La conception biophilique cherche à relier les individus à la nature par le biais de différentes stratégies de construction. La lumière et la couleur sont au cœur de ces différentes stratégies, car les stimuli lumineux peuvent favoriser le bien-être physique et mental des communautés nordiques, entre autres avec la synchronisation de l’horloge circadienne.
Carolina Espinoza-Sanhueza, doctorante à la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design, s’intéresse aux effets de la lumière du jour, de l’éclairage artificiel et de la couleur dans le but de répondre aux besoins humains en matière d’éclairage qui peuvent se refléter dans la satisfaction environnementale.
« Sachant que les membres des communautés nordiques passent la majeure partie de leur temps à l’intérieur et que la disponibilité de la lumière du jour est très faible comparativement aux latitudes proches de l’équateur, l’environnement bâti doit répondre aux besoins de confort visuel, promouvoir le fonctionnement des processus biologiques et créer des espaces qui répondent aux aspirations de ces communautés », rapporte la doctorante, affiliée au Groupe de recherche en ambiances physiques de l’École d’architecture (GRAP). L'équipe a réalisé que les couleurs générées par des éléments naturels comme le ciel sont incorporées dans l'architecture intérieure et sur les surfaces. Elles peuvent affecter les visions, les niveaux physiologiques et perceptuels, précise Carolina Espinoza-Sanhueza.
Son étude fait partie des rares à prendre en compte l’effet des propriétés des surfaces telles que le plafond, le plancher et les murs. Pour ce faire, Carolina Espinoza-Sanhueza a choisi une approche innovante combinant des modèles réduits de pièce et un ciel artificiel qui imite les conditions lumineuses d’un ciel nordique. Cette combinaison d’outils simples et innovants permet de prédire les effets de la lumière et des principales familles de teintes, comme le rouge, le vert, le bleu et le jaune.
Place à la créativité
Les résultats de ses recherches peuvent être appliqués dès les premières étapes de la conception d’une architecture adaptée aux territoires subarctiques ou de la rénovation des bâtiments. « L’intégration de la couleur permet aux architectes d’être créatifs et d’incorporer des solutions peu coûteuses, mais qui permettent d’améliorer les caractéristiques de l’espace. Les résultats de ce projet permettent de donner une idée de la diversité des effets en utilisant des familles de couleurs », soutient Carolina Espinoza-Sanhueza.
Ce qui la motive dans le projet est la possibilité d’utiliser des aspects de l’art et de l’architecture tels que la lumière et la couleur dans des éléments qui peuvent bénéficier aux communautés, ainsi que l’interdisciplinarité du projet entre architecture-photobiologie et analyse numérique.
Sa recherche fait partie du programme de recherche Sentinelle Nord, ce qui lui a permis de bénéficier de l’interdisciplinarité et d’un accompagnement exceptionnel de la part de sa professeure Claude MH Demers. Carolina Espinoza-Sanhueza souligne également l’accessibilité des ressources et des équipements haut de gamme pour obtenir des résultats précis et applicables dans un contexte nordique.
L’étude, intitulée « Exploring light and colour patterns for remote biophilic northern architecture », a été publiée dans la revue scientifique Indoor and Built Environment.