14 avril 2023
L’engagement du père après la séparation, des parcours multiples
Une étude de l’Université Laval brosse un portrait de l’évolution des trajectoires de contact paternel après la séparation parentale.
— Getty Images
En 2008, l'indice de divorce avoisinait les 50% au Québec. Avec la structure des familles post-séparation qui se diversifie, l'un des enjeux majeurs concerne la continuité de la relation de l'enfant avec ses deux parents.
L’engagement du père est décrit comme une dimension essentielle au bien-être et à l’adaptation des enfants après la séparation conjugale. Le manque de données longitudinales nuit au suivi des familles dans le temps pour comprendre comment les contacts père-enfant évoluent. Pour pallier cette lacune, Amandine Baude a analysé les trajectoires de l'engagement paternel sur une période de 7 ans, à partir des réponses de 245 mères séparées participant à l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec de l’Institut de la statistique du Québec. Elle a réalisé cette étude alors qu’elle était stagiaire postdoctorale à l’École de psychologie de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval.
Des trajectoires paternelles diversifiées
Elle dégage plusieurs constats de l’étude, dont l’hétérogénéité des trajectoires de contact paternel. Ses résultats montrent que 75% des pères sont de modérément à très engagés après la séparation et le demeurent au fil du temps. « La période qui entoure la séparation semble charnière : les pères très engagés au moment de la séparation tendent à le demeurer. Au contraire, les pères non impliqués seront peu enclins à s’engager dans les années subséquentes », rapporte Amandine Baude.
L’étude a mis en lumière plusieurs facteurs qui prédisent les trajectoires de contact père-enfant, notamment le statut socio-économique des parents, l’arrivée d’un nouveau partenaire dans la vie de la mère et la qualité de la relation interparentale.
Amandine Baude souligne que certaines recherches sur le désengagement paternel ont pu alimenter des représentations négatives à l’endroit des pères séparés. « Notre étude nuance ce portrait général en mettant en lumière la grande diversité des expériences vécues par les familles après la séparation et donc l’importance, sur le plan de l’intervention, de tenir compte de leurs besoins différenciés afin de leur offrir des services adaptés. »
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L’étude, intitulée Trajectories of Paternal Contact After Parental Separation: A Latent Class Growth Analysis, a été publiée dans la revue scientifiqueJournal of Family Issues.
