Le lancement simultané des deux CLE a eu lieu le jeudi 22 mars au pavillon La Laurentienne en présence notamment de la rectrice Sophie D'Amours et du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, Luc Blanchette. À cette occasion, le ministre a annoncé le versement, par son ministère, d'une aide financière globale de 650 000$ sur une période de cinq ans, soit 325 000$ à chacune des chaires. À ces dons s'ajoutera une contribution, pour cinq ans, de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique et de la Faculté des sciences et de génie. Après ces cinq années, les facultés assumeront entièrement le salaire des titulaires.
«Il est essentiel que les professionnels de l'industrie soient bien outillés en ce qui a trait à la construction des bâtiments en bois, a déclaré le ministre Blanchette. En plus d'ajouter au cursus scolaire des cours ou des notions en construction utilisant le bois, nous souhaitons que les établissements d'enseignement inculquent aux étudiants une ouverture à l'utilisation du bois dans la construction. La capacité du bois à séquestrer le carbone en fait un matériau de premier choix qui contribue à la lutte contre les changements climatiques, en plus de favoriser le développement économique du Québec. Nous préparons, grâce à cette initiative, la construction du Québec de demain.»
Pour sa part, la rectrice a souligné que la mise en place des deux chaires «enrichira considérablement l'offre de formation de l'Université Laval en incluant de l'enseignement et de la recherche sur les enjeux associés à la construction de bois et de béton. En plus de contribuer à attirer les meilleurs talents et à former de futurs ingénieurs et architectes compétents dans des domaines novateurs, les nouvelles formations appuyées financièrement par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs positionneront le Québec et l'Université Laval sur la scène nationale et internationale comme chefs de file en matière de développement sur les bâtiments, en assurant un leadership sur les besoins d'aujourd'hui et de demain pour loger les collectivités.»
Dans un esprit de développement durable, la construction de bâtiments à haute efficacité énergétique et à faible impact environnemental prend de l'ampleur dans le monde. La principale cause du dérèglement du climat, ce sont les gaz à effet de serre (GES), surtout ceux produits par l'activité humaine. Dans cette lutte, le bois s'avère une arme de choix. Durant leur croissance, les arbres captent et séquestrent le dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz à effet de serre. De plus, contrairement au bois, la fabrication de matériaux de construction classiques, tels l'acier ou le béton, nécessite une consommation importante d'énergie fossile émettant des GES en quantité.
Pour répondre aux besoins de la construction étiquetée «développement durable», l'industrie forestière a récemment créé de nouveaux produits, ainsi que des structures innovantes. De nouveaux enjeux en termes de transfert de connaissances et de techniques associés à la construction en bois sont apparus.
Selon Xiaodong Wang, professeure au Département des sciences du bois et de la forêt et titulaire de la CLE en construction intégrée en bois, c'est ici qu'intervient sa chaire. «Aujourd'hui au Canada, dit-elle, il y a de plus en plus d'édifices multi-étagés en bois, mais il y peu de formations en ce domaine pour les étudiants en génie et en architecture. Quant aux professionnels de la construction, leur peu de connaissances dans le domaine fait qu'ils ont de la difficulté à introduire le matériau bois dans la construction. La Chaire permettra de combler ces besoins en bonifiant l'offre de formation de la Faculté.»
À la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, les formations offertes par la CLE en construction intégrée en bois toucheront notamment aux notions d'enveloppe du bâtiment et de physique du bâtiment, ainsi qu'aux bonnes pratiques relatives, entre autres, à la protection incendie et à la performance énergétique. «Nous créerons de nouvelles activités de formation pour les futurs architectes et ingénieurs du bois, ingénieurs civils et ingénieurs mécaniques, poursuit la professeure. Bientôt, je donnerai le cours Enveloppe du bâtiment à des étudiants du premier cycle en sciences du bois, en génie civil et en architecture. Nous travaillerons en collaboration avec la CLE en conception de structures durables en bois. La synergie interfacultaire qui en ressortira renforcera les programmes en génie civil, en génie du bois et en architecture.»
À la Faculté des sciences et de génie, la CLE en conception de structures durables en bois viendra compléter l'offre de formation en génie des structures dans les programmes du premier cycle et des cycles supérieurs. Elle collaborera aussi à différents projets de recherche, incluant les structures mixtes bois / béton et bois / aluminium, ainsi que la conception des édifices multi-étagés.
Le matériau bois a fait son entrée, comme élément structurel, dans la construction de bâtiments de moyenne et de grande hauteur ou de bâtiments de plus grande superficie grâce à la mise au point de produits de bois d'ingénierie particulièrement bien adaptés à la construction industrielle. Les techniques de construction de ces types de bâtiments étant différentes de celles des bâtiments unifamiliaux, une formation spécifique pour les ingénieurs s'avère essentielle.
«Le béton et l'acier sont des matériaux très utilisés dont on connaît les comportements dans des structures, explique le directeur par intérim du Département de génie civil et de génie des eaux, Paul Lessard. Mais on connaît moins de choses sur les comportements du bois et de l'aluminium dans des structures. Des cours spécifiques sont donc nécessaires. La nouvelle CLE sera utile sur ce plan. Par exemple, le Département compte offrir, dans un avenir rapproché et en collaboration avec le Département des sciences du bois et de la forêt, un cours optionnel sur les charpentes en bois. Nous l'intégrerons désormais dans le programme de cours réguliers de génie civil.»
Le pavillon Gene-H.-Kruger a ouvert en 2005. Il se caractérise par une utilisation maximale du bois d'ingénierie, mais aussi par une intégration poussée des principes relatifs à la qualité de l'air et à la lumière naturelle.
Photo: Marc Robitaille
De gauche à droite: Michel De Waele, adjoint du vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, Paul Lessard, directeur du Département de génie civil et de génie des eaux, Sophie D'Amours, rectrice, Xiaodong Wang, titulaire de la CLE en construction intégrée en bois, Luc Blanchette, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, André Zaccarin, doyen de la Faculté des sciences et de génie, Guy Mercier, doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, et Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l'Université Laval.
Photo: Louise Leblanc