
Un scientifique d'ArcticNet effectue des relevés à l'aide d'un radiomètre sur la banquise printannière de la Baie de Baffin.
Entouré des nombreux invités, parents et amis qui ont tenu à accueillir les membres de l’expédition, le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, a félicité les multiples partenaires de cette grande aventure. «L’Université Laval est la pionnière de la recherche nordique et nous continuons à faire avancer les connaissances sur les grands enjeux, comme le réchauffement climatique. Cela ne serait pas possible sans la contribution des autres universités, des organismes subventionnaires et de la Garde côtière canadienne», a souligné le recteur.
Depuis juillet 2007, le NGCC Amundsen a parcouru plus de 58 000 km, soit une fois et demie le tour de la Terre, dans la baie d’Hudson, le passage du Nord-Ouest, la mer de Beaufort, la baie de Baffin et la mer du Labrador afin de recueillir d’énormes quantités de données et d’informations sur les écosystèmes marins et aussi sur l’état de santé des populations inuites du Grand-Nord canadien.
Trois principaux projets de recherche
Au cours de cette expédition de 15 mois, le NGCC Amundsen a permis la réalisation de nombreux projets de recherche multidisciplinaires dirigés par des Canadiens. Le principal projet de la mission 2007-2008 a permis une étude approfondie de la polynie côtière circumpolaire arctique (Projet CFL), les polynies étant de grandes étendues d'eaux libres de glace que l'on trouve au cœur des mers gelées. Dirigée par le professeur David Barber, de l’Université du Manitoba, cette étude vise à mieux comprendre les effets des changements physiques sur les processus biologiques de l’écosystème de la polynie côtière de la mer de Beaufort. Elle a mis à contribution les savoirs traditionnels des communautés inuites combinés à la recherche universitaire de pointe en milieu nordique.
Pour une seconde fois depuis que l’Amundsen est devenu un navire de recherche en 2003, les communautés inuites ont reçu la visite d’une véritable clinique mobile. Dans le cadre de l’enquête sur la santé des Inuits, l’équipe de chercheurs dirigée par la professeure Grace Egeland, de l’Université McGill, a visité plus de 50 communautés côtières. Après avoir visité les communautés du Nunavik en 2004, l’équipe a complété cette fois-ci sa tournée des villages inuits du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunatsiavut en se concentrant sur l’évaluation de la santé et de la qualité de vie des participants. Les chercheurs ont aussi étudié les phénomènes sociaux et mis l’accent sur la sensibilisation, la prévention et la nutrition, le tout dans le respect de la culture des communautés d’accueil.
Pour sa part, le Réseau de centres d’excellence canadien ArcticNet a poursuivi ses travaux, entrepris en 2004, visant à comprendre et à anticiper les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement arctique et ses communautés. Le directeur d’ArcticNet, professeur à l’Université Laval et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la réponse des écosystèmes marins arctiques au réchauffement climatique, Louis Fortier, a tenu à exprimer toute sa gratitude aux participants pour le succès de la mission. «Une fois qu’on a souligné les nombreux records battus par la mission de cette année, il reste à mentionner la qualité du travail qui a été fait à bord et l’excellence des nombreuses collaborations mises de l’avant par l’API. Les résultats concrets de ces recherches feront l’objet de nombreuses publications scientifiques dans les prochaines années, mais espérons que nos dirigeants continueront d’appuyer la recherche universitaire dans le Nord. Souhaitons aussi que l’apport des scientifiques dans la gouvernance de ces nouvelles frontières continue d’alimenter nos dirigeants afin qu’ils prennent les meilleures décisions possibles pour l’avenir.»
Une fois sa démobilisation terminée, le NGCC Amundsen entrera en cale sèche où l'on modernisera ses équipements scientifiques afin qu'il puisse continuer à servir efficacement la communauté scientifique dans l'Arctique.