
À la Forêt Montmorency, Évelyne Thiffault, de dos, décrit le type de sol qu'on y trouve.
— Mathilde Routhier
«Nous avons observé les différences entre ces milieux bioclimatiques, explique Jonathan Beauséjour. C'était le but de l'exercice. Quand on se déplace vers le nord, le climat fait que tout change. Un ou deux degrés de différence peuvent modifier la végétation. C'est impressionnant. Par exemple, il y a moins d'arbres et plus de mousses dans la région de Charlevoix que dans la région de Québec.»
Selon Évelyne Thiffault, les différences s'observent également dans les sols. «Les sites visités, indique-t-elle, se distinguent aussi au point de vue géologique. Certains sont situés sur la roche-mère des Appalaches, d'autres sur le Bouclier canadien, d'autres sur la plateforme du Saint-Laurent. De plus, tout le territoire a été influencé par les glaciations et par les événements qui sont survenus après, comme la fonte des glaces. Tout cela a laissé des traces. Plus on va vers le nord, plus on trouve des dépôts laissés par les glaciers. Ils sont souvent moins riches que les sols plus au sud.»
Durant neuf jours, les excursionnistes ont observé la composition végétale, la structure de peuplement et la structure des sols de plusieurs écosystèmes forestiers. Ils ont couvert un vaste territoire délimité par le mont Saint-Hilaire en Montérégie et le Parc national des Grands-Jardins, dans la MRC de Charlevoix, à l'est de Québec. lls se sont rendus en Mauricie et dans la région de Portneuf. Dans la région de Québec, ils ont visité le mont Wright, à Stoneham, le Parc national de la Jacques-Cartier et la Forêt Montmorency, la forêt d'enseignement et de recherche de l'Université Laval située dans la réserve faunique des Laurentides. Ils ont notamment vu une riche érablière à caryer en Montérégie, ainsi qu'une pinède grise au Cap-de-la-Madeleine, une érablière à tilleul et frêne blanc dans le boisé Marly, à Québec, et une érablière à bouleau jaune et hêtre à Stoneham. Ils se sont promenés dans une sapinière à bouleau jaune dans le Parc national de la Jacques-Cartier. Dans la Forêt Montmorency, ils ont étudié une sapinière à bouleau blanc ainsi qu'une tourbière.
Dans le Parc national des Grands-Jardins, les étudiants ont visité des écosystèmes plus nordiques, dont une pessière noire à mousses et une pessière noire à lichens. Ils ont observé la végétation des hauts sommets de Charlevoix. «Ce domaine bioclimatique est semblable à ce qui se retrouve au nord de la forêt commerciale, souligne Évelyne Thiffault. Nous avons pu y étudier des peuplements régénérés après des feux. Nous avons constaté à quel point les feux de forêt, comme les autres formes de perturbations naturelles, peuvent influencer la végétation.»
D'un lieu à l'autre, les étudiants se sont familiarisés avec les notions de base liées à l'écosystème forestier à l'échelle du peuplement et du paysage. Ils ont également acquis les notions de sciences appliquées nécessaires à l'aménagement et à la conservation des forêts.
Au total, les excursionnistes ont dormi cinq nuits sur la route. Ils se déplaçaient en autobus scolaire. Sur le terrain, chacun était muni d'un guide d'identification de plantes, d'un imperméable et d'une loupe. Chaque équipe avait un ordinateur portable. Près de 90 heures sur 9 jours ont été consacrées à l'excursion et aux travaux pratiques.
«Cette activité s'inscrit très bien dans notre cheminement, affirme Jonathan Beauséjour. Après un an, nous avions des connaissances de base que nous avons appliquées sur le terrain. L'excursion nous a bien préparés pour la session qui commence. J'ai particulièrement apprécié cette formation plus intensive qui permet de nous perfectionner rapidement.»