
La taekwondoïste Charlotte Brown, durant son combat de demi-finale contre l'Anglaise Nicole Huntington, lors du Championnat de taekwondo du Commonwealth, en novembre, à Édimbourg.
— Pascal Franssen, Taekopix
Cette étudiante-athlète de 1,65 mètre et de 52 kilos a remporté l'or dans la catégorie des moins de 53 kilos. Selon elle, le niveau de compétition était assez élevé. Ses deux premiers combats, elle les a livrés contre des Anglaises. Celles-ci présentaient un dossier respectif de 14 victoires et 2 défaites, et de 4 victoires et 2 défaites. La Québécoise a battu ces opposantes avant de se retrouver en finale contre une Chypriote. «J'ai gagné 8 à 2 et j'ai dominé tout au long du combat», a déclaré Charlotte Brown après sa victoire.
Dire qu'elle a le taekwondo dans le sang serait un euphémisme. Depuis l'âge de 5 ans, elle pratique ce sport de combat avec passion. «Mes frères plus vieux faisaient du taekwondo, raconte-t-elle. J'ai voulu faire comme eux.» D'ailleurs, ses parents et un de ses frères l'ont accompagnée au Championnat du Commonwealth. «Mes ancêtres sont écossais, indique-t-elle. Gagner l'or devant ma famille, et en Écosse de surcroît, m'a fait vraiment plaisir.»
Art martial coréen, le taekwondo se caractérise par des frappes du pied au corps et à la tête. Avec ses attaques et contre-attaques, avec aussi une bonne dose de stratégie, ce sport fait penser, dans son essence, au jeu d'échecs.
«J'aime ce sport parce qu'il est individuel et parce qu'il peut arriver toutes sortes de situations, explique-t-elle. Il faut constamment s'ajuster à ce que fait l'adversaire et contre-attaquer. C'est un sport complet qui exige beaucoup de concentration. Une fois le combat en cours, on ne pense plus à rien et on agit. Ce sport de stratégie exige des qualités athlétiques indéniables, comme un très bon cardio. Il faut aussi pouvoir recevoir des coups et continuer, même si l'on a mal. Bref, être endurant.»
Sur le tatami, Charlotte Brown se démarque par sa rapidité d'exécution et sa grande souplesse. «Mais mon principal atout en combat est la puissance de mes coups, affirme-t-elle. Je frappe fort.» Au plan tactique, elle se bat avec intelligence. «Je suis méthodique et je ne fais pas beaucoup d'erreurs», souligne-t-elle. Certaines de ses adversaires en compétition ont tendance à crier. «Je ne suis pas hystérique, dit-elle. Je suis fonceuse, mais posée.» Parmi ses opposantes, laquelle redoute-t-elle le plus? «La Croate Ana Zaninovic, classée numéro un au monde, répond-elle. Elle est très bonne. Mais je n'ai pas peur de me battre contre elle.»
Comme objectif lointain, l'étudiante-athlète vise une participation aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Compte tenu de son âge, elle garde aussi un oeil sur les Jeux de 2020. À plus court terme, elle participera à des épreuves du circuit mondial de taekwondo avec, dans sa mire, le Championnat du monde qui aura lieu en mai 2015 en Russie. À suivre…