Le professeur Nigam a fait un exposé sur la compétitivité technologique de l’Inde, le mercredi 28 mai au pavillon Charles-De Koninck. Sa conférence était organisée par le Groupe d’études et de recherche sur l’Asie contemporaine et le ministère des Relations internationales du Québec. Selon lui, sept institutions d’enseignement, dont l’IIT de Delhi, représentent les piliers du savoir-faire scientifique et technique de l’Inde. «L’IIT de Delhi se classe troisième au monde derrière le MIT et Berkeley», affirme-t-il.
En Inde, le tiers de la population vit dans la pauvreté. Plus de la moitié des Indiens ne sait ni lire, ni écrire. Malgré cela, l’économie a maintenu une croissance annuelle de 8,7 % au cours des trois dernières années. Selon la banque Goldman Sachs, ce pays de 1,1 milliard d’habitants représentera la troisième plus forte économie de la planète en 2035. Les trois quarts du produit intérieur brut proviennent de secteurs d’activité typiques de l’économie du savoir. Parmi eux: les technologies de l’information, les biotechnologies, les composants d’automobiles et l’électronique. Reconnue pour la qualité de ses mathématiciens et de ses informaticiens, l’Inde produit entre 300 000 et 500 000 ingénieurs par an. «En Inde, indique Krishna Nigam, se trouvent 80 des 117 entreprises de génie logiciel qui possèdent le niveau de maîtrise des processus d’ingénierie le plus élevé au monde dans leur domaine. À Jamnagar, la raffinerie de la compagnie Reliance Industries a la plus forte capacité de raffinage de pétrole du monde.»
Deux facteurs ont transformé l’Inde: la libéralisation, à partir de 1991, d’une économie jusque-là dirigée et protectionniste, et la mondialisation. «La libéralisation de l’économie a créé une culture de la concurrence, indique Krishna Nigam. La mondialisation a suscité de grandes peurs de voir les multinationales étrangères envahir l’Inde. Nos entrepreneurs les ont affrontées sur notre sol tout en rachetant des entreprises étrangères.» En 2006 uniquement, les entreprises indiennes ont acquis 134 compagnies étrangères pour une facture totale de 21 milliards de dollars.