Leur musique accompagne nos beaux et nos moins beaux moments, nous transporte ailleurs, nous fait vibrer. Plus encore, les artistes québécois permettent de mieux comprendre l’évolution de la société. «Une grande partie de la musique québécoise est collée à la vie politique et à la transformation socioculturelle du Québec. L’immigration, entre autres secteurs, a eu un impact sur les manières de repenser cet art. La musique québécoise reflète aussi les allers-retours et les liens entretenus avec la France et les États-Unis au fil du temps», exemplifie Sandria P. Bouliane, professeure à la Faculté de musique de l’Université Laval.
L’histoire de la musique au Québec aux 20e et 21e siècles fait l’objet d’un cours de premier cycle, offert en ligne cet hiver. Nul besoin d’étudier en musique ou même d’être un grand mélomane pour s’inscrire. Le but du cours, justement, est de faire découvrir la diversité des créateurs d’ici. «Souvent, j’entends des gens dire qu’ils n’écoutent pas beaucoup de musique québécoise et qu’ils préfèrent, par exemple, le rap américain ou le classique qui provient de l’Europe. Pourtant, le Québec a une culture musicale extrêmement riche. Peu importe nos goûts et nos intérêts en musique, on peut y trouver de quoi nous plaire», insiste la musicologue.
Le contenu de sa formation est basé en partie sur un autre cours qui était offert à l’Université McGill, où elle était chargée de cours avant de joindre le corps professoral de l’Université Laval en 2019. «Un peu ironiquement, ce cours est né en anglais. Popular Music in Quebec se concentrait sur les musiques populaires. Lors de mon entrée en poste à l’Université Laval, j’ai voulu redonner vie à ce cours, mais en abordant l’histoire de façon plus large en jetant un regard sur l’ensemble du territoire musical du Québec.»
Tout au long de la session, les étudiants seront amenés à faire leurs propres découvertes musicales en créant des compilations liées aux thèmes du cours. Parmi les thèmes explorés, la professeure abordera la période de l’entre-deux-guerres, le nationalisme, la cause environnementale et la place des femmes et des autochtones dans l’industrie musicale.
Les étudiants auront aussi l’occasion de s’entretenir avec deux artistes, Shauit et Mara Tremblay, qui viendront parler de leurs parcours et de leur réalité de musicien. Bien sûr, il sera question de la pandémie de COVID-19, qui a fortement ébranlé l’industrie dans la dernière année. «Les échanges porteront notamment sur leurs influences musicales, les défis ou les obstacles qu’ils ont rencontrés et l’impact de la crise sur leur carrière», explique la professeure Bouliane.