29 octobre 2024
L'Université Laval, partenaire du milieu pour optimiser le cycle de vie des barrages en remblai
La Chaire de recherche en partenariat sur l'optimisation du cycle de vie des barrages en remblai du professeur Jean Côté aura pour mission d'accroître l'expertise dans l'évaluation, la mise à niveau et la réhabilitation de ces infrastructures
Les barrages en remblai, le type de barrage le plus utilisé au Québec, sont au cœur d'une nouvelle chaire de recherche au Département de génie civil et de génie des eaux de l'Université Laval. La Chaire de recherche en partenariat sur l'optimisation du cycle de vie des barrages en remblai (CRIBAR) aura pour mission d'accroître l'expertise dans l'évaluation, la mise à niveau et la réhabilitation de ces infrastructures.
Cette chaire est dirigée par le professeur Jean Côté, en continuité avec ses recherches et ses partenariats déjà réalisés. L'objectif principal de CRIBAR sera d'améliorer les connaissances géotechniques et de mettre au point de nouveaux outils d'analyse et d'ingénierie pour évaluer l'état et améliorer les performances des barrages en remblai, qui peuvent être soumis à des conditions climatiques extrêmes.
«Les barrages en remblai comptent pour environ 80% de l'ensemble des barrages dans les aménagements hydrauliques. Les changements climatiques engendrent déjà des crues plus importantes et plus fréquentes, et amènent des changements dans la gestion des barrages. La chaire CRIBAR vise à créer des solutions innovantes pour permettre le suivi du comportement des barrages en remblai et en assurer la sécurité sous diverses sollicitations externes, notamment par l'intégration de nouvelles technologies. Elle vise, de plus, à former des ingénieures et ingénieurs très qualifiés, qui travailleront à maintenir et même étendre la durée de vie de ces ouvrages critiques», explique Jean Côté, professeur à la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval.
En réunissant les plus grands propriétaires de barrages au Québec, que sont le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et Hydro-Québec, l'accès à des bases de données inestimables et des laboratoires de très grande envergure est rendu possible pour les équipes de la chaire de recherche. S'ajoutent à la collaboration les firmes de génie-conseil AtkinsRéalis, Hatch, Englobe, WSP et CIMA+. CRIBAR sera aussi soutenu par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Grâce à leur contribution, la Chaire comptera sur un budget de 2,4 M$ réparti sur une période de 5 ans, pour mener à bien ses travaux.
«Les maillages entre le monde de la recherche à l'Université Laval et la société sont essentiels. La collaboration avec les deux plus importants propriétaires de barrages ainsi que 5 firmes qui leur offrent des services de génie-conseil rend possible la création de cette chaire et permettra des avancées scientifiques significatives pour préserver et assurer la pérennité des barrages en remblais. Les projets que mènera cette chaire participent indéniablement à la richesse des expertises de l'université d'impact qu'est l'Université Laval», souligne la rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours.
La création de cette chaire a, en outre, permis l'embauche d'un nouveau professeur, Erdrick Perez Gonzales, qui se spécialise dans le comportement des barrages en remblai sous sollicitations sismiques. En plus de mettre au point des solutions pour préserver et même accroître les capacités des barrages en remblai, améliorer leur état et augmenter la durée de vie utile de ces infrastructures essentielles de notre société, CRIIBAR a aussi pour objectif d'accueillir 10 personnes à la maîtrise, 9 personnes au doctorat et 2 personnes au postdoctorat dans un domaine où la demande en personnel hautement qualifié est forte.
«La décarbonation et la croissance de l'économie demandent des investissements massifs dans la transition énergétique. Le Québec bénéficie d'une position enviable avec une énergie propre et doit maintenir ses actifs et les fiabiliser pour assurer leur pérennité. Avec l'évolution rapide des technologies, les enjeux environnementaux actuels et le besoin croissant en ressources compétentes et qualifiées, il est impératif de former du personnel qualifié et de trouver des solutions innovantes pour mieux comprendre le comportement de nos actifs vieillissants et étendre leur durée de vie. La valeur ajoutée de la chaire CRIBAR dans l'écosystème des barrages est significative puisqu'elle est un important vecteur de développement des compétences, qui offre un programme de formation de qualité et permet de mettre au point des solutions innovantes pour l'industrie», conclut le chef expertise et conception barrages en béton et infrastructures chez Hydro-Québec, Simon-Nicolas Roth.