L'Université Laval reçoit 1 485 501$ du ministère de l'Enseignement supérieur pour l'élaboration de trois projets inédits en sciences de l'éducation, et pour la mise en place de cinq grands projets pour reconfigurer l'offre de formation en vue d'optimiser les programmes.
Ce montant permettra à la Faculté des sciences de l'éducation, à la Faculté d'aménagement, d'architecture, d'art et de design, à la Faculté des sciences et de génie, à la Faculté des sciences sociales ainsi qu'à la Faculté des lettres et des sciences humaines d'innover et d'améliorer leurs programmes de formation, notamment avec l'ajout de trois formations pour favoriser la persévérance du personnel enseignant, l'enseignement des arts et le développement de la compétence de gestion de classe.
Une maîtrise en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire et trois microprogrammes de deuxième cycle à l'École de counseling et d'orientation seront également créés. De plus, un cours en ligne en neurosciences sera conçu conjointement avec l'Université de Montréal. Enfin, des ressources seront ajoutées pour bonifier l'offre de formation clinique au doctorat en psychologie en raison de la hausse des admissions, ainsi que la collaboration entre les programmes d'études anciennes de l'Université Laval et les cégeps.
«Il est important de soutenir le dynamisme de nos universités et leur participation à l'amélioration de la formation pour mieux répondre aux réalités d'aujourd'hui. L'Université Laval mènera plusieurs projets très intéressants qui auront assurément des retombées positives, et ce, tant pour les étudiants que pour la population en général. Plusieurs de ces initiatives sont en accord avec les efforts déployés par notre gouvernement pour combler les besoins de main-d'œuvre, et je suivrai avec grand intérêt l'évolution de celles-ci», a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry.
«L'Université Laval se réjouit de ce financement qui témoigne de la volonté du Ministère et de notre institution de combler les besoins de formation pour répondre aux enjeux auxquels fait face la société québécoise. Les huit projets pilotés par nos professeures et professeurs promettent de bonifier considérablement l'offre de formation de l'Université», souligne Cathia Bergeron, vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes.
Trois projets inédits
Un des projets cible l'enjeu de la persévérance du personnel enseignant dans la profession. La porteuse du projet est Mariève Pelletier, professeure à l'École de counseling et d'orientation de la Faculté des sciences de l'éducation. Ce projet vise à outiller les personnes travaillant dans les établissements d'enseignement et dans les centres de services scolaires pour améliorer leurs pratiques organisationnelles. «On observe un taux de décrochage professionnel élevé chez les enseignantes et les enseignants, surtout chez ceux en début de carrière», rapporte la professeure. Financé à hauteur de 366 375$, ce projet se traduira par une offre de formation continue favorisant l'insertion et la rétention des nouvelles enseignantes et des nouveaux enseignants ainsi que la réinsertion durable du personnel qui retourne au travail après une absence prolongée.
Le deuxième projet, qui s'intéresse davantage à l'enseignement des arts plastiques, est sous la responsabilité de Claude Majeau, professeure à l'École d'art de la Faculté d'aménagement, d'architecture, d'art et de design, et d'Aline Carrier, directrice associée au baccalauréat en enseignement des arts plastiques. Grâce à un financement de 96 925$, ce projet permettra de bonifier la formation artistique et culturelle, de favoriser la maîtrise de la langue française et de rehausser les capacités à utiliser les outils numériques. «Cette vision intégrée permettra de développer une vision articulée de l'enseignement des compétences relatives à la culture, à la langue et à l'usage du numérique, afin de donner du sens à la maîtrise de celles-ci dans la formation d'un personnel enseignant compétent», souligne la porteuse du projet. Ce financement reconnaît l'importance de l'enseignement des arts.
Le troisième projet répond au défi lié à la gestion des classes. Les classes sont de plus en plus hétérogènes et regroupent des élèves aux besoins variés, pour l'anxiété, l'inattention, les troubles d'apprentissage et de comportement par exemple. «La gestion efficace de la classe constitue l'un des défis majeurs pour les enseignants et a même été identifiée comme la compétence la plus difficile à développer et à maîtriser», indique la responsable Josée-Anne Gouin, professeure à la Faculté des sciences de l'éducation. Un montant de 61 171$ est alloué à ce projet qui vise à soutenir le développement de la compétence de gestion de classe, surtout en début de carrière, sous forme de nanoprogramme. Un volet d'accompagnement sera bénéfique pour les relations avec les partenaires du milieu scolaire.
Cinq projets de reconfiguration
Un premier projet vise le développement d'une maîtrise en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire pour les personnes ayant un baccalauréat, offert à temps plein dans des modalités à distance, synchrone. La porteuse de projet Christine Hamel, vice-doyenne aux études de premier cycle et au développement technologique, veut soutenir des personnes issues de profils divers qui désirent enseigner. Recevant un financement de 149 808$, le projet s'ancre dans une perspective de justice sociale pour rendre accessible une requalification qui tient compte des capacités des personnes inscrites, mais aussi de leur situation de vulnérabilité. «Plusieurs sont de communauté linguistique ou ethnique différente, dont les premiers peuples, sont parents de jeunes enfants, des aidants naturels ou doivent conserver un emploi pour joindre les deux bouts», rapporte la responsable.
Un deuxième projet concerne la création de trois microprogrammes de deuxième cycle à l'École de counseling et d'orientation (ECO). Sous la responsabilité de Manon Chamberland, directrice des programmes, et de Louise St-Arnaud, directrice par intérim actuelle de l'ECO, le projet implique plusieurs membres du corps professoral. «Dans le contexte de la création récente de l'ECO et de sa mission résolument ancrée au sein des collectivités, le développement de ces microprogrammes de deuxième cycle s'impose en raison de l'identification de besoins urgents», soulignent-elles. Grâce à une somme de 150 000$, seront créés le Microprogramme en counseling et psychothérapie, le Microprogramme en clinique du travail et le Microprogramme sur le développement du pouvoir d'agir des personnes et des collectivités. Ceux-ci mobilisent les recherches et expertises du corps professoral de l'ECO sur des réalités sociales complexes rattachées à l'éducation, la vie au travail et le bien-être des personnes et des groupes au sein des organisations et des collectivités.
Le contenu de cours en ligne conçu dans le cadre du troisième projet s'adressera aux étudiantes et étudiants de divers domaines, tels que les neurosciences, la santé mentale, les sciences biomédicales et l'intelligence artificielle, à l'Université Laval et à l'Université de Montréal. Paul De Koninck, professeur et directeur des programmes d'études supérieures en biophotonique, dirigera ce projet, dont l'objectif est d'enrichir la formation en neurosciences à ces diverses disciplines. Le montant de 499 862$ permettra la création d'un tronc commun de matériel didactique en ligne qui sera utilisé, partagé et adapté par les enseignantes et enseignants de ces nombreux programmes. «Suivant le succès du premier cours en ligne de neuroscience, créé conjointement par nos universités, nous voulions poursuivre la création de cours en ligne en français en neurosciences en tirant profit de nos domaines d'expertise complémentaires. À plus long terme, nous visons la création d'un microprogramme en ligne de neurosciences», rapporte le professeur De Koninck.
Pour pallier les besoins en santé mentale au Québec, l'École de psychologie a reçu un financement de 125 000$ pour optimiser son offre de formation clinique au doctorat, avec des ressources additionnelles. L'ajout de deux chargés d'enseignement permettra de mieux soutenir les doctorantes et les doctorants durant leur formation clinique. L'objectif de ce troisième projet, dirigé par Catherine Bégin, directrice par intérim de l'École de psychologie, est d'offrir des profils de compétences variés, permettant aux doctorats et doctorantes de se familiariser avec une variété d'approches et de modèles d'intervention. «En promouvant l'acquisition d'une expertise encore plus diversifiée, il est attendu que davantage de soins psychologiques pourront être prodigués à une clientèle aux profils culturels et identitaires plus variés en âge et en problématique», indique la directrice du projet.
Le cinquième et dernier projet, porté par Alban Baudou, professeur et directeur des programmes d'études anciennes de la Faculté des lettres et des sciences humaines, vise à concrétiser la collaboration des programmes d'études anciennes de l'Université Laval avec les cégeps, sur les plans scolaire, scientifique, humain et citoyen. Ce projet bénéficiera d'un montant de 36 360$ pour permettre une concertation de l'offre de formation collégiale et universitaire, en plus d'une reconnaissance des acquis. Il favorisera les échanges scientifiques avec la création d'une table de concertation et des conférences interétablissements. Des activités à caractère social et grand public seront aussi organisées. «La réflexion menée entre les formations offertes dans les cégeps et à l'université devrait assurer un continuum et une cohérence dans les formations, accroissant le nombre d'inscriptions et de diplomations», soutient le professeur Baudou.