![<p>La conférence de presse du 13 septembre à l’Hôtel de ville de Québec réunissait la rectrice Sophie D’Amours, le maire Bruno Marchand et le président et chef de la direction de Beneva, Jean-François Chalifoux.</p>](https://assets.ulaval.omerloclients.com/694f9fd21a1602e9ca9adbfcf5facb84d86b17c5ccbfcfb76d0abd023d656397.jpg??width=1024)
La conférence de presse du 13 septembre à l’Hôtel de ville de Québec réunissait la rectrice Sophie D’Amours, le maire Bruno Marchand et le président et chef de la direction de Beneva, Jean-François Chalifoux.
— Ville de Québec
Mieux vivre ensemble dans une société de plus en plus diversifiée. C’est l’objectif derrière le Parcours du vivre-ensemble, un programme de formation et d’accompagnement en ligne lancé le mercredi 13 septembre dans la salle de réception de l’hôtel de ville de Québec par le maire Bruno Marchand et la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours. Ce projet de la Ville, réalisé conjointement avec des partenaires, vise à former les citoyens, les travailleurs et les employeurs de Québec sur la notion de vivre-ensemble et les concepts d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI). Le but est de favoriser l’ouverture et entraîner des changements de comportement amenant l’élimination du racisme, du sexisme, de l’âgisme, de l’homophobie et de toutes les autres formes d’inégalités sociales. La gestion du projet a été confiée à une experte-conseil de la Ville.
«On a un devoir de nourrir ce vivre-ensemble, ces liens qui nous nourrissent, parce qu’on pense que cela fait des communautés fortes, plus résilientes, qui surmontent plus facilement les défis qui peuvent être les leurs. Et également les communautés qui peuvent aider leurs citoyens à être plus heureux.»
C’est par ces mots que le maire Marchand a commencé son allocution. Il a poursuivi en disant que le vivre-ensemble consiste à «accueillir avec bienveillance ceux et celles qui nous entourent». Il a cité l’écrivain Antoine de Saint-Exupéry par ces mots: «Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis.»
Le maire a expliqué que le projet est né parce que des employeurs et des citoyens lui ont dit que la Ville devait jouer un rôle en ce domaine. «À partir du moment où on en a discuté avec l’Université Laval et Beneva, ils n’ont pas été durs à convaincre», a-t-il poursuivi.
Selon lui, ce projet témoigne d’une communauté en mouvement.
La société change
Prenant la parole, la rectrice Sophie D’Amours a rappelé que la société change. «Une diversité s’installe, a-t-elle dit. On l’accepte beaucoup plus largement. On la reconnaît. Une diversité de genre, culturelle, ethnique, religieuse. On la voit partout. Comment on va vivre avec ça?»
Selon elle, le Parcours est un nouvel outil pour comprendre l’autre, ses besoins, ses aspirations, «pour mieux réussir ensemble nos ambitions». Elle a souligné que la diversité, à l’Université Laval, «est une grande richesse. On la célèbre à tous les jours. Parce qu’on sait, par les études et par l’expérience, que grâce à la diversité, notre science est meilleure, notre enseignement est meilleur, notre vie universitaire est enrichie de plusieurs façons et que, comme université, on est meilleurs. On a des incitations individuelles et collectives très importantes et ça nous motive à en faire encore plus.»
Le Parcours, selon la rectrice, est un nouvel outil pour comprendre l’autre, ses besoins, ses aspirations, «pour mieux réussir ensemble nos ambitions». «L’Université Laval est partenaire, a-t-elle poursuivi, et s’engage, non seulement à fournir des outils de qualité, mais aussi à être ambassadrice du projet, à rendre disponible la formation à tous nos employés et, dans deux ans, à tous nos étudiants.»
Mentionnons que la formation sera offerte au personnel de l’Université à compter du 18 octobre et que les modalités d’inscription seront diffusées au cours des prochaines semaines.
En marge de la conférence de presse et à l’instar d’une demi-douzaine d’autres organisations, l’Université Laval a reçu son certificat d’engagement comme organisation ambassadrice du vivre-ensemble.
Jean-François Chalifoux est président et chef de la direction de Beneva – assurances et services financiers. Cette entreprise a soutenu financièrement le projet.
«Beneva est une entreprise mutualiste, a-t-il expliqué. Je suis convaincu que l’équité, la diversité et l’inclusion constituent la base d’une communauté forte. On embarque dans ce projet parce qu’on y croit. On est ici comme partenaires. On va partager nos expériences, nos bons coups, nos moins bons coups et aussi, on va apprendre beaucoup des autres. C’est dans cette optique qu’on embarque dans le projet. Et j’espère que de nombreuses entreprises de la région vont se joindre à nous.»
Un programme de formation et d’accompagnement en ligne
Le Parcours du vivre-ensemble prend la forme d’un programme de formation et d’accompagnement en ligne au contenu abondant et informatif, écrit dans une langue claire, simple et précise. La mise en page est soignée, dynamique et conviviale ponctuée de capsules vidéo, de photos et de jeux-questionnaires. Une animatrice intervient régulièrement dans le déroulement de chaque module. Dans le tout premier jeu-questionnaire, la question numéro un va comme suit: «Combien de personnes immigrantes demeuraient à Québec lors du recensement de 2021?» Réponse: 52 912 personnes.
Le Parcours comprend trois volets. Le premier, d’une durée totale de trois heures, consiste en quatre modules regroupés sous le titre Mieux vivre ensemble au travail. Grâce à des mises en situation, des exercices de réflexion dans lesquels le participant inscrit ses réponses à des questions, et des témoignages, les modules présentent les bonnes pratiques favorisant l’accueil, l’inclusion et la collaboration en milieu de travail. Le deuxième volet consiste en des activités d’accompagnement proposées en entreprise comme au grand public. Le dernier volet présente six courtes capsules vidéo animées regroupées sous le titre L’aide-mémoire du vivre-ensemble. Ces capsules expliquent de façon simple les concepts clés liés au vivre-ensemble.
Le programme de formation contient un document d’une trentaine de pages intitulé Guide d’accompagnement – Mieux vivre ensemble au travail. Au fil des pages, le lecteur ou la lectrice apprendront que les femmes, les minorités ethniques et les personnes LGBTQ2+ sont historiquement sous-représentées en milieu de travail. Nombreux, les motifs de discrimination incluent la grossesse, l’âge et la langue. Pour développer une culture inclusive, les auteurs recommandent aux gestionnaires notamment d’analyser leurs processus de recrutement. Parmi les notions favorisant l’inclusion, le guide propose, entre autres, de faire prendre conscience aux équipes de leurs biais. Plus de 20 expressions composent le lexique. Parmi elles, mentionnons «identité de genre», «micro-agressions» et «personnes expérimentées».
La formation est accessible sur la plateforme d’apprentissage Brio moyennant des frais.
Les deux premiers modules de la formation peuvent être suivis immédiatement. Les autres seront accessibles à compter du 18 octobre.
Le partenaire par excellence
Le choix de l’Université Laval pour la réalisation du Parcours du vivre-ensemble n’est pas le fruit du hasard. Dans cet établissement, les notions d’équité, de diversité et d’inclusion représentent des réalités familières. On y trouve le Comité institutionnel EDI, le Bureau EDI, le Réseau EDI-Premiers Peuples et le projet DuoEmploi qui aide les personnes handicapées à intégrer le marché du travail. En avril 2023, l’Université adoptait une politique institutionnelle en EDI.
Au fil des ans, l’Université a développé un important volet d'enseignement en la matière. Ce volet comprend deux formations courtes ainsi que quelques cours et programmes crédités. Ces derniers comprennent notamment le microprogramme de deuxième cycle sur l’équité, la diversité et l’inclusion au travail, le certificat sur les féminismes, les genres et les sociétés, et le diplôme d’études supérieures spécialisées en équité, diversité et inclusion dans les organisations. Le Bureau EDI, pour sa part, offre trois formations sur les biais inconscients pour les gestionnaires, le personnel et la communauté étudiante.
Une expertise d’avant-garde
À l’Université, le contenu du Parcours du vivre-ensemble et son intégration en ligne ont nécessité la participation de chercheurs, de doctorants et d’experts. Ont été mis à contribution la Chaire de recherche sur l’intégration et la gestion des diversités en emploi, l’équipe de formation continue du Service du développement professionnel à la Direction générale de la formation continue, le service technopédagogique rattaché à cette même direction et le Département des relations industrielles. Le contenu a été créé en collaboration avec l’experte-conseil de la Ville de Québec pour les questions d’EDI. Il a été validé par des personnes issues de la diversité et membres de diverses associations afin d’en assurer la justesse, la compréhension et l’utilité. En tout, le travail a représenté 18 mois de travail.
Samar Sawaya est la directrice adjointe des services de formation continue au Service de développement professionnel. «L’Université, explique-t-elle, est excellente dans les cours réguliers. Notre expertise à nous est de faire de la formation pour des adultes en emploi qui, eux, ont un travail, une famille, une vie à gérer avec un emploi du temps chargé. Comment faire en sorte que la formation qu’on leur donne est pratico-pratique, utile, répond à leurs besoins et prend en considération le peu de temps qu’ils ont pour se former? D’où le format que nous avons choisi avec la Ville. Le contenant a été géré par notre équipe et le contenu a été géré par la Chaire.»
Selon elle, le sujet est délicat dès que l’on parle d’équité, de diversité et d’inclusion. «On va aller chercher certaines sensibilités, sans le vouloir, soutient-elle. Le défi du projet était de s’assurer d’être politiquement correct et de ne pas avoir un ton moralisateur. On ne voulait pas tomber dans le piège de faire la leçon. On était là pour donner des exemples de beaux espoirs. Je dirais que c’était le plus grand défi du projet, étant donné la sensibilité du sujet.»
La directrice adjointe rappelle que les concepts d’EDI s’expriment tout le temps, pas seulement en milieu de travail. «Le vivre-ensemble au travail, soutient-elle, n’empêche pas la personne de se dire, par exemple vis-à-vis un nouveau voisin, qu’elle pourrait peut-être faire l’effort de lui souhaiter la bienvenue. On espère que même les personnes issues de la diversité se disent qu’elles ont une certaine part d’effort à faire. S’intéresser aussi aux autres et faire l’effort de s’intégrer. Comme ils demandent aux autres de s’intéresser à eux. Parce que l’autre est différent aussi. C’est subtilement amené dans le Parcours.»
Elle indique que l’Université Laval fait déjà beaucoup d’efforts pour former ses employés aux concepts de l’EDI. «Une formation sur les biais inconscients circule depuis au moins un an sur le campus, rappelle-t-elle. L’Université a été précurseure à former ses employés et ses étudiants sur ces biais. Le bureau de l’EDI fait beaucoup d’activités de sensibilisation sur le campus de différentes manières. Et le Parcours va venir ajouter le rôle précurseur de l’Université. Je dirais que la formation se voulait créée par la Ville pour les citoyens, et la communauté universitaire fait partie de ces citoyens.»
Samar Sawaya insiste sur les témoignages de personnes issues de la diversité qui viennent clore la formation. «Ce sont de belles expériences d’inclusion, dit-elle, on est dans l’éloge du vivre-ensemble. On n’est pas dans la lutte contre. On a de beaux exemples d’intégration. Il y a beaucoup d’histoires à succès, mais les médias n’en parlent pas. On inclut toutes les diversités dans notre formation, pas juste les diversités immigrantes.»
Plus d’information sur le Parcours du vivre-ensemble
![<p>Le maire Bruno Marchand en compagnie de la rectrice Sophie D’Amours, lors de la remise des certificats d’engagement aux entreprises et aux services ambassadeurs, en marge de la conférence de presse du 13 septembre. </p>](https://assets.ulaval.omerloclients.com/2585a99da807c936440f861e6a6a7948a286405f7525c3cad4e7b7e1ba53331b.jpg??width=1024)
Le maire Bruno Marchand en compagnie de la rectrice Sophie D’Amours, lors de la remise des certificats d’engagement aux entreprises et aux services ambassadeurs, en marge de la conférence de presse du 13 septembre.
— Ville de Québec