
— Marc Robitaille
De toute évidence, son parcours personnel démontre à quel point la créativité, l'être humain, l'entraide et l'éducation ont toujours été au centre de sa vie.
Bien que le grille-pain ait été précurseur de ses ambitions et intérêts futurs, c'est plutôt cette incroyable nouvelle qui est venue lui confirmer son intérêt pour les sciences, le génie, l'humain: l'invention du coeur artificiel. «Je me disais: "Wow! On peut utiliser la science et la technologie pour sauver des vies d'une façon exceptionnelle." Ça, pour moi, c'était incroyable. Mais cette prise de conscience se situait aussi à un tout autre niveau: je réalisais alors que bien des choses changeaient tout autour de moi et que chaque être humain y était pour quelque chose…»
Très talentueuse et impliquée dans tout ce qu'elle entreprenait, la jeune étudiante a vite monté les échelons: professeure en génie industriel à l'Université Laval, administratrice dans plusieurs organisations – dont, notamment, dans le domaine des innovations technologiques –, puis vice-rectrice à la recherche et à la création. Que l'éducation, la recherche, l'innovation, le numérique et les enjeux de société soient toujours au coeur de ses discours n'étonne donc guère.
Le thème de sa plateforme électorale, «Ensemble: l'avenir», rime bien avec celle qu'on qualifie fréquemment de rassembleuse, de femme d'équipe aux idées modernes. ««Ensemble: l'avenir»… Je crois vraiment en ces mots. Ils sont importants, affirme avec enthousiasme la rectrice, car c'est seulement en équipe qu'on fait de grandes choses. Lorsque les gens – c'est-à-dire tous les employés, les cadres, les professionnels de recherche, les chargés de cours, les professeurs, les étudiants et les membres de la direction – se mobilisent avec leurs perspectives différentes, leur intelligence différente et leurs capacités différentes, cela donne lieu à de très grandes forces. J'ai toujours misé sur le travail d'équipe, sur l'expertise des gens et sur l'écoute, et je vais continuer à le faire.»
Aider les communautés moins nanties en partageant avec elles nos connaissances (elle cite, à titre d'exemple, les peuples du Nord qui n'ont pas accès à une bibliothèque abondante comme la nôtre) et faire profiter nos différents partenaires, tels la Ville de Québec, le milieu des affaires et les différents ministères, de nos diverses expertises doivent demeurer au coeur de nos priorités, estime Sophie D'Amours. Pour elle, l'Université Laval est beaucoup plus qu'un levier économique: elle est un vecteur de changement pour la société à venir. «Un établissement d'enseignement supérieur doit aussi être un moteur d'innovations sociales et de résolution des grandes questions humaines et humanitaires qui interpellent nos sociétés, dit-elle. Il doit promouvoir l'accès à une science consciente, enrichie de recherches fondamentales, de savoirs pratiques, d'interactions avec les milieux, d'analyses critiques et de créativité.»
Ayant acquis une riche expérience tant dans le milieu des affaires que dans le monde universitaire, Sophie D'Amours croit en l'importance de l'interdisciplinarité. «On sait qu'au cours des 20 prochaines années, on fera plus de découvertes qu'on en a faites depuis le début de l'humanité. Par conséquent, la société aura besoin, et comme jamais, de l'université pour son expertise et sa capacité d'analyse critique. Bref, les défis de société, qui seront de plus en plus grands et importants, appelleront à une mise en commun des connaissances et des processus scientifiques.»
Le projet des Chantiers d'avenir, proposé par son équipe lors de la course au rectorat, prévoit justement apporter différentes pistes de solution. «Grâce aux Chantiers d'avenir, nous voulons notamment favoriser davantage l'approche pédagogique interdisciplinaire, et ce, dès le baccalauréat afin de pouvoir former des leaders qui seront en mesure, dans le futur, d'apporter des solutions aux multiples et divers enjeux de société. Je crois que les universités sont rendues là. Jusqu'ici, on a formé par discipline, on a formé en suivant des logiques professionnalisantes. L'Université Laval doit avoir une nouvelle vision pour devenir à la fois très attrayante pour la recherche et les études.»
Preuve que tous ces défis sont bien du concret pour la nouvelle rectrice, celle-ci entend finaliser, avec ses collaborateurs, pour décembre 2017, la planification stratégique quinquennale afin de pouvoir la présenter à l'ensemble de la communauté en début d'année.
Pour en savoir plus sur la plateforme électorale de Sophie D'Amours:
- sophiedamours.ca
- ulaval.ca/notre-universite/election/sophie-damours.html
- lefil.ulaval.ca/sophie-damours
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Le pouvoir de l'éducation, selon Sophie D'Amours
«L'éducation d'un peuple constitue l'assise d'une société prospère et riche, riche non pas uniquement au sens économique ou financier, mais riche aussi d'une vision sociale en quête de justice, de vérité, d'équité et de dignité humaine, de capacités nouvelles et d'ouverture sur l'avenir. L'Université Laval est une porteuse privilégiée de cette vision qui invite à jeter un regard neuf sur sa mission d'enseignement, de recherche et d'engagement au sein des collectivités.»
- Sophie D'Amours, rectrice de l'Université Laval
(lettre ouverte parue dans Le Soleil, le 24 février)
Les 3 piliers des fondements stratégiques de l'action
- L'excellence, pour que notre aspiration à nous dépasser éclaire constamment nos décisions et notre action
- L'expérience, pour que l'enrichissement de l'expérience de nos étudiants et étudiantes, de nos employé(e)s et de nos partenaires nous mobilise et nous rende fiers
- L'engagement, pour que notre place en tant que partenaire clé du développement durable de notre société soit clairement reconnue, tant pour nos efforts à protéger notre histoire, notre culture et nos patrimoines que pour nos efforts à transférer efficacement nos connaissances et à soutenir l'innovation

Selon Sophie D'Amours, l'Université Laval est beaucoup plus qu'un levier économique: elle est un vecteur de changement pour la société à venir.
Photo: Marc Robitaille