![<p>La rectrice Sophie D'Amours, lors du lancement de Québec Capitale Climat, qu'elle copréside avec Jean-François Chalifoux, président et chef de la direction de Beneva, à gauche. Le maire de Québec, Bruno Marchand, a également participé à l'annonce au Musée de la civilisation. </p>](https://assets.ulaval.omerloclients.com/2dde37cf6665285122786c63ec29e62ce3c6e1e676fc73e0c98f19c79445c4f4.jpg??width=1024)
La rectrice Sophie D'Amours, lors du lancement de Québec Capitale Climat, qu'elle copréside avec Jean-François Chalifoux, président et chef de la direction de Beneva, à gauche. Le maire de Québec, Bruno Marchand, a également participé à l'annonce au Musée de la civilisation.
— Jean Rodier
«La science le dit constamment, on fait face à une urgence climatique qui va amener les sociétés, les communautés à devoir changer, s'adapter, revoir les façons de vivre, de se déplacer, de construire ses bâtiments, d'aménager, de produire, de consommer, et tous ces changements, il faut les accélérer. Et pour les accélérer, quoi de mieux que de mettre ensemble les expertises de tous nos grands secteurs de Québec.»
La rectrice Sophie D'Amours participait au lancement de l'initiative indépendante Québec Capitale Climat, le 11 avril, au Musée de la civilisation. Avec Jean-François Chalifoux, président et chef de la direction de Beneva, elle copréside ce mouvement qui rallie et mobilise des leaders économiques, philanthropiques, institutionnels et communautaires de la Capitale Nationale pour lutter contre les changements climatiques.
L'objectif commun est d'aider la Ville de Québec à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45% d'ici 2030 par rapport à 2010 pour son territoire. «La Ville ne peut pas faire la transition toute seule. Elle contrôle à peu près 20% des émissions de GES, alors que 80% proviennent de nous, comme entrepreneurs, comme employeurs, comme entreprises, qui sommes également touchés directement par les conséquences liées aux changements climatiques, a soutenu Jean-François Chalifoux. Nous avons tous un rôle important à jouer pour réduire les émissions de GES et rendre la ville plus résiliente», a-t-il plaidé, en précisant que le travail était commencé de son côté.
Lieu de partage d'idées et d'expertises
Outre l'Université Laval et Beneva, une vingtaine de membres de divers secteurs sont déjà rassemblés dans le comité de mobilisation de Québec Capitale Climat, notamment la Chambre de commerce et d'industrie de Québec, la Fondation Québec Philanthrope, l'organisme Vive en Ville et le Conseil régional de l'environnement de la Capitale-Nationale. La coprésidente Sophie D'Amours voit ce hub comme un lieu de partage d'expertises, d'idées, d'engagements, d'actions, pour faire en sorte que la société puisse en bénéficier.
«À l'Université, poursuit la rectrice, on a décidé il y a quelques années de s'engager de façon disciplinée, soutenue, pour réduire l'empreinte carbone de nos propres installations. On a franchi différentes étapes. En 2006, notre bilan d'émissions de GES directes s'élevait à 36 500 tonnes, en 2022, il était à 24 000 tonnes et notre cible, en 2030, est de 10 000 tonnes. On a aussi pris l'engagement que d'ici 2035, notre campus serait alimenté à partir d'énergie renouvelable, ce qui demande des transformations importantes.»
![<p>Sophie D'Amours a pris part à la séance de questions au comité directeur de Québec Capitale Climat. De gauche à droite: Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, Lorène Cristini, directrice générale de Québec Capitale Climat, Jean-François Chalifoux, président et chef de la direction de Beneva, la rectrice, le maire de Québec Bruno Marchand, Alexandre Turgeon, directeur général et vice-président exécutif du Conseil régional de l'environnement de la Capitale-Nationale, Valérie Beaudoin, présidente-directrice générale de la Fondation Québec Philanthrope et Steeve Lavoie, président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec.</p>](https://assets.ulaval.omerloclients.com/0c7010e590a0d7c0213fd953c5a966bd64a9fd02dec4e38f04acc5a4a79f3d54.jpg??width=1024)
Sophie D'Amours a pris part à la séance de questions au comité directeur de Québec Capitale Climat. De gauche à droite: Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, Lorène Cristini, directrice générale de Québec Capitale Climat, Jean-François Chalifoux, président et chef de la direction de Beneva, la rectrice, le maire de Québec Bruno Marchand, Alexandre Turgeon, directeur général et vice-président exécutif du Conseil régional de l'environnement de la Capitale-Nationale, Valérie Beaudoin, présidente-directrice générale de la Fondation Québec Philanthrope et Steeve Lavoie, président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec.
— Jean Rodier
Elle ajoute que l'action climatique est au cœur des six grands chantiers du plan institutionnel et que la communauté universitaire a déjà proposé une vingtaine de projets financés et qui seront déployés partout sur le campus. «Pour faire cette transition, on aura besoin d'une nouvelle génération d'experts, de professionnels qui auront été formés avec les connaissances d'aujourd'hui et qui seront prêts à aider tous les secteurs. C'est à ça aussi qu'on travaille à l'Université. Vous aurez avec nous un partenaire.»
La force du réseau, du regroupement, la coprésidente de Québec Capitale Climat raconte l'avoir sentie en échangeant avec Caroline Bourgeois, présidente-directrice générale de la Société québécoise des infrastructures et membre du comité de mobilisation. «Ils ont développé un outil qui permet d'évaluer la vulnérabilité des bâtiments face aux changements climatiques et qui aide les organisations à trouver des solutions pour faire y face. On a la capacité d'accélérer la découvrabilité de cet outil, de le rendre utile à un plus grand nombre. Ces effets d'accélération vont nous permettre d'avoir des résultats.»
Québec Capitale Climat s'engage d'ailleurs à tenir informée la communauté de Québec des projets déployés et des résultats atteints, a indiqué Sophie D'Amours.
La nouvelle initiative dispose d'un budget de 2M$ pour deux ans afin de se mettre en place, principalement financé par la Ville de Québec et la Fondation familiale Trottier. Cette démarche s'inspire de Partenariat Climat Montréal qui «rassemble plus d'une centaine d'organisations économiques, communautaires, institutionnelles et philanthropiques et a pour mission de mobiliser les acteurs-clés de la collectivité montréalaise pour contribuer à réduire les émissions de GES de 55% d'ici 2030 et de mettre la métropole sur la voie de la carboneutralité d'ici 2050.» La métropole s'était elle-même inspirée de la Boston Green Ribbon Commission. Cette dernière a notamment contribué à la création d'un projet de financement qui soutiendra les efforts locaux pour stimuler la rénovation et la décarbonisation des bâtiments au Massachusetts.
Le maire de Québec Bruno Marchand a parlé d'un «point de bascule» en matière de changements climatiques et plutôt que de «se rouler en boule» ou de «nier la réalité», il mise lui aussi sur la mobilisation, l'innovation, la capacité de copier les bonnes pratiques, et la capacité de s'inspirer d'ailleurs. «Vous parlez à un paquet de gens autour de cette table qui sont capables de dire, voici ce qui se fait à Sapporo, au Japon, à Copenhague, à Boston; voici ce qu'on pourrait, sans réinventer la roue, accélérer comme changement.»
Alors que 70% des émissions de GES proviennent des transports, le maire Marchand a réitéré le besoin pour Québec d'avoir un réseau structurant.