’information devant faire l’annonce à la population. Nos journalistes de presse écrite, radio, télé ont fait ça avec brio et ils ont obtenu la première place de l’épreuve.»
En plus des podiums, la délégation de l’Université Laval a terminé quatrième à l’épreuve des relations gouvernementales et cinquième à l’épreuve des négociations. Dans le premier cas, l’équipe étudiante jouait le rôle d’une firme de relations gouvernementales à qui s’adresse un organisme réel, l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec. Dans le second cas, les différentes équipes étudiantes incarnaient chacune un acteur de la société civile ou du gouvernement réunis autour d’une même table pour négocier la création d’une zone d’innovation sur la Côte-Nord. Il y avait notamment Hydro-Québec, la nation innue et le rassemblement des mairies de la Côte-Nord. À la table de négociations, les étudiants de l’Université Laval représentaient le gouvernement. En amont des Jeux, ces derniers se sont informés sur les différents acteurs, produit un document de position et préparé l’ordre du jour.