
Vincent St-Amant et Jérôme Santerre à l'entraînement au PEPS. Ce dernier est l'actuel champion canadien individuel de la classe B.
— Marc Robitaille
Des immigrés irlandais ont introduit ce sport en Amérique du Nord vers 1880. La balle au mur se joue en simple ou en double sur un terrain à un mur, trois murs ou quatre murs. Le jeu consiste à s'échanger une petite balle bondissante d'environ cinq centimètres de diamètre en la frappant avec l'une des deux mains. On peut frapper la balle de côté, par-dessus ou par-dessous. Les gants et les lunettes protectrices sont obligatoires. De nos jours, la ville de New York compterait 25 000 joueurs de balle au mur. On observe un engouement pour ce sport dans différents pays en Europe. Au Canada, il y aurait actuellement plus de 500 joueurs, et plus d'une centaine au Québec. La région de Québec compte plus de 50 joueurs actifs. Parmi eux, Jérôme Santerre, l'actuel champion canadien individuel de la classe B.
«La balle au mur est un sport pur, affirme-t-il. Sur un terrain, il n'y a que toi et la balle pour affronter un adversaire. La balle au mur est aussi un sport de stratégie. Il y a plein de services différents: rapide, lent, en z, avec la balle qui tourne…»
Selon Vincent St-Amant, il n'y a pas que la balle qui voyage vite. «Il faut aussi penser vite, dit-il. Avec l'adversaire derrière toi, envoies-tu la balle à sa gauche ou à sa droite? Le fais-tu reculer en envoyant une balle forte? Envoies-tu une balle basse ou tentes-tu un kill shot (coup fatal)?»
La pratique de ce sport exige des réflexes aiguisés, une bonne coordination oeil-main, ainsi que de la précision dans les coups. Le joueur doit avoir une bonne capacité de concentration et beaucoup d'anticipation pour prévoir les coups de l'adversaire. Il doit aussi pouvoir effectuer des départs rapides et des arrêts secs.
Leur principale force comme athlètes? Pour Vincent St-Amant, c'est le contrôle de ses émotions. «Il faut demeurer calme et concentré, même si on vient de rater quelques balles, souligne-t-il. Commencer à penser, se dire que l'on joue mal vont affecter notre jeu. Comme le receveur de passes au football qui échappe le ballon, il faut pouvoir oublier ce qui vient de se produire.» Jérôme Santerre, lui, mentionne sa capacité à pouvoir capter des balles presque hors d'atteinte.
C'est au sous-sol du PEPS que les deux étudiants-athlètes s'entraînent régulièrement. Ils partagent des terrains à quatre murs avec les adeptes du racquetball. Ils jouent ensemble depuis environ deux ans. «Il y a beaucoup de communication et de confiance dans notre jeu, explique Vincent St-Amant. On se complète bien.» Leur encadrement est assuré par deux pionniers de la balle au mur au Canada: leur entraîneur Donald Côté et Danny Bell, classé pendant 28 ans parmi les 16 meilleurs au monde.
Si la passion de Vincent St-Amant pour son sport est relativement récente, celle de Jérôme Santerre remonte à l'enfance. «J'ai grandi avec la balle au mur, dit-il. J'ai pratiqué plusieurs sports, mais j'ai toujours continué la balle au mur.»
En mai prochain, les deux étudiants-athlètes participeront au championnat canadien de balle au mur à Montréal. Un tel tournoi existe depuis 1916. Il y a deux ans avait lieu en Irlande le championnat mondial trisannuel de ce sport. L'événement a attiré plus de 2 000 joueurs d'une vingtaine de pays. Jérôme Santerre en était.