Quelque 350 patineurs et patineuses en provenance de nombreux pays se trouvaient à Calgary. Cette rencontre annuelle est réservée aux patineurs de vitesse de haut niveau âgés de plus de 30 ans et qui ont abandonné la compétition active depuis plus de trois ans. Pour Benoît Lamarche, l’événement restera à coup sûr parmi les plus beaux souvenirs de sa carrière sportive. En 1983, à Tokyo, il avait remporté la médaille d’or avec l’équipe canadienne de relais lors du Championnat du monde de patinage courte piste. Son meilleur souvenir demeure toutefois sa neuvième position, obtenue en 1987 en Hollande, au Championnat du monde toutes distances de patinage de vitesse. «J’avais fait quatre courses incroyables dans un pays où le patinage de vitesse est extrêmement populaire», raconte-t-il. À Calgary, il a en quelque sorte bouclé la boucle. «J’ai l’impression, dit-il, d’avoir accompli quelque chose qui me satisfait et qui me réconcilie avec mes performances quelque peu décevantes en fin de carrière. Lorsque j’ai arrêté la compétition, j’avais le sentiment de ne m’être pas rendu au bout de mes possibilités.»
Un entraînement optimal
Benoît Lamarche explique ses succès à Calgary par un entraînement optimal, des patins plus performants que ceux d’autrefois en raison d’une évolution technologique et une glace de très grande qualité. Il s’est entraîné durant de longs mois à l’anneau de glace de Sainte-Foy en compagnie de jeunes en développement et de membres de l’équipe nationale de patinage de vitesse. Deux entraîneurs nationaux encadraient le groupe. «M’entraîner avec les jeunes a été un facteur de motivation incroyable», indique-t-il. L’anneau de glace couvert de Calgary a également servi de facteur de motivation. «Je me disais que j’allais revivre le sentiment d’intensité et de plaisir de patiner sur une des meilleures glaces au monde.» Benoît Lamarche insiste sur la qualité de son entraînement. «À l’époque, rappelle-t-il, on s’entraînait souvent deux fois par jour. Aujourd’hui, moins de volume et plus d’intensité peuvent optimiser les performances sans entrer dans des niveaux de fatigue importants. Avec mon entraînement, je n’ai pas atteint le même niveau de force physique que lorsque j’avais 22 ans, mais je n’en suis pas loin.» Selon lui, les patins d’aujourd’hui, dont la lame décolle du talon et revient, lui ont permis d’améliorer sa vitesse d’une seconde par tour. «Quand on pousse, précise-t-il, la lame reste plus longtemps qu’avant en contact avec la glace, ce qui donne une poussée plus efficace en fin de compte.»
Compétiteur dans l’âme, Benoît Lamarche se dit incapable de pratiquer un sport uniquement pour le plaisir. «Je dois avoir un objectif de performance, affirme-t-il. En reprenant l’entraînement intensif, j’ai réalisé cette année que mon côté compétitif, le désir de me surpasser était encore là à 100 %. J’étais très exigeant envers moi-même.» Son entraînement en vue de la rencontre de Calgary aura eu un effet inattendu: Benoît Lamarche a commencé à travailler, à la demande de l’équipe nationale de patinage de vitesse et en vue des Jeux olympiques de 2010, sur un programme nutritionnel adapté aux patineurs de vitesse. «Dans les articles scientifiques, souligne-t-il, les informations sur la nutrition sportive sont très générales. Or, le patinage de vitesse a des spécificités très particulières, comme un entraînement en puissance presque tout le temps, et plusieurs courses de très haute intensité en une fin de semaine.»