
«Nous sommes en train d'envisager la création d'un centre d'aide en français», révèle en entrevue François Pothier, nouveau vice-recteur adjoint à la qualité de la formation et à l'appui à la réussite.
— Marc Robitaille
«Durant la course au rectorat, l’an dernier, les candidats se sont fait demander par différentes facultés de créer un poste de coordonnateur pour toutes les initiatives mises en place sur le campus visant l’aide à la réussite des étudiants», explique le responsable, qui relève du vice-rectorat aux études et aux activités internationales.
La qualité de la formation et l’appui à la réussite sont deux chemins parallèles, mais complémentaires. «Les deux visent la satisfaction de l’étudiant. On doit lui offrir une formation de qualité. On doit aussi faire en sorte qu’il termine ses études.»
Une partie du mandat du vice-recteur adjoint consiste à améliorer la qualité des programmes d’études offerts à l’Université. Il y en a plus de 400. C’est dire qu’il y en a toujours en évaluation. Ce processus sérieux, qui revient aux 10 ans, est réglementé par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec. Il consiste à revoir la pertinence des programmes et de quelle manière ils peuvent être améliorés.
Afin de mieux atteindre cet objectif, une deuxième personne spécialiste en évaluation a été embauchée l’automne dernier. «En collaboration avec les facultés, l’équipe organise des sondages et des groupes de discussion, indique François Pothier. Ces activités ciblent les étudiants, les diplômés et les employeurs pour un programme donné. Leurs commentaires nous permettent d’avoir un tableau précis de la réalité et d’apporter des correctifs, comme l’ajout ou la modification de cours ou de stages.» Les plus récentes statistiques pour l’Université Laval indiquent des taux de diplomation de 73%, 71% et 54% au baccalauréat, à la maîtrise et au doctorat.
«Au doctorat, souligne le vice-recteur adjoint, il faudrait intervenir plus. Les causes d’abandon vont de l’isolement aux difficultés liées à la rédaction, jusqu’au fait qu’un étudiant obtient un emploi avant la fin de ses études. On observe un pourcentage semblable partout au Canada.»
Les difficultés sont de tous ordres. Ce peut être la conciliation emploi-famille-études. Des étudiants peuvent souffrir d’un trouble déficitaire de l’attention. D’autres, en provenance de l’étranger, ont parfois besoin d’une mise à niveau.
Parmi les initiatives mises en place jusqu’à maintenant pour favoriser la réussite à tous les cycles, mentionnons un questionnaire électronique pour aider les nouveaux inscrits à cibler leurs faiblesses, ainsi qu’une entrevue téléphonique pour évaluer l’adaptation des étudiants étrangers. Un programme de tutorat étudiant pour des cours de baccalauréat difficiles et obligatoires est offert dans toutes les facultés. Un service de parrainage pour les étudiants d’origine étrangère, un plan d’encadrement pour les étudiants aux cycles supérieurs et des formations destinées aux professeurs sur des aspects telle la pédagogie ont aussi été créés.
«Le tutorat, qui existait déjà dans une faculté comme celle des sciences et de génie, a donné des résultats mesurables, indique François Pothier. Il y a moins d’échecs et d’abandons dans certains cours réputés plus difficiles.»
Depuis son entrée en poste, ce dernier effectue une tournée des facultés avec sa collègue du vice-rectorat, Johanne Morneau, et la conseillère en appui à la réussite, Mélanie Leblanc. La démarche consiste à déterminer les mesures implantées pour soutenir la réussite ainsi que les enjeux liés à la persévérance.
«À titre d’exemple, plusieurs facultés ont soulevé l’urgence d’améliorer les compétences langagières de bon nombre d’étudiants, explique François Pothier. Il ne s’agit pas seulement de fautes d’orthographe, mais de la structure des textes et de la pensée. Nous sommes en train d’envisager la création d’un centre d’aide en français.»
Plus de la moitié des abandons ont lieu en première année universitaire. Le vice-recteur adjoint planche sur un projet d’intervention préventive. «Il s’agira d’identifier les étudiants à risque de rencontrer des difficultés et de promouvoir les services qui leur sont destinés.» À venir également: la mise sur pied d’un guichet unique, virtuel et physique, pour les services étudiants.