Donner à une ONG
«Des millions d’enfants sont éliminés avant même de pouvoir faire un rêve», a affirmé Paul Gérin-Lajoie qui, à 90 ans bien sonnés, milite toujours pour le droit à l’éducation. «Il nous faut avoir le courage de parler aux acteurs politiques, au Nord comme au Sud, pour leur rappeler leurs responsabilités, a martelé Paul Gérin-Lajoie. Il faut rappeler au gouvernement du Canada son obstination devenue intenable à maintenir la contribution canadienne au développement en dessous du 0,3 % du PIB, soit 2 fois moins que le niveau de 0,7 % promis en 2000 devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce fait est d’autant plus intenable que le tiers de l’aide canadienne est canalisé vers l’Irak et l’Afghanistan.» Alors qu’il en coûterait 11 milliards de dollars américains annuellement pour assurer la scolarité universelle au primaire, la guerre menée en Irak par les Américains a coûté 7 milliards de dollars américains mensuellement, a soutenu le conférencier, une somme correspondant aux deux tiers du budget annuel requis par la campagne Éducation pour tous, un projet mondial mis sur pied en 1990. Devant l’inertie des gouvernements, il existe pourtant une solution, estime Paul Gérin-Lajoie: que chaque personne donne 1 % de son revenu personnel, ou tout au moins 1 $ par jour, à une ONG reconnue.
Halte à la pauvreté
Pour sa part, Julie Desrosiers a souligné que l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant avait élevé l'enfant au rang de sujet, alors qu’il était auparavant considéré comme un objet de droit. Une bonne avancée donc. Cela dit, a poursuivi la juriste, même si le Québec s’est engagé à promouvoir et à faire respecter les droits qui sont garantis dans la Convention, les problèmes identifiés par le Comité des droits de l'enfant de l'ONU ne manquent pas, à commencer par la pauvreté qui a un énorme impact sur le décrochage scolaire. «La Loi sur l’instruction publique garantit la gratuité des manuels scolaires, mais dans les faits, les parents doivent débourser de plus en plus, que ce soit pour le matériel scolaire, les services de garde, etc.», explique Julie Desrosier. Tous ces coûts entraînent évidemment un grand fardeau pour certaines familles. Autre sujet préoccupant: le taux de décrochage catastrophique chez les enfants autochtones, un problème auquel on doit s’attaquer sans tarder.
Enfin, le président fondateur du Mouvement Humanisation, Gaston Marcotte, a souligné que l’enfant n’appartenait ni à l’école, ni à l’Église, ni à sa famille. «Tout enfant est lui-même sa valeur absolue, il s’appartient, il n’a que des droits, a-t-il affirmé. Et nous, les adultes, nous n’avons envers eux que des devoirs.» Gaston Marcotte a aussi rappelé les grands principes mis de l’avant par le Mouvement Humanisation, dont celui que le bonheur était la finalité ultime de l’éducation et constituait la meilleure réponse à l’ignorance, la pauvreté, la misère et la souffrance causées par le sous-développement humain.