Sur les signes religieux dans les écoles
Le ministère de l'Éducation a causé une commotion en demandant à des commissions scolaires de dénombrer les enseignants et les membres de la direction des écoles qui portent un signe religieux au travail. Le gouvernement s'aventurerait en terrain glissant s'il cherchait à lancer un grand décompte des croyances des employés, estime Louis-Philippe Lampron. La Charte des droits et libertés garantit notamment le droit à la vie privée et à la liberté de religion, rappelle-t-il. «Le gouvernement, l'employeur, n'a pas à savoir si je suis croyant ou non-croyant.»
Louis-Philippe Lampron, Faculté de droit
MSN Canada, 29 janvier
Sur l'arrestation d'un mineur pour terrorisme
Les moyens déployés par la GRC pour procéder à l'arrestation d'un mineur de Kingston soupçonné d'activités terroristes font sourciller Stéphane Leman-Langlois. «La GRC a choisi de faire un super spectacle en faisant intervenir presque 300 policiers, des blindés et des hélicoptères pour arrêter ce jeune. Non seulement la facture sera-t-elle pas mal salée, mais ça glorifie les terroristes. Ceux qui se proposent de devenir des terroristes regardent ça et se disent: “Wow! On est big. Il faut la moitié de la GRC pour nous arrêter”.»
Stéphane Leman-Langlois, École de travail social et de criminologie
CHOI 98,1, 28 janvier
Sur les bêtises des gens brillants
Les premiers de classe sont-ils plus vulnérables aux dépendances? Claude Rouillard répond à cette question très complexe en citant trois études britanniques sur des cohortes nées en 1946, 1958 et 1970. Les données révèlent que les premiers de classe avaient ensuite plus de problèmes d'alcool à l'âge adulte. Le chercheur met ce lien en doute. Il avance toutefois l'hypothèse que le stress pourrait être en cause chez ceux qui, ayant de fortes capacités cognitives, finissent plus souvent par occuper des postes hauts placés, lesquels sont générateurs de beaucoup de stress. «Les capacités mentales et les succès scolaires sont liés à une foule de facteurs, notamment socio-économiques, qui vont à leur tour influencer les habitudes de consommation. Il est toujours très difficile de départager le rôle que chaque facteur joue individuellement.»
Claude Rouillard, Département de psychiatrie et de neurosciences
Le Soleil, 29 janvier