
Un aperçu de la future résidence bordée d'arbres
— Lafond Côté Architectes
Jour après jour, un imposant bâtiment prend forme sur le campus de l'Université Laval, au nord du pavillon Louis-Jacques-Casault. Cette nouvelle construction de 7 étages comprendra pas moins de 94 logements de typologies variées, tous destinés aux étudiantes et étudiants autochtones, et à leur famille immédiate, inscrits à l'Université Laval, mais aussi dans les cégeps de la région de Québec.
Le mercredi 20 août, le directeur général de la Société immobilière du Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec (SIRCAAQ), Laurent Odjick, était de passage sur le campus pour constater l'état d'avancement des travaux.
«La SIRCAAQ a entrepris à Québec la construction de son troisième milieu de vie après ceux de Sept-Îles et de Trois-Rivières, un projet ambitieux et essentiel pour favoriser l'accès à l'éducation au sein des populations autochtones, a déclaré Laurent Odjick. Ce projet représente bien plus que 94 logements abordables: il incarne un véritable milieu de vie communautaire, conçu pour offrir des conditions propices à la réussite scolaire des étudiants des Premières Nations.»
Mentionnons que les architectes du projet ont été en dialogue constant avec un comité d'architecture autochtone créé par la SIRCAAQ. Ce comité est composé de 6 étudiantes et étudiants de différentes nations.

Les 94 logements se subdiviseront en 4 studios, 33 unités de 3 ½ pièces, 34 unités de 4 ½ pièces, 20 unités de 5 ½ pièces et 3 unités de 6 ½ pièces. Ces espaces seront loués et gérés par la SIRCAAQ.
— Lafond Côté Architectes
Une offre de logements qui s'ajoute à une offre d'études
Pour rappel, l'Université Laval ne contribue pas financièrement au projet évalué à 70 millions $. Sa participation demeure toutefois majeure puisqu'elle a rendu disponible gracieusement à la SIRCAAQ un terrain d'environ 13 200 mètres carrés. Ce site est bordé d'arbres, à proximité de grands pavillons du campus.

Dans un esprit communautaire, le bâtiment comprendra différents espaces partagés.
— Lafond Côté Architectes
«Nous avions une proposition suffisamment intéressante pour que la SIRCAAQ décide de faire cette construction sur notre campus, explique la vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, responsable de la santé, Cathia Bergeron. Mais l'intérêt, pour l'Université, n'est pas juste dans une construction à cet endroit.»
Selon elle, ce bâtiment vient s'intégrer à une offre d'études et à un grand plan d'action, En action avec les Premiers Peuples, lequel vise le rapprochement dans une perspective de réconciliation, ainsi que le renforcement des partenariats de l'Université avec les communautés autochtones.
«Nous avons été de bons collaborateurs dans ce projet, poursuit-elle, lequel s'inscrit dans un ensemble de bonnes conditions que nous avons mises en place pour accueillir et pour faire en sorte que ces étudiantes et étudiants réussissent leurs études.»
Depuis l'annonce du projet de construction, en 2021, la mobilisation en faveur des étudiantes et étudiants autochtones n'a fait que se renforcer à l'Université. Selon la vice-rectrice, les initiatives se sont multipliées au plan pédagogique avec, entre autres, des cours sur les langues autochtones, une formation de gardiens du territoire ou le microprogramme en archéologie pour les Premiers Peuples.
«Nous avons une offre d'études qui s'est élargie et adaptée aux besoins des communautés autochtones, dit-elle. On est en action là-dessus. Ça continue.»
Elle ajoute que le geste important que représente l'offre du terrain à la SIRCAAQ traduit «une volonté authentique de poser des gestes concrets pour faire en sorte que les personnes autochtones qui ont le désir de poursuivre des études supérieures à l'Université Laval puissent le faire dans les meilleures conditions de réussite possibles».
La vie communautaire avant tout
La vie communautaire sera privilégiée dans le futur bâtiment. On y trouvera notamment des espaces de travail partagé, une cuisine collective, une salle communautaire, des espaces culturels de rencontre entre Autochtones et allochtones. Au nombre des services offerts, mentionnons un centre de la petite enfance, de l'animation communautaire et une clinique en santé communautaire, de même que du soutien aux études et du soutien psychosocial.

Le projet prévoit l'aménagement d’un centre de la petite enfance.
— Lafond Côté Architectes
«L'Université reconnaît qu'il y a des défis propres aux personnes des communautés autochtones vivant dans des régions géographiquement éloignées, souligne Cathia Bergeron. Il n'est pas toujours facile pour eux de partir d'une communauté pour venir étudier sur un campus urbain. C'est pourquoi le milieu de vie offert par le futur bâtiment, un environnement culturellement sécuritaire, viendra certainement faciliter la transition.»
Rappelons que l'Université accueille bon an, mal an un peu plus de 400 étudiantes et étudiants autochtones. «Ce chiffre, soutient la vice-rectrice, est largement sous-estimé puisque c'est sur une base volontaire que les étudiants en question déclarent leur statut de personne autochtone. Nous encourageons d'ailleurs les personnes à faire cette déclaration.»
Pour en savoir plus sur le projet de résidence