
— Studio Renegat
Quatre spectacles, deux laboratoires, un atelier d’écriture, deux épisodes pour un balado et quatre créations collectives à relais: c’est la programmation diversifiée qu’offre cette année le huitième Festival de théâtre de l’Université Laval aux nombreux amateurs d’art dramatique de la Capitale. L’événement prend véritablement son envol ce vendredi 25 mars, à 18h, au Studio T du pavillon Louis-Jacques-Casault. On y présentera La tisserande de la forêt, de Mireya Bayancela et Sylvie Belleau. Cette pièce inspirée de l’Amérique latine mêle récits de vie, narration contée, jeu, confidences, mime et danse et aborde les thèmes de la prise de pouvoir féminine et de la relation avec l’amour.
Rappelons que le Festival a vu le jour en 2014 au sein du programme de théâtre et arts vivants de l’Université Laval. L’événement s’est rapidement démarqué comme un carrefour de rencontre entre des artistes en début de carrière et ceux bien établis dans le milieu. Le Festival se veut une plateforme de diffusion, d’expérimentation, d’apprentissage et d'échange. Il favorise la professionnalisation ainsi que la collaboration. Il permet aussi d’exploiter les ressources matérielles et humaines des programmes de théâtre de l’Université Laval.
«Cette année, notre slogan est «Créons notre constellation!», qui se veut une invitation à se rassembler en réel, après deux années en mode virtuel, et à célébrer les arts vivants», souligne la directrice générale du Festival et étudiante au baccalauréat en théâtre et arts vivants, Emmanuelle Marullo Masson. Selon elle, le mot «constellation» est porteur de sens. «Ces petites lueurs, poursuit-elle, qui servent de points de repère dans le ciel, la nuit, trouvent leur correspondance chez l’artiste du milieu théâtral, dont le monde intérieur est unique et riche. Lorsqu’on connecte les points entre nos artistes, on plonge dans quelque chose de beau dans un esprit d’émerveillement et de découverte.»
Pour elle, l’expérience théâtrale en présentiel apporte beaucoup au spectateur. «Le comédien sur scène, affirme-t-elle, apporte quelque chose que l’on apprécie et que l’on ne retrouve pas ailleurs. Après chaque représentation, un exercice de médiation culturelle aura lieu afin de connecter les artistes et le public.»
Le Festival se déclinera sous trois formes: la diffusion traditionnelle de pièces de théâtre, le balado et le projet de création à relais La Courtepointe. Ces deux derniers projets sont présentés en ligne.
«Certains diplômés en théâtre, qui font carrière dans le milieu, reviennent au Festival pour tester de nouveaux matériels qu’ils ne peuvent pas tester sur les scènes traditionnelles», indique-t-elle.
Quatre pièces au programme
Ce vendredi à 20h, au pavillon Louis-Jacques Casault, le Lantiss présentera Déracinées, une pièce d’Audrey Thibeault, Danièle Darracq et Robert Faguy tirée d’une recherche-création en arts de la scène à l’Université Laval. Inspiré par le témoignage d’une femme ayant fréquenté un couvent, le récit présente quatre étapes à mi-chemin entre le tableau vivant et le théâtre de l’image. Les autres spectacles au programme sont Avec un grand @, une création documentaire qui fouille les nouvelles formes d’interactions sociales et amoureuses à l’ère des applications de rencontre, et La nébuleuse de l’écrevisse. Cette recherche-création explore l’éclairage scénique comme moteur dramaturgique. «Les auteurs, soutient Emmanuelle Marullo Masson, ont inventé une sorte de dramaturgie lumineuse. Il y a une interaction entre les corps en mouvement des interprètes, les jeux de lumière et la musique.»
Le balado et La Courtepointe sont nés en 2021 durant la pandémie de COVID-19 et reviennent cette année. L’an dernier, au moins 700 personnes ont écouté le balado. Celui-ci vise à offrir des outils aux artistes de la relève comme aux artistes professionnels afin d’améliorer le milieu culturel. Les deux épisodes de cette année prennent la forme d’une entrevue avec une professionnelle du milieu. Mélanie Demers parlera des enjeux de l’engagement politique dans l’œuvre théâtrale ainsi que des défis entourant la multidisciplinarité. Vanessa Cadrin, pour sa part, abordera la scénographie au théâtre ainsi que des enjeux de l’enseignement en art.
La Courtepointe, pour sa part, permet de former des trios de créateurs entre des artistes spécialisés qui ne se connaissent pas et qui acceptent de collaborer anonymement pour façonner, respectivement et un à la suite de l’autre, le visuel, le texte et la bande sonore d’une œuvre inédite. Ce dernier volet a fait l’ouverture du Festival, le 24 mars en soirée, dans un bistrot de Québec. À cette occasion, on a présenté les quatre créations collectives issues des quatre trios d’artistes de La Courtepointe réunis par le Festival.
Deux laboratoires et un atelier d’écriture complètent la programmation. Ils se dérouleront tous au pavillon Louis-Jacques-Casault.
Extaseries, une œuvre de Hélène Houdart et Jeanne Skura, sera présentée le 26 mars, à 18h, au Studio A. Ce court laboratoire poétique mêle vidéo et performance sur l’exploration du corps féminin à travers l’inconscient et le rêve. Le même jour, à 18h30, aura lieu Saisons mortes au studio T, un laboratoire du Collectif Elle & Lui. Sur le thème du deuil, cette œuvre réunit le théâtre du corps comme mode de communication et la musique comme moyen d’expression. Enfin, l’atelier d’écriture Folklore familial se tiendra le 27 mars, à compter de 18h, au Studio T. Il sera animé par Marie-Laurence Nault, inscrite au certificat en sciences de l’éducation. Celle-ci invitera les participants à coucher sur papier une anecdote tirée de la mémoire familiale de tout un chacun.
«Le but consiste pour les participants à écrire un poème à partir d’une anecdote et d'observer comment ils réagissent pendant leur lecture, explique Emmanuelle Marullo Masson. Dans toutes les familles, il y a une grand-mère qui avait une recette bien à elle pour guérir tel ou tel problème de santé. Ou bien, il y a un vieil oncle qui a survécu à un accident.»