Selon Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, à l’administration et aux finances, l’Université dispose pour la première fois d’un portrait relativement précis de son empreinte écologique sur le plan des gaz à effet de serre. «La plupart des établissements universitaires qui font des bilans de GES vont considérer plus ou moins uniquement les émissions dues au chauffage, explique-t-il. Notre étude a considéré de nombreux éléments. Cette diversité nous donne la contribution par catégorie d’activité. Elle donne aussi une bonne idée des endroits où l’on peut avoir un impact significatif en modifiant nos actions. Le plus grand avantage du bilan est qu’il permet d’identifier les sources des émissions et de quantifier les résultats de nos actions.»
Les auteurs de l’étude ont comparé les données de 2007 avec celles de 2000 et de 2006. Résultat: en sept ans, l’Université a vu ses émissions de GES passer de 51 096 tonnes à 44 588 tonnes. Sur la période 2000-2007, le bilan institutionnel s’établit donc à -12,7 %, soit l’équivalent d’environ -1,5 % par an. Les plus fortes baisses par activité ont été enregistrées du côté du chauffage (-20,1 %), de l’approvisionnement (-13,7 %) et du service de messagerie interne (-4,8 %). Les modifications apportées en 2003 aux bouilloires fonctionnant aux combustibles, et l’installation d’une chaudière électrique d’une puissance de six mégawatts en 2007, chaudière qui a remplacé des installations fonctionnant au gaz naturel et au mazout, expliquent en grande partie la baisse de GES dans les activités reliées au chauffage. «Cette étude constitue une excellente nouvelle, affirme Éric Bauce. D’une part, on atteint des cibles en quelques années. D’autre part, les actions entreprises se rentabilisent sur la période où elles s’appliquent. Par exemple, les investissements mis sur la nouvelle chaudière électrique vont se rentabiliser durant la période d’application. À la fin, le coût sera nul et on aura empêché des GES d’être émis.»
Des recommandations
L’étude de la firme Dessau contient un certain nombre de recommandations. Pour l’activité chauffage, les auteurs suggèrent notamment d’utiliser des biogaz dans une des chaudières existantes ou d’installer de nouvelles chaudières électriques.
En ce qui concerne les émissions reliées aux déplacements professionnels ou d’études effectués en avion, l’Université pourrait identifier les aéroports de départ et de destination ainsi que les escales réalisées afin d’augmenter la précision des résultats.
Les auteurs de l’étude recommandent la centralisation, à un seul endroit, des déchets à incinérer. Pour mesurer le volume de déchets incinérés, on suggère l’installation d’une balance pour peser le véhicule avant et après la collecte. «L’ensemble des recommandations sera étudié en temps et lieu, souligne le vice-recteur. Tout est envisageable. Une analyse d’efficacité et de rentabilité devra être faite.»
Le rapport de la firme Dessau recommande à l’Université de maintenir le même niveau de progression dans la réduction de ses émissions de GES, soit environ 1,5 % d’émissions de moins chaque année. En 2020, l’Université pourra donc avoir atteint une réduction de 30 % par rapport aux émissions de son année de référence, l’an 2000. Mentionnons que le plan d’action du gouvernement du Canada face aux changements climatiques vise à réduire les émissions de GES au Canada de 20 %, d’ici 2020, par rapport au niveau de 2006. «Il est difficile de dire à ce stade-ci jusqu’où l’Université réduira ses émissions, indique Éric Bauce. Mais c’est sûr qu’on fera des efforts pour essayer de baisser le plus possible ces émissions.»
Des indicateurs de performance
Les auteurs de l’étude préconisent le recours à trois indicateurs de performance qui permettront de développer une méthode de suivi qui pourra s’améliorer avec le temps. Ce sont: les émissions de GES par unité de surface brute pour la catégorie chauffage, les émissions par effectif étudiant en équivalent temps plein pour la catégorie transport vers le campus, et les émissions totales incluant les déplacements professionnels ou d’études. «On ne fera pas de bilan des GES chaque année, précise Éric Bauce. Les indicateurs feront le suivi annuel de nos actions et nous permettront de gérer adéquatement l’évolution des émissions de GES de l’Université.»
Ce premier bilan de l’impact de l’Université sur l’environnement fait suite à la création, en 2007, de la table de concertation sur le développement durable et à l’adoption de la Politique institutionnelle de développement durable en 2008. Dès 1994, Laval se dotait d’une Politique de protection et de promotion de l’environnement.
Les GES captés par la Forêt Montmorency
Une étude récente, commandée par l’Université à la firme Consultants forestiers DGR, établit à quelque 4000 tonnes en équivalent CO2 la valeur moyenne de GES stockée annuellement à la Forêt Montmorency par l’écosystème et les produits de la récolte, à cause du phénomène de photosynthèse. Ce sont autant de gaz à effet de serre qui ne sont pas rejetés dans l’atmosphère, ce qui permet d’améliorer d’autant le bilan net des GES de l’Université puisque la Forêt agit comme puits de carbone. La Forêt Montmorency a été considérée dans le bilan des GES de l’Université parce qu’elle est utilisée à des fins d’enseignement et de recherche en foresterie. Elle a en plus une vocation récréative. Située au kilomètre 103 au nord de Québec, elle a une superficie d’environ 6 600 hectares.
Le rapport synthèse du bilan des gaz à effet de serre pour les années 2000, 2006 et 2007 peut être consulté à l'adresse suivante: www.developpementdurable.ulaval.ca.