
La délégation de la Région Nouvelle-Aquitaine en compagnie de représentants de l’Université Laval. On reconnaît, au centre, la rectrice Sophie D’Amours et le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset.
— Louise Leblanc
«Ce qui est gratifiant pour moi: les collaborations de cette coopération scientifique se poursuivent. Dans le dossier de l’eau, c’est étonnant l’exposé qu’on a eu ce matin.»
Alain Rousset est président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, une région administrative française. Le lundi 11 novembre, il était à la tête d’une délégation en visite officielle à l’Université Laval dans le cadre de la coopération entre la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Université Laval, cette coopération étant issue du Partenariat privilégié existant entre l’Université Laval et l’Université de Bordeaux. Cette coopération de nature scientifique dure depuis plusieurs années et s’appuie sur quatre grands domaines de recherche: la nutrition et la santé du cerveau, l’optique-photonique, le bois et la forêt, et l’eau.
«Dans un contexte de changements climatiques, poursuit-il, l’eau représente un défi majeur dans notre région. Que se passera-t-il demain dans les phases de canicule et de sécheresse? Nous venons de vivre trois années de canicules et de sécheresses qui minent l’activité des agriculteurs et l’usage de l’eau potable. Au Québec, des lieux souffrent aussi de canicule et de sécheresse. C’est pourquoi les activités de recherche communes entre François Anctil et Alain Dupuy, coresponsables du réseau scientifique AQeau², sont si importantes. Aujourd’hui une des choses que j’ai demandées est d’accélérer le rythme. La rencontre a aussi servi à annoncer la mise en place de deux réseaux de recherche en Aquitaine.»
Le réseau AQeau²
Dans une salle du pavillon Alphonse-Desjardins, les membres de la délégation de la Région Nouvelle-Aquitaine ont assisté à une présentation sur le réseau AQeau². Le professeur François Anctil, du Département de génie civil et de génie des eaux et directeur du Centre de recherche sur l’eau de l’Université Laval, a pris la parole. Alain Dupuy était l’autre présentateur. Celui-ci est directeur, à Bordeaux, de l’École nationale supérieure en environnement, géoressources et ingénierie du développement durable-INP. Le collègue du professeur Anctil, Peter Vanrolleghem, directeur du Centre québécois de recherche en gestion de l’eau (CentrEau), était également présent.

Le professeur François Anctil durant sa présentation.
— Louise Leblanc
Depuis quatre ans, le professeur Anctil et son équipe utilisent des installations scientifiques de grandes dimensions à la Forêt Montmorency, aménagées spécialement pour leurs travaux de recherche. Une tour métallique de 15 mètres de haut est équipée de différents instruments de mesure de pointe, dont un anémomètre ultrasonique 3D, un hygromètre et un capteur de rayonnement net. Des panneaux solaires alimentent les installations en énergie.
«L’originalité de nos travaux, dit-il, est que nous cherchons à mesurer toutes les composantes du cheminement de l’eau depuis l’atmosphère, en rivière et sous la terre. Une instrumentation fine permet une meilleure compréhension du cycle de l’eau et sa modélisation. Nous avons comparé nos résultats à ceux d’autres sites en forêt boréale dans le monde et nous avons découvert que l’air est beaucoup plus humide ici. Chaque année, les précipitations sont de l’ordre de 1600 millimètres. Quelque 550 millimètres retournent à l’atmosphère par évapotranspiration. Le reste, pour l’essentiel, quitte le bassin par le ruisseau.»
La présentation sur AQeau² fut précédée de celle du professeur Benoît Lamarche, de l’École de nutrition de l’Université Laval. Celui-ci est également l’architecte scientifique du projet PULSAR, un vaste projet de plateforme collaborative de recherche et d’intervention en santé durable. En après-midi, la délégation a assisté à une présentation sur l’Académie de la transformation numérique, puis une autre sur l’Unité mixte de recherche en sciences urbaines. La première a été donnée par Samar Sawaya, directrice du développement des affaires et des partenariats à la Direction générale de la formation continue. La seconde fut faite par Sébastien Tremblay, professeur à l’École de psychologie de l’Université Laval et directeur de l’Unité.
Un effort de mobilisation impressionnant
La rectrice Sophie D’Amours a été questionnée sur l’importance de la collaboration avec la Région Nouvelle-Aquitaine. «Je suis très heureuse, dit-elle, que l’expertise de l’Université Laval soit reconnue outre-frontière et que des établissements qui ont des affinités s’associent pour travailler à la lutte contre les changements climatiques. Je suis impressionnée par l’effort de mobilisation de la Région Nouvelle-Aquitaine et de son président Alain Rousset qui a réuni plus de 400 scientifiques autour du projet Néo Terra, la feuille de route de la transition environnementale et climatique de la région. C’est un exemple à suivre.»

La rectrice Sophie D’Amours et le président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset. La coopération scientifique entre les deux universités s’appuie sur quatre grands domaines de recherche: la nutrition et la santé du cerveau, l’optique-photonique, le bois et la forêt, et l’eau.
— Louise Leblanc
La visite de la délégation est consécutive à la récente mission à l’Université de Bordeaux et à la Région Nouvelle-Aquitaine de Yan Cimon, vice-recteur adjoint aux affaires externes, internationales et à la santé (VRAEIS) et de Marie-Andrée Doran, adjointe au VRAEIS et directrice, à l’Université Laval, du Partenariat privilégié ULaval-UBordeaux et de la coopération avec la Région Nouvelle-Aquitaine.
«Les gens sont très enthousiastes dans tous les projets de cette importante coopération internationale, explique cette dernière. Les projets vont bien. Dans certains cas, des renouvellements sont en vue. Ces projets favorisent les collaborations de recherche et les échanges d’étudiants entre les deux établissements. L’Université de Bordeaux est l’université avec laquelle nous avons le plus de doctorants en cotutelle, soit plus de 32, au cours des dernières années. Il s’agit d’un résultat exceptionnel qui exprime bien la vigueur des collaborations.»

Peter Vanrolleghem, Alain Dupuy et François Anctil lors de la présentation sur le réseau scientifique AQeau². Alain Dupuy et François Anctil sont les coresponsables du réseau.
— Louise Leblanc