21 novembre 2018
Ces profs qui changent des vies
ULaval nouvelles vous présente une série d’articles sur des enseignants inspirants qui ont influencé le parcours d’anciens étudiants. Cette semaine: Maude Bouchard rend hommage à Sylvie Pouliot, professeure à l’École de design.

Anciennement son étudiante, Maude Bouchard est maintenant collègue de Sylvie Pouliot à l’École de design. Les deux professeures dirigent l’Atelier DIR, consacré à la conception de projets de design graphique qui touchent au développement durable.
— Marc Robitaille
Un coup de foudre professionnel. Voilà comment on pourrait décrire la rencontre de Maude Bouchard et de Sylvie Pouliot. Sans le savoir, les deux femmes venaient d’entamer une longue collaboration fructueuse. Encouragée par sa mentore, Maude Bouchard est devenue candidate à la maîtrise, puis doctorante. En 2012, elle est passée du côté de l’enseignement. Comme quoi la boucle est bouclée, elle donne aujourd’hui le cours Synthèse graphique, le même qui lui avait permis, à l’époque, de rencontrer Sylvie Pouliot.
Souvent, les deux professeures joignent leurs groupes d’étudiants pour donner des ateliers en co-enseignement. «Maude et moi ayant travaillé sur plusieurs projets de recherche conjoints, on se connaît très bien. Nous avons chacune nos forces et nos responsabilités, ce qui fait en sorte que les étudiants ont deux visions qui se complètent. Cela renforce les informations qui sont données et représente une plus-value intéressante pour la formation», indique Sylvie Pouliot.
Pour celle qui enseigne à l’Université depuis 1994, il est essentiel de sortir les étudiants de leur zone de confort. «Je préfère le terme “désencadrer” les étudiants qu’à celui d’“encadrer”. Enseigner la création, c’est donner le moins de cadres possible. Les étudiants ont chacun leur personnalité; qu’ils soient organisés ou moins rigides, je leur propose des techniques de création pour les amener à l’opposé de qui ils sont. En créant des malaises, en les rendant inconfortables, ils découvrent autre chose et acquièrent des outils pour éviter le syndrome de la page blanche.»
En ce qui concerne Maude Bouchard, l’approche a donné des résultats concrets. «Avec Sylvie, j’ai appris comment trouver des idées en cas de manque d’inspiration, ce qui m’a vraiment aidé quand est venu le temps de travailler en agence. Cette professeure pousse ses étudiants à se dépasser et ne calcule pas ses heures de présence à l’École de design. Je pense que le meilleur mot qui la caractérise, même s’il est un peu galvaudé, est la générosité.»
Sur le plan de la recherche, Maude Bouchard et Sylvie Pouliot ont fondé l’Atelier DIR, un acronyme pour «design impliqué et responsable». Cet atelier leur permet de travailler sur des projets de design pour répondre à des enjeux de société. Entre autres, elles ont mis sur pied des campagnes de sensibilisation sur la violence conjugale. L’originalité du projet réside dans le fait que les outils de communication qui ont été créés s’adressent autant aux femmes et aux hommes qu’aux enfants témoins de violence conjugale. Le tout a été réalisé en étroite collaboration avec les publics cibles.
«Pour moi, le design vise à trouver des solutions pour améliorer la vie des personnes, que ce soit d’un angle social, économique ou environnemental. Depuis que je suis jeune, j’ai toujours voulu faire ma part pour sauver le monde. Maude, de son côté, avait un intérêt pour les causes sociales. L’Atelier DIR a pris forme suite à nos travaux. On peut dire que nous nous sommes influencées mutuellement», relate Sylvie Pouliot.
Pour la professeure, cela fait nul doute: c’est sa rencontre avec son étudiante qui a changé sa vie, et non l’inverse!
Et vous, y a-t-il un enseignant qui a changé votre vie?
Les meilleurs enseignants, ce sont ceux dont on se souvient toute sa vie durant. Dévoués, pédagogues, enthousiastes, ils nous ont transmis leur passion, ont élargi nos horizons, nous ont donné envie d’être créatifs dans un domaine. Diplômé ou étudiant, vous avez une histoire qui implique un professeur ou un chargé de cours toujours à l’emploi de l’Université? N’hésitez pas à écrire au journaliste Matthieu Dessureault pour lui faire part de votre témoignage. Votre histoire pourrait faire l’objet d’un article!