7 décembre 2020
Le PEPS aux premières loges de l’histoire
En 50 ans, le PEPS a été l’hôte de nombreux rendez-vous qui ont marqué les esprits. Retour sur trois événements, la visite du pape Jean-Paul II, la remise d’un doctorat honorifique à mère Teresa et la Superfrancofête, tel qu’ils ont été vécus en coulisses.

Le pape Jean-Paul II salue la foule.
— Concacan
Le 9 septembre 1984, près de 300 000 personnes sont massées devant le PEPS pour voir et entendre le pape Jean-Paul II. À cela s’ajoutent les millions de téléspectateurs rivés à leur écran. «Mon cher Jean-Paul, c’est votre tour, de vous laisser parler d’amour.» Après la messe, la foule, enthousiaste, reprend les mots de Gilles Vigneault pour le remercier de sa venue.
Premier pape à fouler le sol canadien, Jean-Paul II a entamé son voyage à l’Université Laval avant de traverser le reste du pays. Jean Lemieux, directeur du Service des installations et des équipements sportifs du PEPS à cette époque, rappelle que la rencontre devait se tenir au départ sur les plaines d’Abraham. «Le pape était invité par le diocèse de Québec et accueilli à la fois par les gouvernements fédéral et provincial et la Ville de Québec. Il y avait beaucoup de tractations politiques autour de sa venue. Contrairement aux plaines, l’Université est un terrain neutre. En plus d’être facilement accessible, le campus n’est ni fédéral, ni provincial, ni municipal, ce qui en faisait, selon ma perception, l’endroit indiqué pour tenir l’événement.»
Une fois que la décision a été prise d’accueillir le pape à l’Université, une autre question s’est vite imposée: à quel endroit sur le campus? «Le terrain devant le pavillon Louis-Jacques-Casault a été envisagé, mais l’Université, laïque depuis 1970, n’était pas chaude à l’idée d’avoir en arrière-plan un bâtiment qui rappelle son histoire religieuse. De plus, il aurait fallu déraciner des arbres et réaménager la rue et le stationnement pour accueillir la foule. Nous avons donc proposé les terrains sportifs. Jusqu’au chemin Sainte-Foy se trouvait un immense plateau non aménagé offrant tout l’espace nécessaire», raconte Jean Lemieux.
Le gestionnaire aujourd’hui retraité décrit tout un casse-tête organisationnel. Transformation du stade couvert d'athlétisme en sacristie, parcours du pape depuis l’aéroport, sécurité, protocole, discours: tout était réglé au millimètre près. En tout, la visite de Jean-Paul II a représenté deux ans de travail et de collaboration entre divers acteurs.

Le 9 septembre 1984, près de 300 000 personnes assistent à la messe du pape.
Encore aujourd’hui, Jean Lemieux remercie Dame nature pour sa clémence. «Ce fut la seule journée du voyage du pape où il a fait beau et chaud. Le reste de son séjour au Canada s’est déroulé sous la pluie ou sous les nuages gris.»
La météo cette soirée-là, il s’en souvient comme si c’était hier. «La scène était orientée de façon à ce que l’on voie le coucher de soleil à la fin de la messe. Par la suite s’est levée une lune de couleur or. Le tout s’est conclu avec des feux d’artifice. C’était de toute beauté.»

Jean Lemieux a participé à l’organisation de plusieurs événements internationaux sur le campus. Celui qui a occupé différents postes de gestion avant de prendre sa retraite en 1997 insiste pour dire qu’il n’était qu’un rouage parmi une vaste équipe qui travaillait dans l’ombre. Il pose ici devant une plaque commémorative qui rappelle la visite du pape Jean-Paul II.
— Matthieu Dessureault
Mère Teresa, «la bonté même»
Deux ans après le pape Jean-Paul II, c’était au tour de mère Teresa de faire son apparition au PEPS, le 11 juin 1986. Cette soirée-là, le recteur Jean-Guy Paquet lui remettait un doctorat honoris causa devant 7000 personnes. De nombreux journalistes étaient sur place, lui réservant même une ovation à la fin d’une conférence de presse organisée pour l’occasion.
Comme tant d’autres, Jean Lemieux a été charmé par la lauréate du prix Nobel de la paix. «Mère Teresa, c’était la bonté même. Elle était une femme impressionnante et authentique. Elle m’a énormément touché.»
Comparativement à la visite du pape, ce fut une rencontre beaucoup plus intime. «Mère Teresa a profité de sa journée à Québec pour visiter des organismes de charité comme la Maison Revivre et la Fondation Gilles Kègle, en plus d’être reçue à l’hôtel de ville. De notre côté, on l’accompagnait en se prenant pour la gendarmerie, raconte Jean Lemieux en riant. Ce fut un événement de moindre envergure que celui du pape, mais plus marquant pour moi.»

Dans son allocution, la religieuse a lancé un appel à l'amour et à la paix. «De cette petite femme haute comme trois pommes, largement septuagénaire, au visage buriné sous le voile blanc et bleu, se dégagent un charisme et une force qui, tout au long de cette journée, ont séduit les foules... et même la presse», peut-on lire dans le journal Au fil des événements, l'ancêtre du site ULaval nouvelles.
Éclosion de spontanéité sur le campus
Le 13 août 1974, Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois étaient réunis sur la scène des plaines d’Abraham. Devenu mythique, le spectacle J’ai vu le loup, le renard, le lion marquait le lancement de la Superfrancofête. Pendant 12 jours, des milliers de personnes ont participé à cet événement organisé par les gouvernements du Québec et du Canada, ainsi que l’Agence de coopération culturelle et technique (aujourd’hui l’Organisation internationale de la Francophonie). L’objectif? Célébrer la jeunesse internationale francophone.
En plus de multiples manifestations artistiques, la Superfrancofête avait un volet sportif au PEPS. Plus de 200 athlètes de 23 pays se mesuraient dans diverses disciplines, dont une compétition d’athlétisme. Une piste olympique de 400 mètres venait tout juste d’être ajoutée aux installations sportives de l’Université. Un tournoi de volleyball était également présenté, en plus de plusieurs sports en démonstration.

La Tunisie affronte le Québec lors de la finale du tournoi de volleyball féminin.
— BAnQ/Fonds Ministère des Communications, Daniel Lessard
«L’Université Laval a été en quelque sorte l’épicentre de la Superfrancofête, rappelle Jean Lemieux. Outre les activités sportives au PEPS, de nombreux participants logeaient dans les résidences étudiantes et mangeaient au pavillon Maurice-Pollack. Tout le campus s’est retrouvé au cœur de la vie culturelle de la Superfrancofête.»
Quarante-six ans plus tard, il n’a rien oublié de l’ambiance survoltée qui régnait sur le campus et dans les rues de la ville. «C’était déjanté. Chaque jour, les délégations des différents pays partaient de l’Université pour se rendre au centre-ville. Des défilés, avec musique, chansons, danses et costumes, avaient lieu. Tout ça n’était pas prévu. Ce fut une éclosion de spontanéité. Pendant deux semaines, il y a eu un enthousiasme incroyable autour de cet événement.»
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