30 octobre 2024
Sept décennies de succès pour le Rouge et Or
Le Rouge et Or a 75 ans. Voilà l’occasion de revenir sur son riche passé, sur les membres de la communauté universitaire qui l’ont bâti, et sur les performances sportives de plusieurs étudiantes-athlètes et étudiants-athlètes. Ce premier article d’une série de quatre porte sur l’historique de ce programme.
Le programme d’excellence sportive Rouge et Or de l’Université Laval n’a plus besoin de présentation. Créé en 1949, il était composé à l’origine de trois équipes: de basketball, de hockey sur glace et de ski alpin. Quelque 2000 étudiants, pour la plupart des hommes, fréquentaient alors l’Université. C’est grâce à l’appui moral et financier des anciens de l’Université que le programme sportif interuniversitaire du Rouge et Or a pu voir le jour. Les succès n’ont pas tardé. Dès 1951, les skieurs de l’Université Laval remportent leur premier championnat canadien. À sa quatrième saison, l’équipe de hockey fait de même.
Durant les années 1960, le curling, le golf, l’escrime, la gymnastique et le soccer se joignent au programme. La fin de la décennie est marquée par le début de la construction du pavillon de l’Éducation physique et des sports, le PEPS. En 2010, les travaux d’agrandissement de ce complexe multifonctionnel débutent.
L’ère moderne
Le 21 octobre, au PEPS, trois personnalités ont accordé une entrevue à ULaval nouvelles sur l’historique du programme Rouge et Or. Ce sont Jacques Loiselle, directeur du Service des activités sportives (SAS) de 1973 à 1987, Julie Dionne, actuelle directrice du SAS, et Jean-Noël Corriveau, actuel directeur adjoint du SAS, responsable des activités d’excellence.
«À la première année d’opération du SAS, en 1970-1971, raconte Jacques Loiselle, le Rouge et Or comptait 13 disciplines et 15 équipes pour un total de 127 participantes et participants. En 1974-1975, nous étions rendus à 21 équipes et 233 participantes et participants.»
Dès les débuts du SAS, les responsables avaient un mandat assez large. «Nous avons bénéficié d’une grande confiance de la part de l’administration universitaire, explique Jacques Loiselle. Le plateau sportif était extraordinaire. Il faisait l’envie de toutes les universités. Et il jouissait d’une grande popularité grâce aux médias d’information. Dès sa première année d’existence, le PEPS avait enregistré 6000 inscriptions.»
Au début des années 1980, afin d’assurer le développement et la pérennité des clubs, Jacques Loiselle et le responsable du programme Rouge et Or créent un modèle de cogestion qui favorise encore aujourd’hui l’engagement du milieu des affaires aux côtés de l’Université. «Chaque discipline, explique-t-il, s’est vue dans l’obligation de former une corporation avec un conseil d’administration.»
Des années de bonheur
Comme étudiante universitaire, Julie Dionne a joué au sein du club de basketball Rouge et Or de 1997 à 2002. «C’était un rêve pour moi de porter les couleurs du Rouge et Or un jour, souligne la directrice du SAS. J’ai joué sous l’entraîneuse-chef Linda Marquis, un modèle qui mettait l’humain avant tout. Vivre dans le milieu du sport de haut niveau, avoir accès à des installations de grande qualité, tout ça était exceptionnel. Mon expérience Rouge et Or a duré 5 ans. Si j’en avais eu la chance, j’aurais fait 8 ou 10 ans. Ce furent des années de bonheur d’être à l’Université et de pouvoir combiner le sport, les études, le social.»
Un programme d’avant-garde
Le programme Rouge et Or est reconnu comme l’un des meilleurs programmes sportifs universitaires au Canada. À l’heure actuelle, les 13 disciplines sportives qui le composent regroupent plus de 500 étudiantes-athlètes et étudiants-athlètes. D’année en année, plusieurs excellent également dans leurs études, comme le démontre le nombre de certificats décernés par U SPORTS à celles et ceux qui, à l’échelle canadienne, cumulent une moyenne générale de 80% ou plus.
«On veut les voir obtenir leur diplôme, affirme Jean-Noël Corriveau, l’actuel directeur adjoint du SAS et responsable des activités d’excellence. Un sport de haut niveau, j’appelle ça un bonus, un privilège qu’ils ont. Pour le conserver, ils doivent réussir leurs cours. Année après année, c’est exceptionnel. La moitié sont des étoiles académiques U SPORTS. C’est une belle réussite.»
Au cours des 25 dernières années, le programme Rouge et Or aura été l’un des plus décorés au Canada avec ses 32 titres nationaux. À elle seule, l’équipe de football a remporté 11 titres nationaux.
Sur le plan individuel, plusieurs athlètes ont pris part aux Jeux olympiques. Parmi eux, mentionnons, en 1956, le skieur alpin André Bertrand à Cortina d’Ampezzo. Les olympiens Odette Lapierre (athlétisme) et Benoît Lamarche (patinage de vitesse) se sont distingués dans les années 1980. Dans la décennie suivante, Gino Brousseau (volleyball) est allé aux Jeux de Barcelone. En 2012, la perchiste Mélanie Blouin a pris part aux Jeux de Londres. En 2016 et 2024, le coureur Charles Philibert-Thiboutot a représenté le Canada aux Jeux de Rio et de Paris. Audrey Leduc, la détentrice du record canadien au 100 mètres, était également de la partie dans la capitale française.
Selon le directeur adjoint, les services périphériques aux étudiantes et étudiants-athlètes ont vraiment pris de l’ampleur. «Nous voulons nous démarquer sur la scène canadienne, dit-il, non seulement par nos performances sportives, mais aussi par l’encadrement. Nous avons un professionnel qui s’occupe à temps plein du volet études, notamment en trouvant des tuteurs. Deux psychologues cliniciens peuvent répondre aux besoins des athlètes. Nous étions assez précurseurs lorsque cela a été fait.»
Jean-Noël Corriveau insiste sur l’avant-gardisme du programme. «Nous voulons le demeurer, affirme-t-il, et on continue de s’améliorer. Nous avons créé, il y a quelques années, un salon Rouge et Or pour permettre aux athlètes de développer un sentiment d’appartenance plus fort en passant un bon moment entre eux. Il y a deux ans, nous avons mis en place un service de nutrition en réponse à un besoin qui avait été identifié.»
Julie Dionne renchérit. «Pour nous, ce n’est pas la victoire à tout prix, soutient-elle. C’est le développement de la personne. Ce sont des humains avant tout. Comment leur donner tous les outils possibles pour que, par la suite, ils s’épanouissent dans leur vie professionnelle? Pour les services, chaque année, nous envoyons un questionnaire aux étudiantes-athlètes et étudiants-athlètes. Nous leur demandons ce qui n’existe pas au Rouge et Or et ce qu’elles et ils aimeraient avoir.»
«En plus, conclut-elle, on a de belles performances, le programme rayonne beaucoup. La population continue de nous suivre, nos foules ne font qu’augmenter.»