
En 45 manches cette année, Karl De Grandpré a maintenu une moyenne de 4,33 attaques marquantes, ce qui lui confère le premier rang au Canada à ce chapitre.
— Yan Doublet
Après avoir terminé ses cinq années d’admissibilité, le puissant attaquant en est à ses derniers moments avec le Rouge et Or. Ce vendredi, il pourrait aider son club à remporter un septième titre provincial consécutif, alors que sera disputée la seconde rencontre de la série finale deux de trois du Réseau du sport étudiant du Québec contre le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke.
Le Rouge et Or a pris les devants 1 à 0 dans cette finale en vertu d’un gain convaincant de 3 à 0 vendredi dernier au PEPS, possiblement le dernier match de De Grandpré devant ses partisans. L’équipe championne du Québec s’en ira ensuite à Kingston afin de participer, du 2 au 4 mars, au championnat canadien.
De Grandpré ne s’en cache pas: terminer sa carrière universitaire avec une médaille d’or du championnat national au cou demeure son souhait le plus cher. «Je n’ai aucun regret, je suis satisfait de mes cinq ans passés à l’Université Laval, mais il me manque un titre canadien. Il me reste une dernière chance, et on a une très bonne équipe», soutient-il, plus déterminé que jamais.
Ancien capitaine de sa formation, le numéro 4 s’est vu retirer ce rôle par l’entraîneur-chef Pascal Clément à l’aube de la saison. «On voulait que Karl s’exprime par son talent. On ne voulait pas qu’il ait à se préoccuper de ses voisins ou de la gestion de l’équipe. On souhaitait qu’il puisse en profiter et jouer au meilleur de ses capacités. Sa contribution a été celle-là cette année: il a démontré son talent de façon tellement régulière que ses coéquipiers n’ont pu qu’être inspirés par son jeu», explique Clément.
Cette décision s’est avérée juste pour le Rouge et Or, De Grandpré ayant terminé la saison 2011-2012 avec des chiffres spectaculaires. En 45 manches cette année, il a maintenu une moyenne de 4,33 attaques marquantes, ce qui lui confère le premier rang au Canada à ce chapitre. L’étudiant-athlète de 1,95 m (6 pi 4 po) vient aussi en tête de liste avec un total de 5,1 points par manche. Enfin, il est deuxième au pays en termes d’as au service avec une moyenne de 0,47 par manche.
Parmi les grands
Clément, qui termine sa vingtième campagne à la barre du club, n’hésite pas à catégoriser De Grandpré comme l’un des grands joueurs de volleyball à avoir foulé le plancher du Grand Gymnase du PEPS lors des 20 dernières années.
«Karl a un talent incroyable. Il l’a démontré à plusieurs reprises, en étant sélectionné par les programmes nationaux durant tout son parcours. Il a fait les championnats du monde en tant que juvénile, en tant que junior et, plus récemment, en tant qu’universitaire. C’est un candidat sérieux s’il veut pousser sa carrière internationale plus loin», indique l’entraîneur-chef.
«Quand on regarde le niveau auquel il joue présentement, c’est sans se tromper l’un des meilleurs niveaux que j’aie vus. Je place Karl sans problème aux côtés des Michel Cazes et des Gino Brousseau», poursuit Pascal Clément.
Toujours humble dans ses succès, l’étudiant au certificat en économique estime qu’il est gratifiant d’être reconnu dans sa discipline. Sauf qu’il donne du même souffle crédit à ses partenaires de jeu.
«Je suis fier d’avoir accompli ce que j’ai accompli, mais je n’aurais jamais été capable d’obtenir ces distinctions sans mes coéquipiers. Si je regarde l’équipe d’étoiles 2012 du Réseau du sport étudiant du Québec, quatre de ces six personnes font partie du Rouge et Or. Personnellement, c’est le fun, mais c’est un travail d’équipe. Il faut être conscient de ce travail; je ne peux pas jouer au volleyball tout seul», soutient celui qui a joué pour la première fois au volleyball avec sa mère et sa cousine à l’âge de 11 ans, dans une ligue récréative de Sorel-Tracy.
L’ancien des Titans du Cégep de Limoilou encense aussi le programme d’excellence sportive de l’Université Laval, au cœur des succès de l’équipe, selon lui. «Le Rouge et Or, c’est l’un des meilleurs programmes au pays. On a énormément d’encadrement, on a une super belle foule. Je n’aurais pas voulu jouer nulle part ailleurs que devant les amateurs de Québec», lance-t-il.
Et après?
Il reste à Karl De Grandpré un maximum de cinq rencontres universitaires à jouer. Que se passera-t-il par la suite? «Je veux finir ma saison avant de penser à ça», répond-il sans hésiter. Trois scénarios sont tout de même envisagés par le volleyeur. Il pourrait choisir de faire son entrée sur le marché du travail, lui qui a déjà en poche son baccalauréat en statistique. Si tel est le cas, il choisirait de s’établir en permanence à Québec, devenue sa ville d’accueil.
Les deux autres options nécessiteraient par contre un déplacement. La première, celle de s’entraîner à temps plein avec l’équipe nationale de développement, exigerait un déménagement à Gatineau, là où est établi le centre d’entraînement de Volleyball Canada. La seconde, soit la possibilité de signer un contrat professionnel, demanderait par contre un plus long périple, puisque aucune ligue professionnelle de volleyball n’existe en Amérique du Nord.
Peu importe le choix qu’il fera, Karl De Grandpré restera à jamais lié au volleyball, que ce soit comme joueur, entraîneur ou spectateur. «C’est sûr que je vais continuer à graviter autour du volley», assure-t-il.