C'est jour de grande première transatlantique aujourd'hui avec la signature d'une entente de partenariat entre l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) et l'Université Laval sur la recherche océanographique en zone arctique et dans l'Atlantique Nord.
L'accord représente les assises d'une nouvelle collaboration entre les communautés scientifiques canadienne et française. Il prévoit que les chercheuses et chercheurs canadiens pourront mener des études à bord de trois navires scientifiques de la Flotte océanographique française qui sillonnent l'Atlantique Nord: le Pourquoi Pas?, le Thalassa et l'Atalante.
Réciproquement, les scientifiques français pourront embarquer sur le NGCC Amundsen, brise-glace de la Garde côtière canadienne et navire de recherche spécialisé en zone arctique dont le mandat scientifique est géré par l'Université Laval via l'équipe d'Amundsen Science.
«Nous sommes très heureux de renforcer notre collaboration avec nos collègues canadiens. Ce partenariat est une chance inédite pour la communauté scientifique française, qui pourra accéder à l'océan Arctique Nord-Ouest et y conduire de nouvelles recherches pour comprendre les répercussions du changement climatique sur la biodiversité et les sociétés qui y vivent. Cette entente favorisera également l'émergence de nouveaux projets scientifiques conjoints», a déclaré Olivier Lefort, directeur de la Flotte océanographique française opérée par l'Ifremer.
Le partenariat permettra aussi de former la prochaine génération de scientifiques qui devront documenter et trouver des solutions à de nombreux enjeux environnementaux.
«C'est un réel plaisir et une grande fierté de pouvoir tisser de nouveaux liens avec nos consœurs et confrères français. La voie d'avenir pour accélérer la qualité de la recherche, souvent en lien avec des défis climatiques, passe par la multiplication d'alliances à l'exemple de celle d'aujourd'hui avec des institutions réputées comme l'Ifremer et notre université», a soutenu la rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours.
Ce partage des infrastructures navales rendra plus efficace la coordination des efforts pour comprendre l'évolution des milieux océanographiques à l'étude et anticiper les changements. De ce fait, les dirigeantes et dirigeants de chaque pays prendront des décisions plus éclairées pour protéger adéquatement ces environnements dont la bonne santé est essentielle à l'équilibre planétaire.
«Je me réjouis de la concrétisation de ce partenariat international, très attendu par la communauté scientifique, qui nous permettra enfin de partager des infrastructures et des équipements indispensables pour traiter un enjeu aussi exigeant que les recherches en milieu arctique ou en haute mer. Je suis convaincue que les connaissances scientifiques issues de ce cadre collaboratif stimulant éclaireront utilement les gouvernements de la France et du Canada dans leurs politiques respectives de préservation du climat et des environnements océaniques et polaires», a déclaré Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
«Les partenariats de collaboration scientifique sont essentiels à la protection marine mondiale, à la restauration de l'environnement et à la prospérité économique. Je suis enthousiaste à l'idée d'en apprendre davantage sur la compréhension que ce partenariat de recherche scientifique nous fournira sur la façon dont nous interagissons», a commenté Joyce Murray, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne.
L'entente de cinq ans pourra être renouvelée à son échéance en 2027. Une première campagne scientifique canadienne à bord de la Flotte océanographique française serait prévue dès 2023. La même année, le NGCC Amundsen accueillerait une équipe de recherche française.