
Joseph Mann, membre du Club de débat de l’Université, a incarné un Maurice Duplessis crédible lors d’un procès fictif, en février, à l’Université de Montréal.
— SUCDI
« Cette peine était relativement faible vu la gravité des accusations », soutient celui qui jouait le rôle du juge, René Le Bertre. Selon ce diplômé de la maîtrise en communication publique, la performance de Joseph Mann, alias Maurice Duplessis, lui a valu une atténuation de peine. « Cet étudiant visiteur au premier cycle a été très crédible et très amusant, poursuit-il. Devant le jury composé en partie d’étudiants de l’Université, il a donné la meilleure performance du procès. Il connaît très bien cette période de l’histoire du Québec. Il a notamment regardé la télésérie Duplessis sur YouTube. »
Joseph Mann doit une partie de son succès à sa participation assidue aux activités du Club de débat. Tous les jeudis soirs, dans un local du pavillon Charles-De Koninck, jusqu’à une dizaine d’étudiants à la fois se réunissent pour le plaisir d’argumenter et de contre-argumenter. Certains thèmes abordés touchent l’actualité, d’autres sont plus ludiques ou inspirés d’autres faits. Récemment, les débatteurs ont discouru sur l’abolition de l’immunité diplomatique et sur l’interdiction de la réédition de Mein Kampf, le livre écrit par Adolf Hitler, fondateur du nazisme. « Ces étudiants aiment tous défendre leurs idées et ont tous quelque chose à dire », souligne Pier-Luc Clermont, président du Club et étudiant au doctorat en médecine.
Le Club a vu le jour il y a deux ans à l’initiative de René Le Bertre. Il compte plus de 25 membres, qui proviennent des trois cycles d’enseignement. Leurs domaines d’études vont de la médecine au génie, en passant par la science politique et la communication. Selon Pier-Luc Clermont, débattre amène à penser de façon critique. « Cette compétence, affirme-t-il, sera utile à chacun, peu importe la profession choisie. Nous avons besoin de cet esprit critique pour prendre des décisions. Cela s’applique très bien dans la vie de tous les jours. Apprendre à débattre amène à voir la totalité d’un problème. »
Les deux débats du jeudi se déroulent devant des étudiants-juges. À la fin de chacun, les juges analysent les argumentaires et en font une critique constructive. On organise aussi régulièrement des exercices d’art oratoire. Les débats fonctionnent habituellement comme ceux qui ont lieu à l’Assemblée nationale du Québec. Il y a, d’un côté, le gouvernement, et de l’autre, l’opposition officielle.
Un débat type comprend deux équipes de deux personnes. Chaque débatteur doit faire un ou deux discours de 7 à 10 minutes. Selon son rôle, le discoureur doit énoncer un argument et le soutenir avec des exemples concrets et pertinents. Il doit aussi, entre autres, dire pourquoi l’argument de l’adversaire ne fonctionne pas. Le débatteur doit s’exprimer de façon structurée, avec clarté et style.
Les nouveaux membres arrivent au Club avec des degrés d’habileté variables. « Notre rôle, indique le président, consiste à aider nos membres à développer leur talent, à devenir de bons débatteurs. » Selon Pier-Luc Clermont, l’Université recèle un grand bassin de discoureurs potentiels. « À nous, dit-il, de les recruter et de les former, car l’expérience est bénéfique. »
Le Club de débat se réunit tous les jeudis de 19 h à 21 h au local 1431 du pavillon Charles-De Koninck. Pour information et inscription : pier-luc.clermont.1@ulaval.ca ou on.fb.me/1SupCBw.