
Julie Perreault a passé deux étés à arpenter le territoire de la région de la Baie-James pour actualiser les cartes géologiques du Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles utilisées pour l'exploration minière.
«J'ai adoré mon expérience dans le bois, à marcher 8 à 10 km chaque jour en terrain difficile, raconte Julie Perreault. Durant les étés 2015 et 2016, je devais décrire les affleurements rocheux, prélever des échantillons, puis les analyser. Ces informations servent ensuite au Ministère pour produire des cartes très précises qui sont mises à la disposition des explorateurs miniers. Personnellement, grâce à cette expérience, je suis revenue à l'Université avec un bagage énorme de connaissances.» Supervisée par un géologue sur le terrain, l'étudiante a mis en pratique des concepts vus dans ses cours, reconnaissant d'un seul coup d'œil les microfissures dans les rochers ou les orientations de faille qu'elle ne connaissait qu'en croquis ou en photo.
Chaque année, un millier d'étudiants au Québec sont immergés dans la réalité de la fonction publique – dans des ministères ou dans une trentaine d'organismes publics. Bon nombre de ces stagiaires proviennent de l'Université Laval, qui fournit 47% des étudiants universitaires. «Les étudiants proviennent beaucoup des domaines des sciences et de génie, de la foresterie, de l'administration et de l'actuariat, mais il y en a aussi qui sont issus des domaines de l'agriculture, du design graphique et de l'économie, remarque André Raymond, directeur du Service de placement de l'Université Laval. Un stage constitue une excellente occasion pour valider son choix de carrière, développer son réseau de relations et, surtout, "mettre un pied dans la porte", une situation qui peut avantager un candidat lors du processus d'embauche.»
Cette situation correspond en tous points à l'expérience vécue par Marjorie Lapointe-Aubert lors de son stage au ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports. L'étudiante au baccalauréat en génie géologique a énormément appris sur la réalité des glissements de terrain en travaillant avec une unité spécialisée dans ce phénomène. Pendant quatre mois, elle a documenté un nombre record de glissements de terrain un peu partout au Québec, liés aux nombreuses inondations de l'an dernier. Bien intégrée dans l'équipe, elle contribuait à produire le schéma décrivant ce qui s'était passé sur le terrain, tout en rédigeant le rapport qui proposait des mesures pour réparer la situation. «Ce stage m'a permis de mettre en application des notions mathématiques et physiques en mécanique des sols, que je trouvais jusque-là très théoriques, explique l'étudiante. Sur le terrain, cela devenait applicable.»
Cette expérience a conforté Marjorie Lapointe-Aubert dans son choix de carrière, elle qui a déjà œuvré comme publicitaire à imaginer des campagnes pour des clients. Ce stage l'a d'ailleurs convaincue au point qu'elle retourne travailler en mai avec la même équipe de fonctionnaires passionnés et qu'elle envisage sérieusement de mettre ses compétences au service des citoyens à la fin de son baccalauréat.
Un sondage effectué chaque année par le Conseil du trésor montre d'ailleurs que plus de 90% des stagiaires de la fonction publique sont très satisfaits ou plutôt satisfaits de leur stage. Ces stagiaires ont ensuite la possibilité, à la fin de leurs études, de postuler directement dans les ministères qui recrutent des candidats, une prérogative réservée aux étudiants qui ont déjà travaillé pour le gouvernement.