«La force de l’Université féministe d’été réside dans l’extrême compétence des femmes en place, aussi bien du côté de l’équipe qui organise l’événement que de celui des professeures et des conférencières», dit Huguette Dagenais, directrice du diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en études féministes et responsable depuis cinq ans de l’Université féministe d’été, qui aura lieu du 1er au 7 juin. Quand on lui demande de parler de l’événement, le seul du genre à être offert dans une université à sa connaissance, cette professeure titulaire associée au Département d’anthropologie est intarissable. «C’est tout un défi que de tenir un tel événement, mais nous bénéficions heureusement d’une très grande collaboration de la part des professeures féministes, rapporte Huguette Dagenais. D’année en année, notre réseau de contacts s’agrandit et les gens apprécient la souplesse de la formule.» Créée en 2003, l'Université féministe d'été a pour objectif l'analyse féministe d'enjeux sociaux d'actualité dans leurs dimensions locale, nationale et internationale. La formation intensive se déroule sur une période de six jours et est assurée par une équipe professorale multidisciplinaire. Caractérisée par une approche interdisciplinaire variée (conférences, tables rondes, films, etc.), l’Université favorise les échanges et les débats et n'exige aucun préalable, sauf le désir d'approfondir ses connaissances sur les rapports sociaux de sexe. La formation est reconnue par une attestation de participation et les étudiantes et étudiants des premier et deuxième cycles peuvent obtenir trois crédits, selon des modalités spécifiques.
Écarts et inégalités économiquesBon an mal an, une centaine de personnes provenant de plusieurs régions du Québec, du Canada ou d’Europe participent à l’Université féministe d’été. On y trouve également des gens de toutes les générations venus enrichir leurs connaissances féministes. Parmi les thèmes traités depuis 2003 figurent la santé, les rapports entre les sexes et les générations, et le féminisme et les institutions démocratiques. Le thème choisi cette année, «Les femmes et l’argent», sera l’occasion de réfléchir avec des spécialistes de différentes disciplines, de différents groupes militants et de divers champs d'intervention aux nouveaux enjeux qui se posent aujourd'hui pour les femmes et les rapports sociaux de sexe en matière d'économie et d'argent.
«Dans toutes les régions du monde, la question des femmes et de l'argent est au cœur des rapports sociaux de sexe, explique Huguette Dagenais. Il n'est donc pas étonnant que les féministes s'y soient beaucoup intéressées. En peu de temps, le sujet est devenu un champ d'étude et d'intervention féministes incontournable. Non seulement vivons-nous aujourd'hui avec un écart salarial important entre les hommes et les femmes, mais l'économie néolibérale dominante continue de façonner et d'exacerber les inégalités sociales.» Renseignements:
www.fss.ulaval.ca/universitefeministedete