Parler avec eux
Sensibiliser les professeurs aux difficultés et aux embûches des étudiants handicapés représente un aspect important du travail effectué par Anne-Louise Fournier. «Nous parlons avec les professeurs et nous leur disons en quoi un handicap entraîne des limites pour le cheminement de l’étudiant et en quoi il n’en amène pas, explique Anne-Louise Fournier. Les étudiants handicapés ont traversé beaucoup de difficultés pour se rendre à l’Université, se distinguant par leur grande persévérance. D’ailleurs, la plupart terminent leurs études avec succès. L’informatique et les environnements mieux adaptés à leur condition leur permettent d’être beaucoup plus autonomes qu’auparavant.»
L’Université compte actuellement 137 étudiants handicapés, dont 90 % au premier cycle. Présents dans toutes les facultés, ils étudient principalement en sciences de l’administration, en sciences et génie, en sciences sociales et en lettres. S’ils ne dépendent plus autant de bénévoles à cause des développements technologiques survenus ces dernières années, il n’en demeure pas moins que plusieurs de ces étudiants, qu’ils présentent des déficiences auditive, visuelle, motrice, organique ou encore des troubles d’apprentissage, ont besoin d’aide pour suivre leurs cours et effectuer leurs travaux. À cet égard, l’accueil et l’intégration des personnes handicapées étudiantes offre un éventail de services allant de la prise de notes à l’interprétariat, en passant par des services de lecture et d’accompagnement.
«Les gens continuent d’avoir beaucoup de préjugés à l’égard des personnes handicapées, dit Anne-Louise Fournier. Quelquefois, la crainte de blesser ou de se faire dire de se mêler de ses affaires va faire en sorte qu’on s’empêche d’aborder un étudiant en fauteuil roulant, par exemple. Il ne faut pas avoir peur d’aborder une personne handicapée et même de s’informer de la nature de son handicap. Le pire qui peut arriver est qu’elle ne souhaite pas en parler, ce qui n’est vraiment pas dramatique.»