La nouvelle série Mille mercis, lancée pour souligner l’avènement du Mois de la reconnaissance, vise à reconnaître l’engagement de membres de la communauté universitaire et à leur témoigner de la gratitude. L’engagement peut prendre diverses formes. Il peut se manifester par une implication environnementale ou sociale, par un esprit d’équipe unique, par de la bonne humeur contagieuse et un dévouement envers des collègues, par des projets visant l’équité, la diversité et l’inclusion, par des idées novatrices ou des réalisations remarquables pour améliorer la vie sur le campus. Bref, il a différents visages et se retrouve aussi bien chez les étudiants que parmi les membres du personnel. La série se poursuivra au cours de la prochaine année. Si vous connaissez des «perles» dont l’engagement mérite d’être mis en valeur, écrivez-nous à nouvelles@ulaval.ca.
Le 11 avril en fin d'après-midi, 9 étudiants de l'Université se retrouvent devant les fourneaux de La Baratte pour participer à une cuisine collective. Leur objectif: concocter trois recettes santé savoureuses à partir de surplus alimentaires. Sortant couteaux et bols, ils s'attèlent rapidement à la tâche. Certains épluchent des pommes de terre, d'autres coupent du céleri et des carottes. En deux heures environ, ils réussissent à cuisiner un pâté chinois aux lentilles avec pommes de terre et patates douce, une tartinade de tofu et une salade de riz aux lentilles. Leur popote donne près d'une centaine de portions, qui seront distribuées gratuitement pour contrer l'insécurité alimentaire. Voilà une activité bien représentative du projet Sacrée Bouffe, dirigé par deux chargés de projet, Zénon Michaud et Victoria Baer, et chapeauté par l'association étudiante environnementale Univert Laval, dont Pierre-Yves Normandin et co-coordonnateur général.
«C'est la troisième cuisine collective qu'on organise. Et on est bien contents du résultat», affirme Zénon Michaud. «Éplucher des patates, c'est thérapeutique», ajoute en riant Pierre-Yves Normandin, qui souligne ainsi que, en plus d'être un projet dont les origines sont écologiques, Sacrée Bouffe vise aussi à s'établir comme une activité sociale bienfaisante sur plusieurs plans.
Mariage d'idéaux environnementaux et sociaux
«Sacrée Bouffe est une initiative qui a été mise sur pied il y a quelques années par des étudiants membres d'Univert Laval. Malheureusement, la pandémie a mis fin à la première version du projet. Depuis quelques mois, on travaille à faire renaître le projet de ses cendres, mais sous une nouvelle formule et avec un nouveau partenariat», explique Pierre-Yves Normandin, étudiant de 3e année du baccalauréat intégré en environnements naturels et aménagés.
Grâce à une association avec l'organisme à but non lucratif La Baratte, qui œuvre lui aussi à réduire le gaspillage alimentaire, la nouvelle formule a pu prendre son envol au cours de la présente session. Située à quelques pas du campus, La Baratte offre notamment des services de popote roulante et de dépannage alimentaire tout en proposant des ressources et des programmes d'insertion sociale et socioprofessionnelle.
«La Baratte reçoit des aliments de Moisson Québec et nous suggère trois recettes santé et végés pour les apprêter. De notre côté, nous essayons de trouver d'autres sources d'approvisionnement d'aliments invendus et de les ajouter aux dons de Moisson Québec. À la fin d'une cuisine collective, nous laissons les deux tiers des mets préparés à la Baratte, qui les distribuera dans son réseau d'aide alimentaire. L'autre tiers est ramené sur le campus et déposé dans le Frigo-Partage, pour contribuer à diminuer l'insécurité alimentaire parmi les membres de la communauté universitaire», révèle Zénon Michaud, étudiant de 2e année du baccalauréat intégré en environnements naturels et aménagés.
Le Frigo-Partage, une autre initiative d'Univert Laval, est situé dans la cafétéria du pavillon Abitibi-Price. «C'est un réfrigérateur libre-service. Il est ouvert à tous parce qu'on considère que tout le monde y a droit. Le visage de la précarité alimentaire n'est pas défini ni homogène. Ça peut toucher tout le monde, surtout avec la hausse des prix en épicerie. N'importe qui peut aussi contribuer à le remplir. Des partenaires nous donnent des aliments invendus pour le garnir, et nous ramassons également les surplus de certains événements tenus sur le campus», indique Pierre-Yves Normandin.
«Bref, ajoute Zénon Michaud, l'association avec La Baratte est assez naturelle parce que nous avons les mêmes préoccupations environnementales et que nous souhaitons apporter des solutions à des enjeux sociaux, comme l'insécurité alimentaire et l'isolement social.»
Cuisiner, un réel plaisir social
Les deux premières cuisines collectives, qui se sont tenues les 7 et 14 mars, ont donné lieu à de chaleureux rassemblements, très divertissants, où les discussions sur l'environnement se mêlaient à d'autres propos plus légers. «Selon nous, cuisiner en groupe augmente la cohésion sociale. On veut que les cuisines collectives de Sacrée Bouffe soient un lieu de rencontre. On aimerait réunir des gens de tous les pavillons, de toutes les disciplines, pour enrichir les échanges lors de ces rendez-vous culinaires. On vise vraiment une mixité. Et échanger sur tout et sur rien, penser à autre chose qu'aux études, ça fait vraiment du bien!», insiste Zénon Michaud.
Sacrée Bouffe se donne également pour mission de valoriser les recettes végétariennes et de sensibiliser les participants aux bénéfices de saines habitudes alimentaires, deux autres façons d'agir concrètement pour l'environnement et la société.
Pour tous ses bienfaits et sa portée socioécologique, l'initiative a gagné en 2023 la bourse Imagine un projet innovant pour l'environnement!, décernée par la Fondation Knollenberg.
Vous avez envie de vous impliquer dans le projet? Vous pouvez consulter la page Facebook d'Univert Laval ou écrire à sacreebouffe@gmail.com.
Mille mercis à Zénon Michaud, Victoria Baer et Pierre-Yves Normandin pour leur contribution à un campus plus vert et plus humain!
Témoignages
«Aujourd’hui, c’est la troisième cuisine collective, mais c’est la première fois que je participe à l’activité. J’aime vraiment ça! J’ai le goût de m’impliquer et Sacrée Bouffe me donne l’impression de pouvoir aider les autres, de faire un geste concret et direct pour améliorer les choses. En plus, j’ai du fun!»
Samuel Desroches, étudiant au baccalauréat en physique
«Je participe à Sacrée Bouffe pour voir des amis et m’amuser. C’est une très belle activité sociale. Et ça permet d’aider! »
Léonie Vallière, étudiante au baccalauréat intégré en environnements naturels et aménagés