17 octobre 2025
Apéro ULaval pour toujours: le parcours audacieux de trois personnalités diplômées
La rectrice Sophie D'Amours s'est entretenue avec des figures marquantes en droit, en arts visuels et en littérature qui ont arpenté les couloirs de l'Université Laval

La rectrice Sophie D'Amours en compagnie d'Anne-Marie Naud et de Marie-Hélène Larochelle, et de Charles-Frédérick Ouellet à l'écran.
— Université Laval, Jérémy Goulet
Le 15 octobre dernier, la rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours, a animé un panel avec trois personnalités diplômées lors de l'Apéro ULaval, une activité phare de la Semaine ULaval pour toujours.
Elle a accueilli Anne-Marie Naud, associée, cheffe du groupe de droit des sociétés et droit commercial et co-cheffe du groupe alimentation, boissons et industrie agroalimentaire chez Fasken. Diplômée en droit, elle est lauréate du prix Leadership de l'Association des femmes en finances du Québec. À ses côtés se trouvait Marie-Hélène Larochelle, professeure à l'Université de York et autrice. Diplômée en études et pratiques littéraires, elle est la première lauréate du prix littéraire Janette-Bertrand. Le panel était complété par Charles-Frédérick Ouellet, photographe documentaire. Détenteur d'une maîtrise en arts visuels, il est lauréat du World Press Photo 2024.
Se distinguer par l'audace et la rigueur
Dans des domaines aussi compétitifs que le droit, les arts visuels et la littérature, les trois personnes diplômées ont su se démarquer par leur engagement profond et leur volonté de transformation.
Marie-Hélène Larochelle enseigne une littérature qui confronte en abordant des thèmes comme la violence et l'horreur. Ces sujets sont aussi au cœur de ses romans, comme dans Toronto jamais bleue, qui dénonce les inégalités sociales en suivant la vie d'une jeune prostituée. «Ce n'est pas une littérature de divertissement, mais bien une littérature qui oblige à se dépasser et à se plonger dans un inconfort.»
De son côté, Charles-Frédérick Ouellet parle de son engagement qui «frise l'acharnement». «Aller juste un peu plus loin, ça peut faire une différence.»
Pour sa part, Anne-Marie Naud incarne la passion et le leadership dans sa pratique, dans un milieu encore majoritairement masculin. Elle est fière d'avoir pu conjuguer sa vie professionnelle et personnelle avec doigté. «Peu de femmes ont tant de longévité dans la pratique privée et j'essaie de communiquer aux jeunes femmes que c'est possible», affirme-t-elle.
L'Université Laval, un point d'ancrage tout au long de la vie
L'Université Laval représente un lieu de premiers pas, de croissance et de relations pour les trois panélistes, et ce, à différentes étapes de leur vie.
Marie-Hélène Larochelle raconte avoir «grandi au pavillon Vachon» aux côtés de son père, professeur de biologie. Elle se souvient aussi avec reconnaissance d'un professeur du baccalauréat qui l'a conseillée au début de son doctorat en France: «Il m'a suggéré une cotutelle de thèse. Il m'a épaulée avec générosité.»
Pour Charles-Frédérick Ouellet, la maîtrise s'est présentée à un moment opportun, après plus de 20 ans à évoluer comme photographe. «J'y suis arrivé avec une disponibilité intellectuelle. Je ressentais un certain blocage dans ma pratique et j'ai pu utiliser ces années comme un laboratoire, un terrain d'exploration», explique-t-il.
Alors que l'Université Laval a marqué les premiers pas de la fructueuse carrière d'Anne-Marie Naud, elle a remis les pieds dans l'établissement pour suivre le cours Leader authentique offert à la FSA ULaval. «Cette démarche personnelle visait à redéfinir ma place dans le monde des affaires. Ce cours m'a permis de m'ancrer à nouveau.»
L'inspiration et des moments de transformation
Plusieurs moments forts et des rencontres marquantes ont jalonné leur parcours, nourrissant leur inspiration.
Marie-Hélène Larochelle évoque sa rencontre avec Janette Bertrand, figure marquante du féminisme au Québec. «Elle a toujours eu cette modestie et cette puissance. À 100 ans, elle fait toujours entendre sa voix. C'est très inspirant.»
De son côté, Anne-Marie Naud se souvient d'une soirée où son équipe a reçu un appel pour une transaction qui devait être réalisée overnight – c'est-à-dire une opération financière qui reste ouverte au-delà de la clôture des marchés, généralement jusqu’au lendemain –, l'une des premières de ce type à Québec. Au-delà de l'apprentissage rapide que son équipe a dû faire, c'est l'audace de se «lancer dans le vide» qui a marqué son esprit. «Au cours de ma carrière, j'ai réalisé que ça fait une différence dans un parcours de se lancer sans filet de sécurité.»
Charles-Frédérick Ouellet raconte un souvenir sur un bateau de pêcheurs, alors qu'il travaillait sur un projet sur le fleuve Saint-Laurent. «J'ai constaté que les pêcheurs étaient capables de décoder la journée en observant les éléments naturels. C'est là que j'ai pris conscience que je devais modifier ma manière de photographier, en étant davantage dans le ressenti. Ça me revient souvent à l'esprit lorsque je suis sur le terrain.»
Tracer sa voie: entre résilience et transmission du savoir
Au-delà des bons coups, ce sont les échecs et le courage de recommencer qui ont permis aux panélistes de se redéfinir.
«En arts visuels, on construit beaucoup sur l'échec. L'accumulation d'échecs permet de tracer sa voie, de confronter et de renouveler son regard», observe Charles-Frédérick Ouellet.
Marie-Hélène Larochelle se remémore avec un sourire les débuts de son baccalauréat: «Je pensais que je n'avais pas besoin d'études en littérature… mais en constatant mes notes, j'ai dû leur accorder plus de temps! J'ai fini par y arriver, mais ça demande une certaine volonté.» Aujourd'hui professeure, elle insiste sur l'importance de transmettre cette résilience aux nouvelles générations. «Elles s'attendent à ce que l'excellence soit rapide, immédiate et satisfaisante. Mais la réussite, c'est d'être passé par-dessus les échecs et d'avoir persévéré.»
Échanger avec des personnalités marquantes
Cette rencontre, empreinte d'authenticité et de profondeur, s'est prolongée autour d'un cocktail, offrant aux invités un moment privilégié pour poursuivre les échanges et tisser des liens durables.
Les trois personnalités diplômées ont été nommées parmi les Remarquées et Remarqués de l'Université Laval 2024, une nouvelle reconnaissance lancée par la Direction de la philanthropie et des relations avec les diplômées et diplômés, qui vise à mettre en valeur des personnes diplômées ayant reçu une distinction au cours de l'année.
L'entretien est en ligne sur YouTube : Grand entretien de la rectrice 2025

























