Geneviève Fortier, cheffe de la direction de Promutuel Assurance, prenait la parole au pavillon Gene-H.-Kruger le 13 septembre pour annoncer un partenariat avec l'Université Laval, accompagné d'une contribution d'un million de dollars sur cinq ans. Ces fonds serviront à financer des bourses et des projets étudiants dans le cadre du Chantier d'avenir en action climatique, un nouveau programme de maîtrise sur mesure. Ils soutiendront aussi l'Institut en environnement, développement et société (Institut EDS), carrefour de connaissances et d'expertises multidisciplinaires depuis 20 ans.
L'été en cours et ses feux de forêt, le printemps dernier et ses inondations, l'automne 2022 et ses ouragans dévastateurs sont autant de raisons qui démontrent l'importance de ces deux initiatives axées sur la protection de l'environnement et le développement durable, a illustré Geneviève Fortier. «Chaque année, c'est un nouveau record de coûts en termes de réclamations», a mentionné la cheffe du quatrième plus grand assureur de dommages au Québec, qui compte 2100 employés et 634 000 membres.
Si Promutuel Assurance s'engage à contribuer à bâtir un avenir meilleur, «on ne peut pas agir seul», a-t-elle poursuivi, persuadée que les travaux réalisés à l'Université vont «faire une différence». «Les organisations, qu'elles soient publiques ou privées, vont bénéficier de vos enseignements, de l'application du savoir, dans des actions concrètes qu'on pourra déployer sur le terrain.»
De l'action et du réseautage
Astrid Guillaume entame le programme du Chantier d'avenir en action climatique avec cet élan au cœur. «Ce qui me motive avec cette maîtrise, c'est le côté action et interdisciplinaire, pouvoir parler à des acteurs de différents domaines et faire en sorte que ça bouge», a indiqué l'étudiante en marge de l'annonce du jour. Elle a quitté un emploi dans le domaine des transports, où elle trouvait son pouvoir d'action limité, afin de s'outiller pour guider les organisations et la société. «Je viens de la Caraïbe, a-t-elle mentionné. Tout ce qui est phénomène cyclonique, je connais depuis toujours et plus récemment, je vois les problèmes engendrés par la montée des eaux et la disparition de quelques îlets.»
Son collègue Raphaël Baril vient aussi chercher un accès à des experts de différentes disciplines. Le Chantier d'avenir en action climatique est mené par neuf professeures et professeurs de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, de la Faculté des sciences de l'administration, de la Faculté de médecine, de la Faculté des sciences infirmières et de la Faculté des sciences sociales.
L'étudiant, qui entame sa seconde maîtrise, après une première en management, voyait aussi une belle occasion de développer son projet appelé Pareto.eco. Il s'agit d'«un outil d'aide à la décision à l'intention des écolucides pour clarifier quelles actions individuelles, organisationnelles et collectives ont le plus d'impacts pour favoriser la transition écologique». Une partie du financement annoncé ira aux projets d'action climatique des étudiantes et des étudiants prévus dans le programme.
Collaborations et appui aux étudiants
L'Institut EDS recevra pour sa part 375 000$ sur cinq ans. Son directeur, Stéphane Roche, compte ainsi poursuivre les collaborations et partenariats propres à son regroupement qui compte plus de 87 membres du corps professoral, 27 membres associés, 18 membres collaborateurs, 345 étudiantes et étudiants ainsi que 4 chaires et groupes de recherche.
Parmi les projets structurants de l'Institut EDS, Stéphane Roche, aussi professeur à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, nomme UniC, un réseau universitaire international pour l'action climatique. «On va faire en sorte que les étudiants de la maîtrise sur mesure puissent évidemment joindre ce réseau. On ouvre des perspectives. On se positionne en appui à la dimension pédagogique, on apporte des éléments complémentaires pour améliorer l'expérience étudiante et la qualité de la formation», a-t-il indiqué en entrevue à ULaval nouvelles.
Dans son allocution, la rectrice Sophie D'Amours a dit partager des ambitions et des valeurs avec Promutuel Assurance, dont celles d'être socialement responsable, d'être engagé. «Il y a plusieurs objectifs au développement durable et on peut les imaginer dans un cercle. Il y a des objectifs à perspectives plus sociales, plus environnementales, plus économiques, plus en lien avec l'éthique. Si on prend ces perspectives individuellement, on peut facilement être en tension. Nous, à l'Université, on veut être dans le centre du cercle, on veut trouver les solutions qui répondent aux impératifs communs», a-t-elle imagé.
La rectrice a rappelé que «le développement durable fait partie de l'ADN de l'Université Laval», qui s'est classée au premier rang des universités francophones dans le monde au palmarès Impact de Times Higher Education, basé sur les 17 objectifs de développement durable définis par l'ONU. «Et récemment, nous sommes passés du 36e rang au 14e rang dans le classement global de toutes les universités. C'est le résultat de votre implication parce qu'ici, il y a des leaders de cette réussite et il y a la relève, que je vois. C'est la preuve d'un changement de culture et de contexte.»