
Irene Agullò Fidel et Mélina Renaud ont formé un duo dans le passé dans le cadre du Programme de jumelage de l’Université Laval, la première comme étudiante de l’international nouvellement arrivée à l’Université, la seconde comme marraine. Ce jumelage a facilité l’intégration et l’adaptation de la première à la société québécoise, à la ville de Québec et à l’Université. En retour, l’étudiante québécoise a été sensibilisée à la diversité culturelle tout en vivant une expérience interculturelle.
«J’avais quelques appréhensions par rapport à mes premières semaines sur le campus et besoin d’une personne de confiance pour me donner quelques repères. Mon parrain, Daouda Coulibaly, m’a littéralement tenue par la main pour me guider, m’orienter dans la vie sur le campus et même dans la ville, répondre à mes questions, même les plus difficiles, et même m’accompagner dans certaines démarches administratives. Il m’a orientée vers des ressources essentielles pour un bon début et des activités susceptibles de m’assurer une meilleure intégration. Avoir un parrain assure une certaine quiétude psychologique, surtout lorsqu’on vient d'un autre pays pour étudier au Québec. Grâce à lui, j’ai eu une expérience exceptionnelle.»
Ce témoignage élogieux vient d’une étudiante de l’international récemment arrivée à l’Université Laval. Prénommée Simone, elle est inscrite à un programme de doctorat à la Faculté des sciences sociales.
«Quelque 2600 étudiants de l’international ont commencé leurs études à l’Université Laval à la session d’automne, indique Marie-Pierre Charette, conseillère au Bureau de la vie étudiante et membre de l’équipe du Programme de jumelage des étudiants de l’international. Pour les marraines et parrains, nous en avions plus de 250 pour la session actuelle, environ 150 sont des femmes et 100 des hommes. Ils étaient jumelés à plus de 400 étudiants de l’international.»
Le Programme de jumelage a vu le jour en 2008. Cet automne-là, la banque de marraines et de parrains contenait plus de 200 noms, des hommes autant que des femmes. Le nombre de nouveaux étudiants de l’international, quant à lui, s’élevait à quelque 800.
«Nos nouveaux étudiants de l’international ont des profils très variés, explique la conseillère. Il y a des visiteurs en échange pour une ou deux sessions. Les autres sont ici pour un programme complet, principalement au baccalauréat. Leurs domaines d’études sont super variés, tout comme leur âge et leur provenance, notamment l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Sud.»
En bref, le Programme a pour but de faciliter l’intégration, à la société québécoise, à la ville de Québec et à l’Université Laval, des nouveaux étudiants en provenance de l’étranger. Le fait de les jumeler avec des étudiants qui fréquentent déjà l’Université permet de les soutenir dans leur intégration et leur adaptation. En retour, le Programme de jumelage sensibilise à la diversité culturelle les étudiants qui agissent comme marraine ou parrain en leur permettant de vivre un engagement interculturel.
Minimiser le choc culturel
Le Programme de jumelage s’adresse à tous les étudiants qui sont inscrits à l’Université Laval depuis au moins une session et qui veulent aider un nouvel étudiant à minimiser son choc culturel. Ce choc est multiforme, en particulier pour celles et ceux qui, assez nombreux, n’arrivent à Québec que quelques jours avant le début de la session. La marraine ou le parrain agit comme personne-ressource, notamment pour la visite du campus, l’installation à la résidence étudiante et les documents relatifs au Bureau du registraire. La marraine ou le parrain aide aussi à l’ouverture d’un compte d’épargne bancaire, à connaître les endroits où sortir et à comprendre le fonctionnement du transport en commun.
«La culture académique ici peut être différente et entraîner des difficultés d’adaptation pour les nouveaux arrivants, souligne Marie-Pierre Charette. Leurs documents d’immigration peuvent arriver en retard. S’ils commencent leurs études au mois de janvier, ils ont une adaptation climatique à faire.»
Selon elle, certains arrivent à l’avance. Ils se sont préparés; leur choc culturel est moindre. «Au Bureau de la vie étudiante, poursuit-elle, nous communiquons tout au long de l’été avec nos futurs étudiants de l’international. On leur envoie des infolettres spécifiques, par exemple sur les documents d’immigration. Nouveauté cette année: nous avons mis en ligne des webinaires préarrivée. Une fois ici, les étudiants peuvent assister à différentes conférences d’information avant de démarrer leur session.»
Les marraines et parrains ont comme caractéristique de s’intéresser à d’autres cultures. Il leur est demandé d’être disponibles quelques heures par semaine. Ils peuvent parrainer plus d’une personne par session. Avant d’être jumelés, ils doivent assister à une séance de formation d’une heure. Cette formation vise à les sensibiliser à certains aspects des relations interculturelles, aux difficultés potentielles que peuvent vivre les nouveaux étudiants internationaux et à la façon de leur apporter de l’aide. «Nous leur disons qu’il faut vraiment être à l’écoute et s’adapter aux besoins de l’autre, affirme la conseillère. Pour certains, c’est au niveau académique. Pour d’autres, c’est au niveau social. On peut faire face à des situations où l’étudiant de l’international s’isole parce qu’il n’a pas de réseau sur place.»
Des jumelages, dès le mois d’août
Les jumelages commencent avant le début de la session, en août, et se poursuivent jusqu’à la fin septembre. «Nous demandons aux marraines et parrains de s’engager jusqu’à la semaine de lecture à la mi-session, explique Marie-Pierre Charette. Mais parfois certains changent d’idée. Ils se rendent compte que leur charge de travail comme étudiant est trop lourde.»
Les jumelages sont faits en fonction des préférences indiquées sur les formulaires d’inscription. Un programme informatique analyse les données et propose des pairages. Par exemple, un étudiant de 25 ans originaire du Bénin qui commence des études de maîtrise pourrait mentionner, comme préférences, d’être parrainé par un compatriote qui parle la même langue maternelle que lui et qui étudie dans la même faculté. «S’il s’entendent bien, ils vont souvent être en contact, souligne-t-elle. Certains duos restent en contact une fois passé l’engagement initial, car il se crée aussi des amitiés durables. Plusieurs années plus tard, des étudiants de l’international nous disent qu’ils sont rendus au doctorat et qu’ils sont encore en contact avec leur marraine ou parrain.»
Fin octobre, la conseillère a reçu de nombreux commentaires positifs venant de participants au Programme de jumelage 2023. Plusieurs ont écrit avoir beaucoup retiré de leur relation, que ce soit sur le plan des échanges généraux, des opinions personnelles ou de l’information relative à la culture de l’autre.
Voici quelques-uns de ces témoignages:
«Ce fut un grand plaisir de participer au programme. En soi, c’est autant bénéfique pour les jumelés que pour nous les parrains et marraines.»
«Merci pour cette opportunité. Être parrain m'aura appris et m’apprend d’ailleurs toujours les fondements de la vie en société et la diversité culturelle.»
«Je suis très contente d’avoir participé à ce programme et je pense, en effet, continuer à garder contact avec mon étudiante qui m’a été jumelée. Elle est incroyablement gentille et nos moments passés ensemble ont vraiment été plaisants.»
«Personnellement, ce fut un grand plaisir de participer à ce programme de jumelage cette session d’automne. J’espère que j’aurai l’opportunité de participer à d’autres programmes de jumelage encore dans les sessions à venir. J’ai rencontré des étudiants bien engagés et dévoués, très ouverts en plus.»
Les personnes souhaitant participer au Programme de jumelage pour la session d’hiver 2024 doivent s’inscrire avant le 26 janvier. Les jumelages seront effectués à partir du 11 décembre. Les inscriptions seront ouvertes à partir du 4 décembre.
Pour plus d’information:
programmedejumelage@bve.ulaval.ca