C’est la conclusion à laquelle en arrive Monique Côté, dans son mémoire de maîtrise ayant pour titre «La simplicité volontaire au Québec : les adeptes, les groupes, le mouvement». Aux fins de cette étude supervisée par Simon Langlois, professeur au Département de sociologie, Monique Côté a interrogé 27 individus dont certains faisaient partie de groupes régionaux de simplicité volontaire, tandis que d’autres faisaient cavaliers seuls. Les participants provenaient de grands centres urbains comme Montréal et Québec et de villes de taille moyenne et plus petite comme Sherbrooke et Saguenay, Plessisville et Kamouraska. Âgés entre 31 et 45 ans, 77% des répondants détenaient un diplôme universitaire. «Certaines personnes vivaient déjà la simplicité volontaire, tandis que d’autres avaient changé leur façon de vivre parce qu’ils étaient endettés jusqu’au cou à la suite d’un divorce ou de la perte de leur emploi, explique Monique Côté. Pour tous cependant, la simplicité volontaire a constitué une prise de conscience qu’il existait une autre façon de vivre moins basée sur la consommation effrénée et davantage axée sur le respect de l’environnement, la spiritualité et l’entraide.»
Acheter ou emprunter?
Faire l’achat d’objets usagés au lieu d’acheter du neuf, réparer un appareil brisé au lieu de le jeter à la poubelle, travailler à temps partiel pour avoir davantage de temps à soi, cultiver son jardin, manger bio et acheter des produits équitables, aller au travail en vélo ou en autobus représentent toutes des actions que les adeptes de la simplicité volontaire ont intégrées dans leur vie, au fil de leurs réflexions sur un mode de vie différent. «Avant de prendre une décision, les gens se posent une seule question, souligne Monique Côté. Est-ce que j’ai vraiment besoin de cet objet? Si oui, puis-je le louer ou l’emprunter? Mais attention, la simplicité volontaire ne signifie pas qu’il faille se priver de tout, bien au contraire. Il s’agit seulement de sentir que les choix qu’on effectue sont en accord avec nos valeurs.» Parmi les répondants à l’enquête, plusieurs ont affirmé que, si certains choix indisposaient la famille, comme le fait de ne pas offrir de cadeaux à Noël, l’idée d’une consommation moindre et plus réfléchie faisait parfois son chemin chez les proches.
«Les partisans de la simplicité volontaire ne sont pas des ermites ayant décidé de se priver de tous, comme le pensent parfois les gens, dit Monique Côté. Par contre, ils ont l’impression de faire des choix plus éclairés et par conséquent, d’avoir une vie meilleure.»