
— Martin Roy
«Les savoirs que nous créons et que nous partageons permettent de faire la différence, tant dans nos vies personnelles que collectives. Au fil des ans, de nombreux changements sociétaux ont été soutenus par l'enseignement et la recherche de l'Université Laval.»
La rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours, a lancé un puissant appel à la mobilisation de la communauté universitaire, lors du discours de la rentrée prononcé devant le Conseil universitaire, le 26 septembre.
«Pour réussir, notre institution doit savoir être encore plus innovante, plus agile et proactive», a affirmé la rectrice, faisant notamment écho au Plan institutionnel ULaval 2023-2028: Agir ensemble pour plus d'impact.
«Si, aujourd'hui, on peut produire des vaccins en quelques jours, si nos jeunes sont à l'école plus longtemps et que les moins jeunes y retournent… Si nos outils de tous les jours parlent et se connectent à nous partout sur la planète, si l'hydro-électricité remplace l'énergie fossile, si nous pouvons espérer vivre en santé plus longtemps, on le doit aux efforts de recherche, de transfert de connaissances et d'innovations», a-t-elle imagé.
L'Université Laval participe encore aujourd'hui à la mobilisation mondiale autour de la lutte aux changements climatiques, de la santé durable des populations ou encore aux avancées technologiques en intelligence artificielle. «Le message que je souhaitais partager, c'est que notre université doit être encore plus citoyenne et engagée, plus inclusive et diversifiée. Et elle doit s'affirmer davantage à l'international. Ce sont toutes des conditions de succès pour que l'Université Laval ait un impact plus grand.»
Depuis 10 ans, le développement de la recherche à l'Université Laval a connu une progression marquée. «Oui, nous sommes définitivement sur une lancée!», fait remarquer Sophie D'Amours. «Mais il nous reste beaucoup à faire pour réaliser notre ambition d'accroître l'impact de l'Université Laval dans la société. Les prochaines années seront motivantes!»
Pour la rectrice, la clé réside dans notre capacité à nous transformer. «Nous devons anticiper toutes ces transformations sociétales qui viennent parfois bousculer nos façons de faire. L'Université Laval doit jouer son rôle de leader dans un monde qui change à vitesse grand V. Et nous avons des atouts pour réussir.»
Classée au premier rang des universités francophones au classement international d'impact du Times Higher Education, l'Université Laval est bien positionnée pour relever ce défi, selon elle. «Mais nous aurions tort de nous asseoir sur nos lauriers. Nous devons être encore plus agiles, car une université qui cesse d'être à l'avant de la parade est une université qui perd de sa pertinence», met en garde Sophie D'Amours.
Cette transformation sera forcément rapide, à l'heure où le déploiement de l'innovation s'accélère, tout comme le transfert des connaissances entre les universités et les acteurs de la société civile. «Nous n'avons pas le luxe d'attendre», résume la rectrice. Elle insiste: «Pour accroître notre impact, et faire la différence, nous devons créer l'université du futur.»
L'atteinte de cet idéal passe nécessairement par une amélioration de l'accessibilité des études universitaires et l'intérêt pour celles-ci. «Augmenter le nombre de personnes détentrices d'un diplôme de 2e et 3e cycle aura un impact significatif sur notre force d'innovation», illustre Sophie D'Amours. Le sous-financement des universités québécoises freine également notre capacité d'innovation. «Malheureusement, alors que d'autres pays investissent massivement dans la recherche et la formation de talents, le Canada stagne. Et cela a un effet désastreux sur notre productivité et notre compétitivité internationale. Une université du futur comme celle que nous nous efforçons de construire chaque jour à l'Université Laval exige plus de moyens financiers.»
À défaut d'une mobilisation collective, c'est toute la capacité du Québec d'innover et de pouvoir compter sur des personnes hautement qualifiées qui est à risque. «Le Québec a besoin de tous les talents et aussi de plus de talents», souligne la rectrice, en rappelant au passage que la course aux talents est vive.
La réalité étudiante subit également de profonds changements: parcours professionnels non linéaires, besoins de requalification en emploi, apprentissage tout au long de la vie, conciliation travail-études. Le premier Sommet étudiant abordera d'ailleurs plusieurs de ces préoccupations. «Ce sera un événement marquant», croit Sophie D'Amours. «Ce Sommet, il démontre tout le dynamisme de nos leaders étudiants et de la collégialité de notre université.»
Devant ces défis nombreux, la rectrice espère, au final, rassembler la communauté universitaire, les citoyennes et citoyens de la région, la ville de Québec et les acteurs et actrices des deux paliers de gouvernement.
Les derniers mots prononcés devant l'assemblée du Conseil universitaire prennent tout leur sens: «Imaginez ce que nous pourrions faire avec une telle mobilisation! Nous serions assurés de pouvoir compter sur une université forte, une université d'impact qui se déploie sans cesse et gagne en hauteur, ses racines bien ancrées dans notre Capitale-Nationale.»
Lire le discours de la rentrée dans son intégralité
Revoir la captation du discours de la rentrée devant le Conseil universitaire: