
Cyril Simard, président-directeur général de la SIRÉ, Olga Biskopstod, membre du Parlement des îles Féroé, Ari Porsteinsson, d'Islande, Paul O'Hare, de la République d'Irlande, Marie-Louise McClarey, d'Irlande du Nord, Helge Andre Njaastad, maire d'Austevoll en Norvège, et Claude Dubé, titulaire de la Chaire UNESCO en patrimoine culturel de l'Université Laval.
L’économusée est un concept québécois éprouvé. Il se définit comme un regroupement d’artisans en métiers d’art ou du domaine agroalimentaire qui se sert d’une technique ou d’un savoir-faire traditionnel pour sa production. La Papeterie Saint-Gilles, dans la région de Charlevoix, en est un exemple.
«Les cinq organismes européens concernés par le projet, notamment le conseil régional d’Hordaland, en Norvège, copromoteur du projet avec la SIRÉ, sont eux-mêmes associés à des établissements d’enseignement de leur territoire», indique Claude Dubé, titulaire de la Chaire UNESCO et vice-président affaires internationales de la SIRÉ. Selon lui, la Chaire UNESCO va très rapidement signer des ententes avec ces établissements. «La Chaire, poursuit Claude Dubé, va leur transférer les connaissances. Nous voulons transférer le savoir-faire et l’expertise et non agir comme consultants. Nous voulons que les établissements soient relativement autonomes et qu’ils tissent des liens avec les économusées qui seront créés. En retour, nous souhaitons acquérir de nouvelles connaissances sur les techniques et métiers traditionnels de ces pays, données que nous croiserons avec les nôtres.»
La délégation européenne, forte de 25 personnes, a séjourné une semaine à Québec. Elle était composée principalement d’universitaires, d’artisans, de gens d’affaires et de représentants gouvernementaux. Les visiteurs ont suivi une formation élaborée conjointement par la SIRÉ et la Chaire UNESCO. Ils se sont familiarisés avec le concept d’économusée, notamment sous l’angle de l’étude de faisabilité, des composantes et de la promotion. Ils ont aussi rencontré des artisans gestionnaires. Un certificat d’études, équivalent à trois unités de formation continue, leur a ensuite été remis par la Faculté d’aménagement, d’architecture et des arts visuels.
«L'économusée, soutient Claude Dubé, offre une base économique à un savoir-faire qui autrement pourrait disparaître. Le concept met en valeur ces métiers et les rend rentables. Là-bas comme ici, le contexte est semblable. On trouve, dans ces pays, beaucoup de petites localités qui voudraient garder leurs artisans, consolider leur situation économique plutôt que les voir partir vers les grandes villes.»
Le réseau Économusée a été mis sur pied en 1994 au pavillon Félix-Antoine-Savard à partir de la thèse de doctorat de Cyril Simard, l’actuel PDG de la SIRÉ. Le réseau canadien Économusée s’étend du Québec aux provinces atlantiques. Il regroupe 50 entreprises. En 2007, elles ont généré un chiffre d’affaires global de 33 millions de dollars.