
Kathleen Keller en pleine action dans son uniforme Rouge et Or.
— Yan Doublet
L’essai marqué ce jour-là par Kathleen Keller a contribué à la belle victoire de 36 à 0 contre la Grande-Bretagne lors du match pour la médaille de bronze. Les Canadiennes affrontaient les championnes de la Fédération internationale du sport universitaire. «C’était mon seul essai du tournoi, indique l’étudiante. J’ai contribué à plusieurs autres et je pense que je suis plus fière de cela que de mon propre essai!»
Le tournoi s’est déroulé à un train d’enfer: sept rencontres en seulement quatre jours! En ronde préliminaire, les Canadiennes ont affronté successivement les Russes, les Japonaises, les Françaises et les Ukrainiennes. En ronde éliminatoire, ce fut le tour des Chinoises, des Russes et des Britanniques. Le meilleur match des Canadiennes? «Celui contre la Chine, répond Kathleen Keller. Nous étions un groupe de joueuses qui n’avaient jamais joué ensemble. Contre la Chine, on a atteint le genre de rugby que l’on voulait jouer.» Résultat: une victoire de 33-7.
Les Russes sont ressorties comme les adversaires les plus coriaces. «Elles étaient fortes physiquement, mais surtout très très rapides, explique Kathleen Keller. C’était difficile de se défendre contre leur jeu.» En demi-finale contre ces mêmes Russes, les Canadiennes ont changé leur défensive. Avec le résultat que le score était seulement 12-5 pour leurs adversaires à la demie. «Elles ont fini par nous battre (31-5), poursuit-elle. Mais je pense que nous avons réussi à leur donner un choc et à montrer aux autres équipes que nous n’étions pas à prendre à la légère!»
Âgée de 25 ans, Kathleen Keller pratique le rugby depuis une dizaine d’années. Cette athlète de 1,64 m et 68 kg (5 pi 5, 150 lb) fait partie de l’équipe d’élite féminine de rugby du Québec depuis l’âge de 18 ans. Elle est également membre du club Rouge et Or. Sur le terrain, elle joue aux positions de troisième ligne aile, troisième ligne centre ou demi de mêlée. Kathleen Keller se distingue par sa capacité à bien lire le jeu et à réagir rapidement. Elle se fait également remarquer par son jeu de soutien, sa rapidité et son agressivité. Sa sélection pour les Universiades reposait aussi sur sa polyvalence et sa capacité d’adaptation rapide. Adepte depuis toujours du rugby à quinze, l’étudiante-athlète a dû s’ajuster au rugby à sept en prévision de Kazan. Ce sport était présenté pour la première fois aux Universiades. Durant le tournoi, elle a joué à la position clé de talonneur.
«Je préfère la version à quinze, dit-elle. C’est le sport le plus complet que je connaisse. Il faut avoir des capacités sportives telles que la force, la vitesse, l’agilité… Il faut aussi avoir une bonne dose d’agressivité, puisque c’est aussi un jeu de domination physique. Une bonne vision du jeu est primordiale, car chacun doit réagir rapidement à ce qui se passe. Sur le plan tactique, c’est un sport hypercomplexe.»
Kathleen Keller se souviendra longtemps de son expérience aux Universiades. Elle a particulièrement aimé travailler avec de nouveaux coachs et des joueuses qu’elle ne connaissait pas pour la plupart. Au village des athlètes, ses coéquipières et elle ont été traitées comme des reines. «Tout le monde voulait des photos avec nous, des autographes, explique-t-elle. C’était surréel.» La cérémonie de fermeture fut inoubliable. «Entrer dans un stade avec 45 000 personnes qui nous applaudissent, je ne pense pas que cela m’arrivera encore dans ma vie.»
Les 27es Universiades d’été ont eu lieu du 6 au 17 juillet. L’événement a rassemblé quelque 13 500 étudiants-athlètes et membres de délégations provenant de 170 pays. Le programme des compétitions comprenait 27 sports. En plus de Kathleen Keller, quatre autres étudiants de l’Université Laval ont participé aux Universiades. Ce sont Geneviève Cantin et Dominique Massie-Martel (natation), Nafi Dicko-Raynauld (soccer masculin) et Stéphanie Pakenham (badminton).